MON NOYAU POUR UN ROYAUME
Il y a presque un peu de Jules Verne dans cette odyssée ridicule, où une équipe de scientifiques, experts et autres stéréotypes du film catastrophe, se lancent dans les profondeurs de la Terre pour réactiver le noyau de notre planète. Car celui-ci a cessé de tourner, provoquant des anomalies plus ou moins grandiloquentes au quatre coins du globes, d’un Colisée frappé par une méchante foudre à une interruption brutale de pace-makers en pleine rue, en passant par un remake raté des Oiseaux avec des pigeons à Trafalgar Square.
Fusion, écrit par Cooper Layne et John Rogers (qui signera par la suite Catwoman et Transformers), ne brille ni par son réalisme, ni par sa finesse. Avec un budget limité mais assez confortable (dans les 60 millions, moins que Deep impact) et une armée d’acteurs solides (Hilary Swank, Aaron Eckhart, Stanley Tucci, Bruce Greenwood, Delroy Lindo, Alfre Woodard ou encore Tchéky Karyo), le film de Jon Amiel (Copycat, Haute voltige) offre néanmoins un très amusant spectacle, plus fantaisiste que la plupart des autres films du genre. Pas de quoi crier au génie, mais bien de quoi satisfaire l’amateur d’aventures et de destruction.
Oui, on les a tous vus quelques part
VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Fusion est cité depuis des années comme l’un des pires exemples de la science maltraitée par le cinéma hollywoodien. Au point d’avoir poussé le scénariste John Rogers à réagir, pour expliquer qu’il avait fait de son mieux, et surtout gagné quantité de combats puisque le scénario aurait apparemment dû montrer des dinosaures, des traversées de magma, tout cela avec un pare-brise pour le vaisseau. Et c’est vrai qu’à l’écran, l’odyssée des explorateurs dans les couches terrestres est particulièrement étonnante.
Cristaux géants découverts dans une caverne et champ de diamants ponctuent l’aventure, qui prend le sacré risque de montrer à quoi ressemble les entrailles de la planète. Ayant décidé de ne pas emprunter une route à la Jules Verne avec un monde caché sous le monde, Fusion se la joue expédition pseudo-réaliste, et tout cas très premier degré. L’avenir de l’humanité est en jeu, et ce ne sont pas quelques petites plaisanteries qui vont venir entraver cette épopée.
Dans le rôle probablement le plus écrit du film puisqu’il suit une évolution claire, Hilary Swank donne le la de l’aventure. Même en service minimum imposé par le scénario, l’actrice doublement oscarisée est professionnelle, face à un Aaron Eckhart simple et efficace. Tout ce petit monde est bien entendu engoncé dans les clichés de la première à la dernière minute, mais c’est une dynamique propre au genre. Rien de bien gênant ni de mémorable.
VISUAL SUSPECT
Là où Fusion perd des points dommageables, c’est dans ses ambitions visuelles. Le budget a beau être inférieur à celui d’un blockbuster classique, il n’excuse pas des scènes catastrophes médiocres, la faute à des images de synthèses assez laides et une mise en scène d’une banalité affligeante à l’air libre. L’explosion du Colisée est particulièrement vilaine, et l’ellipse qui permet de découvrir Rome détruite, laisse clairement penser que personne n’avait l’envie (ou les ressources nécessaires) pour emballer de vraies bonnes scènes de chaos. C’est d’autant plus tragique que la sortie avait à l’époque été repoussée de quelques mois, officiellement pour peaufiner les effets.
Les romains en fuite devant l’abominable 3D
Sous terre, c’est un peu plus amusant, la lave offrant notamment un vrai atout visuel en contraste avec les décors et costumes grisâtres. Suivre la plongée de l’équipe de choc dans une direction rarement explorée dans le cinéma hollywoodien, offre quelques menus frissons et excite l’imaginaire.
Dommage que Fusion n’aille finalement pas très loin de ce côté, se reposant bien trop sur les ficelles du genre. Si la première heure amuse, la suite se révèle vite bien simplette, en pilotage automatique, et avec 2h14 un peu longuettes. Le volet conspiration et manigances du gouvernement n’arrange pas l’affaire et confère un côté très vieillot au film.
Son bide en salles (60 millions de budget et à peine 74 au box-office) l’a condamné à rester un film mineur, passé inaperçu et probablement conduit à demeurer une petite chose susceptible d’amuser principalement les amateurs du genre.
Ca se regarde comme un bon hamburger. C’est sale mais c’est appréciable sur le moment
Plutôt apprécié a l’époque. J’avais aimé la fin où on croit que l’un d’eux a une idée pour se sortir de la foreuse sous la pression, il cherche partout et trouve enfin la valise. Pour en fait fumer une dernière clope avant de mourir.
Après effectivement, les destructions sont faiblardes au possible, les fx parfois laids, mais le film est assez divertissant. Un peu comme quand y avait de sympatoche TV film de catastrophe, genre astéroïde, magnitude 9.5, le choc des tempêtes…