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Sortez le champagne, Uwe Boll annonce qu’il arrête le cinéma

Par Christophe Foltzer
26 octobre 2016
MAJ : 25 octobre 2018
5 commentaires
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Personnage des plus fascinants, Uwe Boll n’a cessé d’oeuvrer pour un cinéma honnête, artisanal, sincère et respectueux…. Ah non, en fait, pas vraiment. Mais ce n’est pas une raison non plus pour être contents de sa retraite anticipée.

Et pourtant, on ne peut cacher notre joie quelque part. Non, parce qu, Uwe Boll a quand même pourri nos bacs à DVD avec ses adaptations foireuses de jeux vidéo pendant des années (Postal, Alone in the Dark, Farcry et autres Bloodrayne) en toute impunité et sans le moindre remord. Des films qui ne servaient finalement qu’à bénéficier des crédits d’impôts allemands et de se faire une grosse marge dessus pour se payer une bonne villa. 

Mais Uwe Boll n’a pas fait qu’alimenter un système à la limite de l’escroquerie, il a aussi été très loin dans la relation client et la relation presse en organisant des matchs de boxe contre les journalistes qui n’aimaient pas ses films. L’affaire est aujourd’hui célèbre, les pauvres journaleux se sont faits démonter alors qu’ils pensaient passer un bon moment, ignorant que Boll était rompu à l’art du combat. Pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin et de façon inexpliquable à la lumière de ces anedcotes, la carrière d’Uwe Boll a pris un sérieux coup dans l’aile ces dernières années, le réalisateur ayant de plus en plus de mal à monter ses projets, échouant dans ses campagnes Kickstarter, ce qui l’a poussé à insulter directement son public-investisseur.

 

 

Aujourd’hui, Uwe Boll est arrivé au bout du rouleau et vient d’annoncer au journal Metro qu’il mettait un terme à sa carrière de metteur en scène :

« Le marché est mort, on ne fait plus d’argent avec les films parce que le marché du DVD et du Blu-ray s’est effondré de 80 % ces trois dernières années. C’est la vraie raison de mon départ de l’industrie, je n’arrive plus à monter mes films. Je n’ai jamais eu besoin de l’argent des autres pour faire mes films (ndlr : cette bonne blague). Depuis 2005, j’utilisais mon propre argent. Si je n’avais pas réalisé ces stupides films adaptés de jeux vidéos, je n’aurais jamais amalgamé le capital, donc je pourrais dire « Faisons le film sur le Darfour. » Je n’ai pas besoin de Ferrari, je n’ai pas besoin de yacht. J’ai investi dans mes propres films et j’ai perdu de l’argent. »

 

 

Si la dérive d’un homme n’est jamais à fêter ni à souhaiter, on ne peut s’empêcher de penser que c’est quand même de bonne guerre. Pendant près de 10 ans, Boll nous a assomé avec sa démarche cynique, flinguant au passage des franchises qui auraient pu connaitre un meilleur sort dans un système plus sain. Même si on regrettera quand même le Teuton fou et son attitude à la limite du punk qui nous assurait quelques savoureuses aventures dans cette industrie trop polissée.

C’est moins le Uwe Boll réalisateur qui va nous manquer que le Uwe Boll être humain caractériel à la limite de la folie. Allez promis, on versera quelques larmes quand on trinquera.

 

Photo Uwe Boll

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Bof

On n’y croit pas une seconde. Dans trois ans il revient avec un film bien pourri dont il a le secret.

Arnaud

En ce qui concerne les matches de boxe, il me semble qu’en fait c’etait un coup de pub pour le film Postal non ?
En tout cas c’est clair que ce gars ne va pas manquer au cinema

Dirty Harry

il y a une justice aussi…si t’as pas de talent ben personne te suivra : ni les financiers, ni le public. Et si tu rapportes pas de sous, ben on t’en file plus : c’est pas la charité qui guide ce business (un Paul WS Anderson a réussi a tirer un peu plus les marrons du feu, lui). Bon il nous aura laissé « Postal » que j’aime bien dans son coté foutraque….

KibuK

Perso, je n’ai vu qu’un seul film du monsieur : « Rampage », car le synopsis m’intriguait… Et je dois avouer que sur le moment, j’avais pris une grosse claque dans la gueule. Le film avait beau être simpliste et sans aucune originalité, le jusqu’au-boutisme de l’entreprise ainsi que le petit monologue de fin m’avait surpris, voir même séduit. J’y avais reconnu un peu de « Danny Balint » dans certaines attitudes du personnage, un peu de « Tueur nés » dans certaines images, ce genre de références. Je n’ai pas vu les deux suites.

Paehon

Entre ça et l’absence de George Lucas pour Indy IV on est gâtés en bonne nouvelle cette semaine.