SPIROU BEGINS
Il semble exister un énorme malentendu lorsque l’on parle d’adaptations de BD franco-belges au cinéma, en ce sens que tous les titres que nous avons cités partent avec un gros handicap : il ne s’agit majoritairement pas d’histoires bouclées, mais de successions de gags en quelques cases, ce qui, déjà conditionne le projet d’adaptation et en augmente la difficulté. Et on va voir que Le Petit Spirou n’y fait malheureusement pas exception.
Allez, ça va bien se passer… hein ?
Pour re-contextualiser, disons du Petit Spirou qu’il est un proto Titeuf tout autant qu’une manière de se moquer gentiment d’un personnage phare de la BD franco-belge, le groom Spirou, en nous montrant que, s’il avait déjà le goût de l’aventure étant jeune, c’était avant tout un petit con qui rendait la vie des adultes impossible, qui courtisait les meufs et reluquait le décolleté de sa maitresse à la moindre occasion, entouré de sa bande de potes.
Une certaine idée de l’enfance, peut-être assez juste finalement, et surtout un gros pied de nez à une institution culturelle de la main même de ceux qui s’occupaient alors des aventures de Spirou et Fantasio, Tome et Janry. C’était débile, ça ne planait jamais bien haut, mais franchement, au début des années 90, c’était bien sympa. Sauf que voilà, c’était des gags courts, cela n’avait aucune raison d’être hormis ce format et c’est pour cela que ça fonctionnait.
Forcément, quand on veut en tirer un film, tout de suite, il y a comme un problème que le réalisateur Nicolas Bary n’arrive pas à résoudre : hormis les gags, il faut raconter une vraie histoire et c’est un peu compliqué. Bary tente le défi un peu fou de traiter son personnage comme un super-héros, un Batman en culottes courtes, son habit de groom devenant ainsi son costume, et on ne peut pas dire que le résultat soit à la hauteur de la note d’intention.
Parce que tout simplement, l’univers ne se prête pas à une telle orientation. Nous suivons donc le jeune Spirou dans sa dernière année de primaire, ses potes, sa famille, ses profs et son destin tout tracé : intégrer l’école d’hôtellerie que sa famille fréquente depuis des générations et qui l’inscrira dans la tradition. Mais cela ne lui convient pas parce qu’il rêve d’aventure et qu’il est un peu claustro sur les bords alors, passer son existence dans un ascenseur, ça le fait moyen.
Dis donc il est drôle ce personnage pas du tout réducteur et répétitif
EVIV OURIPS
Le film alterne donc une histoire simpliste, classique et balisée et des gags tirés des albums de BD dans un mélange instable qui en tue le rythme à la première occasion. Soumis à un devoir d’obligation à l’égard du matériau d’origine, le film ne trouve jamais son souffle, son rythme, ne crée pas de vrais personnages (puisqu’il les abandonne totalement au profit des gags) et devient un fourre-tout incohérent qui peine à impliquer son spectateur. Pourtant, l’intention et l’énergie sont bien là.
Si l’on passe sur les jeunes comédiens qui jouent de telle manière à ce qu’on ait envie de le foutre continuellement des baffes (à l’exception de Sacha Pinaud, le petit Spirou, qui convainc par l’intensité de son regard et les rares moments où il n’a pas de dialogue), les adultes sont, pour une bonne partie, vraiment convaincants, Pierre Richard en tête dans le rôle du grand-père, François Damiens dans celui de Monsieur Mégot et Gwendolyn Gourvenec dans celui de Mademoiselle Chiffre, même si l’essentiel de son jeu se situe au niveau de son décolleté vertigineux.
On ne parlera pas de Philippe Katerine dans le rôle Langélusse, le curé qui cite du Metallica à la moindre occasion, par respect pour votre intelligence, vu qu’en plus il n’a aucune utilité dans le film.
Le gros problème du film, c’est qu’il ignore ce qu’il veut nous raconter et que sa réalisation s’égare dans des mouvements de caméra outranciers qui empêchent toute imprégnation de l’univers, des effets spéciaux à la ramasse, des erreurs de montage à la pelle et une inspiration toute en retenue. L’autre souci, c’est qu’en voulant nous livrer un film sur la magie de l’enfance et l’énergie nécessaire pour construire son propre destin émancipateur, Nicolas Bary nous offre un métrage finalement très conservateur et moralisateur, saupoudré d’un cynisme certain qui horripilera tout fan de Stand by Me et des Goonies.
On a l’impression de voir des adultes se demander pendant tout le film comment peuvent vivre des enfants en oubliant qu’ils en ont eux-mêmes été il y a fort longtemps. À de rares moments, le film prend enfin son envol, suscite un quelconque intérêt, explore des pistes audacieuses pour, malheureusement, toujours revenir à sa dimension de produit calibré destiné à vendre du pop-corn et des albums de la BD. On ne dit pas que le film est nul, on dit juste qu’il est creux et qu’il aurait mérité un vrai point de vue d’auteur sur le passage de l’enfance à l’adolescence.
Je suis d’accord avec la critique : les adultes sont supportables mais l’histoire est assez neuneu et aseptisée par rapport à la bande dessinée au point que je ne me rappelle même plus les enjeux narratifs . Les enfants sont obligés de jouer des guimauves alors que le Petit Spirou se montrait précoce .Je n’aime pas critiquer la technique, n’étant pas moi-même experte ni détruire gratuitement un film mais même visuellement j’ai trouvé l’image terne . Par contre c’est vrai qu’adapter une bande-dessinée au cinéma, surtout si les gags durent une page ne doit pas être évident, en particulier pour l’univers visuel.
3 briques : gentillet, ennuyeux et pas drôle. Ce qui est embêtant pour un film tiré d’une telle BD. Bon, c’est pas vrai, mes lèvres se sont tirées sur la droite une ou deux fois. A ce niveau, Gaston s’en sort mieux avec quelques scènes qui sont quand même très drôle. Bref, je ne suis pas certain que Le petit Spirou méritait une telle adaptation. Ca aurait été mieux de transformer une BD humoristique en un film humoristique ou alors autant faire un film indépendant sur l’école. Le jeu des enfants est très mauvais (on n’est pas aux Etats Unis hein ou même les bébés semblent être acteur) et c’est vrai que le montage ne les aide pas et amplifie cette sensation de film fait durant un camp de vacances. Je crois que je n’ai jamais vu de dialogues aussi saccadés. Dommage.
Pulsion 73, adorant les bd et ayant généralement beaucoup de mal avec les adaptations, j’ai beaucoup aimé le film Gaston. L’univers est bien respecté et le film ne se contente pas de faire un simple copié collé, il rajoute quelques éléments. Le film est une grosse prise de risque car il fallait rajouter un fil rouge afin de relier les gag (ce qui créer l’un des gros défauts du film, il passe son temps à ce justifier). Les acteurs sont correctes, la mise en scène tente des mouvements bien trouvés, les costumes et décors sont bien travaillés, les gag (repris de la bd ou créés pour le film) fonctionnent. La musique est faite / choisie par Lyre le temps qui est un groipe français de jazz electro, qui est un style qui, je trouve, correspond à Gaston. D’ailleurs, on retrouve tous les aspects de Gaston : bricoleur, écolo, dormeur, plein de bonnes intentions, … Mais comme c’est une comédie française et que la fille de Franq7in n’a pas aimé le film, il faut cracher dessus ! Faut-il rappeler qu’il y a encore de bonnes comédies françaises (au poste, les Astérix de Alexandre Astier, on a encore Chabat et le palmashow) et même des bons films français en général (Dans la brume, Au revoir là-haut, Grave, …). Faut-il aussi rappeler que Mission Cléopatre, meilleur adaptation de bd franco-belge, s’est fait cracher dessus par son créateur ? Alors, pourquoi Gaston Lagaffe doit être détester ?
Le Tintin de Spielberg est un film d’animation ok, mais il est excellent, le film d’aventure ! Le film Gaston est un navet, inutile, Gaston n’en est même pas le personnage principal, un comble. On voit Pierre François Martin Laval tout le temps, et constamment en train de gesticuler, de rester sur du comique très ras les paquerettes.
@Gage, non mais t’as vu les adaptations de merde aussi ?! ^^. Les adaptations Marvel s’en sortent mieux. Le Tintin de Spielberg est génial. Et nos adaptations à nous de BD sont pour la plupart indigestes et indignes, à côté de la plaque.
Je n’ai pas vu celui-ci, mais je risque de ne jamais le regarder:
En effet, j’ai tenté de visionner il y a quelques semaines (avec mes enfants!) Les Aventures de Spirou et Fantasio! Et là, quelle drame artistique!
Même mes enfants de 4 et 7 ans n’ont pas tenu! Un film qui se cherche entre la comédie d’aventure et le film pour gosses! Résultat 1/20 (et je suis généreux!)
C’est sur qu’avec un commentaire comme « Les américains ont Marvel et DC etc etc… » vous n’encouragez pas trop les spectateurs à découvrir des films comme Spirou ou Gaston Lagaffe…
c sympa très mimi comme film les acteurs sont top
Ce film m’a laissé perplexe. Je me suis laissé emporté par son univers enfantin (de tous les possibles). Mais j’ai été violemment extirpé de ma réverie, par cet amas de pub insistant pour une boisson. Je suis très déçue. Ne payons nous pas nos places de cinema assez chères pour ne pas être exposé à cela en salle.
Spirou le film est effectivement pathétique . Les enfants, les pauvres comme les adultes . Mais faire jouer des enfants plus longtemps que des comédiens professionnels c’était déjà mal barré. Pauvres gosses!