UN BRUIT DANS LA NUIT
La rumeur voulait que Sans un bruit ait failli devenir un opus de la franchise Cloverfield, à la manière d’un 10 Cloverfield Lane ou The Cloverfield Paradox, inscrits dans un même univers apocalyptique. Une idée qui n’a rien de saugrenu vu l’histoire du film de John Krasinski, qui se déroule dans un futur proche où l’humanité a été décimée par de mystérieuses et féroces créatures ultra-sensibles aux sons. Avec en toile de fond cette Amérique post-apocalyptique, Sans un bruit suit la famille Abbott qui survit tant bien que mal dans une maison isolée, laquelle deviendra vite le décor d’un cauchemar tonitruant.
Production Platinum Dunes (American Nightmare, Ouija), la société cofondée par Michael Bay, Sans un bruit a pris d’assaut le box-office pour devenir l’un des gros succès de l’année, poussé par un public enthousiaste et une presse sous le charme. La recette d’une déception parfaite donc, pour quiconque a passé ces derniers mois à attendre l’arrivée du phénomène en France. Au final, si le film risque de ne pas être à la hauteur de tous les espoirs, il en a suffisamment dans le ventre pour offrir un bon petit film de genre.
John Krasinski, acteur et réalisateur
HEAR FACTOR
Avec un concept aussi excitant que celui de monstres qui se repèrent grâce aux sons, Sans un bruit a un carburant parfait pour l’action. L’idée a beau avoir été exploitée par quantité de films, de The Descent à Don’t Breathe – La Maison des ténèbres en passant par [Rec], en faire ici le grand principe du cauchemar donne au métrage une force évidente. Dès l’introduction, le film annonce la couleur. Ce sera un rouge sang qui s’évanouit dans les airs avec la vélocité des bestioles.
« Ne pleure pas, ne pleure pas »
Une fois que l’histoire s’emballe, après une exposition classique, Sans un bruit propose une odyssée particulièrement tendue, où les nerfs de la famille seront mis à rude épreuve. Cave, salle de bain, voiture ou encore champ de maïs, intérieur ou extérieur, au sec ou dans l’eau : le scénario prend un malin et pervers plaisir à multiplier les rencontres, les sursauts et les épreuves – voire à maltraiter cette mère enceinte jusqu’aux dents, entre un escalier et une baignoire.
De ce côté, John Krasinski et ses co-scénaristes ne reculent devant presque rien pour orchestrer un cauchemar diablement efficace, qui prend la forme d’un couloir quasi ininterrompu d’angoisse. C’est d’autant plus agréable que le film adopte une approche très franche du genre et ne rechigne pas à tester son décor, ses personnages et ses limites. En 90 minutes, il y a donc largement de quoi plonger dans un cauchemar amusant et crispant.
Maïs vs gravité, option monstre en approche
LA LOI DU SILENCE
Qu’est-ce qui empêche donc Sans un bruit d’être totalement satisfaisant ? La finesse et la précision. Comme tout film à concept que le spectateur prendra plaisir à tester, le métrage a des failles plus ou moins évidentes. Le silence étant le sujet principal d’à peu près chaque scène, le volume sonore de certains éléments quasi ignorés par les créatures surprend, et rappelle constamment la grosse ficelle dramatique.
Si le mutisme général est une excellente contrainte qui force les personnages à se dessiner de manière plus simple et pure, le scénario ne peut s’empêcher d’insister sur des motifs pourtant évidents, profitant de la moindre séance de parlotte pour tartiner la thématique de la famille et de l’amour. Le moment où une clé majeure se révèle à l’un des personnages lors du climax, témoigne de ce manque de finesse et précision, qui laisse apparaître une mécanique un peu trop huilée.
Une scène très réussie et inattendue
Un sentiment qui se retrouve à tous les degrés : une ellipse un brin grotesque dans une douche, le traitement de l’espace et des distances parfois incohérent, en passant par une conduite d’eau sortie de nulle part. De même, certains éléments particulièrement forts, comme la surdité de Regan, sont finalement peu exploités. Côté monstres, si le design entre Venom et Cloverfield est amusant (et particulièrement ces ouïes diaboliques), difficile d’être véritablement hanté par l’allure de ces grosses bêtes, que la caméra n’hésite pas à exposer. Que le film abuse un peu trop du sauvetage in extremis des personnages confrontés aux créatures, n’aide pas.
La recette fonctionne malgré tout, car le film est très bien emballé et le rythme l’emporte sans mal, mais persiste l’impression d’un manque de finesse, et d’une utilisation simpliste des ficelles du genre.
Emily Blunt et Millicent Simmonds
BEAUCOUP DE BRUIT POUR PRESQUE RIEN ?
Rien qui n’abîme véritablement l’expérience Sans un bruit pour celui qui sera venu consommer des frissons et quelques sueurs froides. L’enthousiasme devrait être clair et instantané, grâce à un bon rythme, une ambiance réussie et une poignée de scènes particulièrement efficaces. Avec en plus les interprétations excellentes d’Emily Blunt et John Krasinski (capables de faire couler une larme en quelques instants, des deux côtés de l’écran) et des non moins talentueux Millicent Simmonds et Noah Jupe, le film a de solides arguments pour séduire.
Pour celui qui s’attendait à un œuvre à la portée plus importante, que ce soit thématiquement ou stylistiquement, l’effet de Sans un bruit sera plus limité. Passé le plaisir primaire du spectacle, qui s’achève sur une fin aussi couillue que sujette à discussion, il n’y a pas la sensation d’avoir vécu une expérience fondatrice ou follement importante ; mais celle, toujours plaisante et trop rare pour être boudée, d’avoir eu sous les yeux un bon petit film d’horreur bien troussé.
Moi je dis une chose : cette famille aurait dû jouer à The Last of Us quand y z’étaient p’tits, ça lui aurait enlevé beaucoup de tracas (et beaucoup d’incohérences)!
C’est marrant, l’article commence par « comme Get Out »… Je trouve que Get Out reste beaucoup plus dans la tête que sans un bruit, que j’ai finalement assez vite oublié. Après, ça reste un petit film sympa, bien fichu par certains aspects (et très mal par d’autres, effectivement il y a pas mal d’incohérences) Si tous les films étaient de cette qualité là, ce serait déjà pas mal pour le cinéma en général. Après faire deux suites, est-ce que c’est une bonne idée ?
excellent film avec beaucoup de tension.
Je comprends qu’il ait si bien marché.
N UL!
oui pareil, le pitch est top, après zzzzzzzzzzzz, dodo quoi…
Refroidi après l’avoir vu,tout est mécanique et sans passion laborieux j’y ai trouvé des moments de flottements,loin d’être a la hauteur de son buzz,tu compare avec d’autres film du même genre c’est assez évident
Une bonne série B survendu en film « d’auteur » (ou l’inverse, va savoir…)
ouaip, ça reste super mieux que cet étron mormon avec sandra Bullock…
Sinon, film de genre assez moyen (que c’est chiiiant..).. plus fantastique que film d’horreur et très calibré pegi16.
Mérite 3 étoiles et c’est déjà bien.
Impossible de rentrer dans l’histoire tellement blindéed’incohérences, on n’y croit pas une seule seconde. Une fin paresseuse au possible. Un authentique nanar.
C’est con… s’ils peuvent crier à la chute, pourquoi ils ont pas donné naissance et élever le poupon là-bas au lieu de s’attirer dix millions d’ennuis lol?