JE VOIS DES GENS QUI SONT GORES
En matière d’horreur, James Wan aura toujours été plus habile compilateur que créateur. Il n’empêche (et le succès planétaire de Conjuring est là pour le rappeler) qu’il a développé une acuité remarquable en matière de gestion de la peur. Ce n’est malheureusement pas le cas d’Adam Robitel, metteur en scène peu expérimenté, qui se contente ici de singer la méthode de son prédécesseur, notamment à grands renforts de jump scares et d’effets sonores assourdissants. L’ensemble est écrit par Leigh Whannell, complice de Wan depuis le premier Saw et scénariste de tous les Insidious, appliqué, il fait ici office de Victor Frankenstein ramenant à la vie un vieux monstre fatigué, plus que d’inventeur cauchemardesque.
L’entité à l’affiche d’Insidious 4 a un look réussi
Toutes les mécaniques censées déclencher l’effroi sont à la fois prévisibles et épaisses. Le récit a beau faire preuve d’une certaine imagination, voire d’une certaine agressivité dans son déploiement de l’angoisse, il ne parvient jamais à renouveler sa charte graphique, ou son cahier des charges. Que la flippe repose sur ces travelings – désormais identifiables instantanément – où un mouvement latéral dévoile une partie du décor d’abord innocente puis le monstre qui s’y cache, ou sur un mixage sonore bourrin en diable, rien ne surprend jamais, ni ne met en danger les habitudes du spectateur, ou renouveler les personnages.
Et c’est une des grandes faiblesses d’Insidious 4 : La Dernière Clé. Deuxième film de la franchise à se focaliser sur la voyante/exorciste incarnée par Lin Shaye, le récit commet l’erreur de s’intéresser aux protagonistes les moins piquants de la saga. On se moque éperdument de ce qui peut bien arriver à cette dame, flanquée de ses deux assistants lourdingues, pensés comme des appeaux à geeks. Par conséquent, on se sent bien peu investi dans ce récit prévisible et porté par une galerie de personnages au charisme de ventouse mécanique. Et ce ne sont pas Tessa Ferrer ou Spencer Locke, mal utilisées par une narration qui ne les caractérise jamais clairement, qui pourront faire office d’enjeux dramatiques.
REVES ET CAUCHEMAR
La seule source d’excitation pour l’amateur de frisson proviendra une nouvelle fois de la dimension ténébreuse qu’explore le scénario. Ce dernier nous annonçait une plongée exceptionnelle du côté des spectres, et à défaut de tenir ses promesses, force est de constater que c’est bien de ce côté que se nichent ses atouts.
Insidious 4 : La Dernière Clé est ainsi traversé de quelques images mémorables, allant d’une prison des âmes passablement grotesque, à la main garnie de clefs d’une entité démoniaque. Elles font leur petit effet, tout comme la marque de fabrique de la série, mélange d’horreur quasi-baroque et de froideur numérique, continue de tracer un sillon pas toujours cohérent, mais immédiatement identifiable. Avec ses héros inintéressants au possible (on se moque des origines de la médium et du mal qui hante sa maison), ses effets automatiques et sa direction artistique efficace quoi que déjà vue, le dernier Insidious n’intéressera que les fétichistes de l’univers ou les affamés de cinéma de genre, désespérément en quête de sursauts bon marché.
Une fiction entre le rêve et la réalité , ça ressemble au train fantôme , la musique est là pour
faire peur et les épisodes s’enlisent .
Affligeant de nullité ! Histoire, personnages, tout est inintéressant. Pas de frissons ni d’horreur. Ça ressemble à un téléfilm cheap avec 2-3 jumpscares faciles et éculés. Comme quoi c’était possible de faire pire que le précédent…
Le problème de tous ces films c’est qu’ils utilisent encore et toujours la même recette éculée. Aucune nouveauté dans la gestion de la peur. Faudrait songer à se renouveler