PAS SI BELLE FAMILLE
À l’occasion du mariage de sa sœur, Laura, exilée en Argentine, retrouve sa famille, installée depuis toujours dans les coteaux viticoles à l’extérieur de Madrid. Mais le kidnapping de sa fille aînée va tordre cette communauté en apparence soudée et dévoiler d’anciens secrets.
Cinéaste du non-dit et de l’ambiguïté morale Asghar Farhadi aurait dû être parfaitement dans son élément, au sein de cette dynastie désargentée étouffée par la frustration et l’appât du gain. Malheureusement, le cinéaste s’empêtre dans un scénario qui détricote cruellement son dispositif dramaturgique.
Obligé d’introduire rapidement un grand nombre de personnages et les fondations de son intrigue, il enchaîne ainsi pendant près d’une heure des séquences extrêmement brèves, ramassées, où ses protagonistes se voient ramenés à l’état de vignettes. Son récit en devient alors terriblement caricatural, tant il bute sur chacune de ses grandes articulations. On a par endroit le sentiment d’assister à un remontage accéléré d’une saga télévisée estivale, et on se surprend à attendre que Francis Huster surgisse au détour d’un décor.
La suspension d’incrédulité en prend un coup, alors que tout ce petit monde réagit systématiquement n’importe comment devant une menace ridiculement prétexte, déclenchant un tourbillon bien mollasson de révélations, coucheries et intrigues bas de plafond. Même Penélope Cruz, impeccable, ne parvient pas à sauver certaines séquences du ridicule, notamment celle qui la voit manipuler et éclairer Javier Bardem. Son jeu forcé fait écho à celui, curieusement désincarné de Ricardo Darín
LE SANG DE LA VIGNE
Metteur en scène du questionnement moral, chroniqueur des vertiges et des troubles, Farhadi à toujours été meilleur scénariste et directeur d’acteurs que pur chef d’orchestre visuel. Et les écueils narratifs évoqués plus haut accentuent encore cet état de fait, à tel point qu’on se demande parfois pourquoi il ne tire pas meilleur parti de la fabuleuse direction photographique de José Luis Alcaine. Nimbé d’une lumière faussement naturaliste, le film travaille la luminosité de son décor pour progressivement enkyster ses héros pathétiques dans un halo de dorures funèbres et tragiques, avec une incontestable réussite.
Non mais c’est beau ça ou pas ?
Tout n’est en effet pas à jeter dans Everybody Knows. L’ensemble contient quantité de brefs moments suspendus, lorsque la geôle morale, symbolique ou économique qui enserre les personnages se dévoile soudain. De même les scènes situées dans le clocher de l’église toute proche, sorte de coeur métaphorique du métrage, forment un ensemble esthétiquement ravageur, aux résonances mythologiques bienvenues.
Ces dernières tissent, avec cet éveil d’une bourgeoisie terrienne écrasée par la chute de Franco, décidée à se relever, portée par une morgue inquiétante, un arrière-plan passionnant.
Tellement déçue et même en colère, j’ai moi aussi pensé à un mauvais téléfilm d’été. et pour finir la version française n’arrange rien
Un très beau film
4 étoiles
Un film naviguant – parfois, même, errant – entre analyse psychologique et thriller hitchcokien. Le metteur en scène n’est pas espagnol et semble toujours en léger décalage, en léger déphasage par rapport au sujet et aux personnages qu’il aborde. Quelques scènes « bunuéliennes » (celles, excellentes, du clocher) et nombre de séquences d’une conception assez lourde, me semble-t-il,, parfois inutilement « insistantes ». Quelques scènes remarquables tout de même, grâce à la qualité d’un scénario suscitant des révélations significatives et d’une profonde humanité (une bonne idée: la ressemblance troublante entre l’amoureux et le mari; le fait que l’un ET l’autre aient sauvé « leur » enfant), grâce aussi à des comédiens d’exception capables de cultiver une certaine intériorité, les non-dits révélateurs constituant finalement l’enjeu principal du film…
Je ne me suis pas ennuyée une seule minute pendant ces deux heures.
Scénario bien ficelé, axé sur les relations humaines et surtout familiales qui ne sont jamais
aussi simples qu’on le voudrait ; les secrets de familles, les héritages font très souvent
ressortir les failles de l’histoire de chacun d’entre nous.
Pénélope Cruz et Javier Bardem m’ont fascinée par un jeu impeccable de naturel et ont
donné beaucoup de présence à leurs personnages . Tous les acteurs étaient, pour moi,
crédibles dans leurs rôles et j’ai trouvé beaucoup d’élégance dans la morale du film, qui
privilégie le pardon pour grandir.
Après le passé et le client, je n’ai pas retrouvé la signature de l’auteur, qui filme si bien les méandres de la psychologie humaine.
Je suis extrêmement déçue…avec de si grands acteurs…..scénario désopilant…
Je ne lis que des critiques négatives en ligne mais moi j’ai adoré ! J’ai aimé l’ambiance, le décor, le jeu des acteurs, l’intrigue… J’ai même envie d’y retourner et pourtant c’est rare que je sorte ravie du ciné.
Grosse déception. Au delà de la longueur de ce film et d’une Pénélope Cruz totalement inexistante, je suis effarée par l’invraisemblance du scénario. Asghar Farhadi n’a, selon moi, aucune connaissance des femmes ni de leur psychologie.
Simon Riaux serait-il issu d’une famille de notables ruraux pour formuler une critique aussi acerbe ?
Ce film et ces interprètes sont d’une grande qualité.
Eh ben moi, j’ai bien aimé ce film typiquement espagnol, bien interprété par le couple Cruz/Bardem. Ambiance réussie pour la scène de mariage.
Suspense jusqu’à la fin.