DEADPOULE AUX ŒUFS D’OR
En encaissant plus de treize fois sa mise dans le film de Tim Miller, le super-héros Deadpool est passé de vilain petit canard sabordé par le boursouflé X-Men Origins : Wolverine et relancé avec intelligence par Ryan Reynolds, à figure centrale de la concurrence face aux Avengers. A l’heure où la Warner a toutes les difficultés du monde à s’imposer avec sa Justice League malgré un catalogue de noms iconiques, et alors que la franchise X-Men commence à sérieusement s’enliser, le super-héros irrévérencieux, drôle, politiquement incorrect et conscient de son statut s’est posé dans le paysage comme une alternative en or.
Comment alors ne pas se prendre les pieds dans son propre tapis tissé de second degré, de clins d’œil meta et de piques lancées à l’industrie, quand on se baigne soi-même allègrement dans l’océan hollywoodien dans lequel on a pissé ? Car derrière la plaisanterie qui torpille gentiment la concurrence, plus par camaraderie finement mise en scène qu’autre chose, il y a un film X-Force prévu pour 2020, et des projets à la pelle pour le Cable incarné par Josh Brolin.
Si Deadpool a bien le droit d’assurer son avenir et sa progéniture, comme tout (bon) produit calibré, Deadpool 2 semble clairement être un pas en arrière. Même formule avec plus d’action et de niaiserie, mais moins d’humour et de rythme : sacré cocktail pour cette suite ratée.
DEADLOL
Aimé, adoré et cité pour son humour, son autodérision, sa capacité à moquer le genre, et briser le quatrième mur pour des avalanches de clins d’œil et références culturelles, Deadpool laisse clairement à désirer dans sa deuxième aventure solo. Ce n’est pas le recours régulier aux mots clés « bite », « cul » et autres « putain » qui va donner un semblant d’énergie aux dialogues et aux scènes, d’une platitude étonnante après un premier opus qui avait au moins pour lui son rythme.
Deadpool 2 se contente ainsi de rejouer grossièrement et paresseusement la même dynamique entre le héros et ses anciens (Colossus et Negasonic Teenage Warhead) et nouveaux complices (Russell, Cable, Domino). Un sentiment de boucle interminable, qui écrase tout sur son passage, que ce soit le charme de Deadpool lui-même, ou le charisme purement théorique des nouveaux personnages. Josh Brolin et Zazie Beetz ont beau avoir un charisme à peu près fabuleux, et bénéficier d’un look très réussi, Cable et Domino se retrouvent figurants de luxe dans la parade Deadpool.
Le générique de début est à ce titre très parlant : Deadpool 2 tente de remettre en scène celui du premier, qui déroulait avec une distance irrésistible le programme basique du film de super-héros – et du cinéma hollywoodien mainstream au fond. Sauf qu’ici, le rendu sous forme de parodie de James Bond est aussi nul que laid, rappelle plus Johnny English qu’autre chose, et surestime trop sa valeur pour son propre bien.
Domino a beaucoup de chance (sauf celle d’avoir un arc narratif)
SOUDAIN, LE VIDE
Deadpool 2 se prend ainsi une à une les portes qu’il avait si joyeusement fait voler en éclats, et ce dès une interminable et bancale introduction à plusieurs démarrages. Elle illustrera parfaitement la difficulté que le film a à prendre forme, puisque dispersé entre plusieurs intrigues très maladroitement assemblées autour d’un remix de Terminator, d’une parodie de film de groupe à la X-Men (qui offre la seule séquence vraiment drôle), et d’une volonté gênante de donner un peu de profondeur humaine au super-héros.
Avec près de deux heures au compteur, la suite se révèle d’une mollesse terrible, donnant l’impression d’une aventure lancée par différents bouts, sans jamais véritablement se trouver ou s’assumer en cours de route. Survendus dans la promo, Cable et surtout Domino n’ont donc pas le temps d’exister, tandis que le môme incarné par Julian Dennison (découvert dans Hunt for the Wilderpeople de Taika Waititi) n’est rien d’autre qu’un outil pour l’intrigue. Les équipiers de Deadpool dans le premier, accompagnés de quelques nouvelles têtes, n’ont aucune autre utilité que celle d’être bêtement piétinés pour un sourire (dans le meilleur des cas), quand l’utilisation d’une figure culte des comics se révèlera bien débile (dans le fond comme dans la forme).
Moment censé-être-super-drôle-mais-un-peu-naze #14
Le film oscille globalement entre des phases purement dédiées au rire qui semblent être en pilotage automatique (mentionner une couille, citer un autre super-héros, et recommencer), et des séquences d’une niaiserie absyssale, où le second degré aurait été bien utile. Même l’avalanche de scènes post-générique se contente de rejouer les runnings gags brandis depuis un bout de temps maintenant par Ryan Reynolds pour prouver son autodérision, avec une malice qui sent au mieux le renfermé, au pire le cynisme masqué.
Deadpool 2 a pris confiance. Au point de croire qu’avoir le héros qui annonce l’arrivée de « la scène d’action en images de synthèse », le dispense de faire de ladite scène quelque chose d’intéressant ou moins vide et moche que la concurrence. Convaincu qu’il suffit d’un clin d’œil silencieux vers le spectateur ou d’un mot lancé à Logan, Avengers : Infinity War et Batman v Superman : L’Aube de la justice, pour lui donner un passe-droit susceptible de masquer sa laideur en terme de CGI et son manque d’ampleur dans l’action. Persuadé que sa petite parade ronflante de sale gosse régressif, permettra de réhausser une suite tristement peu inspirée, qui entasse les personnages et intrigues pour camoufler le bordel inconséquent de la chose.
je ne dois pas être normal moi!!! Quand j’aime pas : je regarde pas.
Ben moi je me suis marré.
C’est bon signe.
Le premier « Deadbool » m’avait gavé par son faux côté subversif et vulgaire gratuit, je n’imagine pas le deux…
Mais ma plus grosse déception était le soi-disant vernis politiquement incorrect, qui est absolument inexistant et aussi inoffensif qu’un châton estropié 🙁
Un comble pour un film vendu comme tel !!!
Probablement meilleur que le 1, mais beaucoup moins frais et surtout moins bien placé pour la critique méta du business (critiquer en étant une suite à 110M$ de budget hors marketing, c’est l’hôpital qui se moque de la charité).
Bien meilleur que le premier!
Les deux sont nazes, ça se veut irrévérencieux et cool mais c’est juste ringard, Kick-a*s est tellement plus juste dans le même registre.
Il est excellent
Pas d’accord, il est mieux que le 1er, moi j’ai trouvé ça très con mais ca m’a bien fait rire !! 3,5/5
Du coup, je vais mater les ensorcelleuses ce soir sur RTL9.
Là je ne comprend pas votre point de vue, pour moi c’est largement mieux que le premier, l’histoire est plutot bonne malgré qq temps mort. la x force est à mourir de rire et les scènes sont vraiment réussi,, niveau sensation recherchée pour un spectacle comme celui là c’est totalement réussi.