Avant la claque Monster House (lire notre critique), voilà que débarque en plein cur de l’été et seulement une dizaine de jours après les States, The Ant Bully soit en français Lucas, malgré lui, le second film d’animation en provenance des studios Warner après Le Pôle Express. Produit par Tom Hanks qui décidément depuis un certain Toy Story, semble être tombé amoureux du genre, Lucas s’adresse résolument aux enfants avec ceci dit quelques petits clins d’il bien sentis à l’adulte (depuis la baby-sitter heureuse de prendre le frais et gagner 1h30 de répit au papa bienheureux de prendre le frais etc.) qui ne manquera pas d’accompagner son (ses) chérubin(s) au cinéma.
Voici donc une comédie familiale au scénario certes formaté et à la morale des plus « politiquement correcte » (le travail d’équipe, l’acceptation de l’autre dans toute sa différence, l’abus de pouvoir ) qui se regarde pourtant sans déplaisir et qui au final dégage une impression de probité et d’honnêteté quant à ses intentions affichées au départ. L’histoire est en effet simple et fait d’ailleurs appel à moult références cinématographiques : une colonie de fourmis (faut-il rappeler que le cinéma d’animation s’est déjà penché par deux fois sur la cas de ces petites bestioles avec Fourmiz et 1001 pattes) doit faire face à un « exterminateur » en culotte courte. Celui-ci, après avoir une énième fois infligé des dégâts et provoqué une panique générale au sein de la fourmilière, subit en retour les foudres du sorcier qui arrive enfin à mettre au point sa potion censée rétrécir tout être vivant qui l’absorbe. Et bien entendu ce qui devait arriver arriva (qui a dit Chérie, j’ai rétreci les gosses ?), et voici donc le petit Lucas forcé de se « mettre à niveau » et de prendre une leçon de choses grandeur nature.
Les plus petits auront donc tout loisir de suivre avec intérêt les péripéties du jeune héros de service pour lequel ils ne manqueront pas de s’identifier alors que les plus grands pourront apprécier un graphisme sobre mais efficace, une animation d’une très belle fluidité, une légère caricature familiale bienvenue (voir comment sont « dessinés » les parents à mille lieux des canons de beauté hollywoodien) et un « happy ending » doublée d’une morale qu’ils pourront réutiliser à satiété si leur marmot dévie de la route toute tracée d’une éducation forcément réussie Et pour ceux que tous ces ingrédients laissent froid mais qui seraient obligés d’amener leur progéniture sous peine de divorce avec bobonne, ils pourront toujours jouer à « quel acteur ou actrice se cache derrière cette voix ? » (à noter que le jeu se joue aussi bien en VF qu’en VO) avec tout au long du film des « p** mais c’est qui qui double la voix de cet imbécile de sorcier ? » et des « ahhhh, b*** je l’ai pourtant sur le bout du cervelet ! ». Mine de rien ça occupe !!!