BOURRIN BRIDÉ
Dans une récente campagne publicitaire, Skyscraper s’affichait pastichant les codes visuels des affiches de La Tour infernale et Piège de cristal. Deux standards du cinéma à grand spectacle, soit le récit d’une catastrophe implacable, et la mésaventure remuante d’un héros malgré lui toujours prêt à remplir quelques boîtes crâniennes de plomb fondu pour les fêtes. Deux types de mécanismes instantanément paralysés par les exigences du spectacle Johnsonien.
Ce bon Dwayne a beau être tanké comme le colosse de Rhodes un soir de Fête de la viande, ses aspirations héroïques le portent plus du côté du nounours dégoulinant de sucre que du côté des empailleurs de terroristes à mains nues. Ainsi, le métrage s’efforce de le dispenser de tout acte véritablement violent, préférant en faire un sauveur shooté aux adoucissants pour sous-vêtements délicats plutôt qu’un redresseur de torts.
La seule scène authentiquement réussie du film
Ultime symptôme du refus de la star d’infliger la moindre souffrance, dans une séquence où elle maintient à la seule force de ses petits bras un pont sur le point de s’écrouler, c’est son épouse (Neve Campbell) qui découpe du méchant comme une grande, dans une tentative artificielle de ne pas réserver au seul mâle alpha la primauté de l’action. Ce genre de petits accomodements thématiques pulullent dans Skyscraper et entament progressivement l’immersion du spectateur, au fur et à mesure que la caméra dévoile combien elle est incapable d’appréhender les figures imposées du genre.
À PIED PAR LA CHINE
Collaborateur de Dwayne Johnson depuis Agents presque secrets, le réalisateur Rawson Marshall Thurber est à ce point décontenancé par sa mission qu’il ne songe même pas à déchirer la chemise de son héros pour user de cette masse musculaire qui nous fait si souvent le confondre avec un éléphanteau.
Incapable d’appréhender la physicalité comme un moteur de la mise en scène, il se contente d’enregistrer mollement les gesticulations sur fond vert de Johnson, montées en alternance avec des plans de foule applaudissant le bonhomme, des fois que le public, anesthésié par la mollesse de l’ensemble, ne sache trop comment réagir. Il faut dire que le malheureux doit se débattre avec un autre écueil de taille : pensé pour draguer le public asiatique et chinois en particulier, Skyscraper, dont l’action se déroule à Hong Kong, ne peut laisser libre cours aux outrances traditionnelles du genre.
Dwayne, le surhomme qui ne se départ jamais de sa chemise
Pour s’incruster dans ce marché local, le blockbuster passe donc son temps à rendre hommage aux autorités chinoises, au cours d’apartés publicitaires qui ralentissent l’action et s’avèrent atrocement voyants. De même, impossible de laisser notre gros Dwayne transformer des autochtones en pâtés de campagne.
On lui opposera donc d’improbables cambrioleurs d’Europe de l’Ouest employés par les triades (si si) et un vilain mâle blanc américain traître à la patrie, le seul à avoir droit à une déculottée digne de ce nom, dans une tentative de détourner les habituels reproches formulés contre le genre (xénophobie, stéréotypes divers et variés, impérialisme…) si épaisse qu’elle en devient risible, puis anti-spectaculaire.
Arrête de faire le pont Dwayne…
TOUR DE RANCE
Ecrasé par sa star, enkysté dans un schéma de production politiquement correct jusqu’au ridicule, Skyscraper flirte régulièrement avec le Z positronique, notamment lors des cinquante minutes nécessaires au scénario pour initier l’action et projeter son héros au cœur du gratte-ciel en titre. Mais une fois arrivé à destination, le film délivre quelques séquences de grimpe divertissantes, et réussit même quelques très beaux effets de perspective.
Grâce à un rythme qui a la politesse de ne pas s’appesantir – en même temps, dans une super-production où les clefs USB ressemblent à des shurikens de pochette surprise, mieux vaut avancer tambour-battant – l’ensemble se suit sans déplaisir, à défaut de procurer quelque excitation que ce soit. En résulte donc un divertissement indigent et hygiénisé, quoique indolore, tel que Johnson semble désormais envisager l’essentiel de sa production.
J’ai beau être fan du rock, là c’est désastreux, un die hard complètement fauché avec un vilain qui à le charisme d’une moule, rien à sauvé de ce truc.
@rientintinchti2
Bravo
Aucune finesse dans l’écriture. Aucune sensibilité. Il aurait fallu intégrer du Jane Austen et s’inspirer des soeurs Bronte pour une telle oeuvre. Aucun monologue incandescent et lumineux sur le sens de la vie. Aucune exploitation de toutes les métaphores qu’un tel batiment peut offrir. Les fenetres sont pourtant une belle métaphore des yeux. C’est un miroir de l’âme. Ils auraient en faire un long discours féministe et détruisant le symbolisme phallique d’une telle tour.
Alors on voit un peu où ça veut en venir, c’est à dire présenter Dwayne Johnson comme un héros plus fragile, qui a du mal et ne peut pas tout sauver tout seul.
Autrement dit, voir un acteur à la Schwarzenegger jouer les (anciens) rôles de Bruce Willis : ce qui ne marche pas du tout, puisqu’il s’agit à la base d’un acteur trop surdimensionné, qui s’attaque ici à une grande tour high-tech (qui est ainsi sa véritable rivale). Mais qui est aussi filmé plein de fois, y compris au début et à la fin, dans de jolies plans où il est tout de même capable de jouer une certaine fatigue et gravité.
Seulement on ne peut pas faire un film du genre de « Otage », et le mélanger avec aussi « La Tour Infernale » et « Piège de Cristal ». C’est trop, ça tire les intentions dans deux directions radicalement opposées (l’intimisme sombre et le spectaculaire un peu BD).
De même, on y a une scène avec des miroirs en guise de climax, qui renvoie à deux types de films, à la symbolique différente : « La Dame de Shanghai » par exemple, pour les faux semblants à l’infini. Et « Opération Dragon », pour l’idée d’affronter son double, ou soi-même. Or ces deux thématiques sont complètement absentes de ce film. Cette scène n’a donc aucune raison d’être là, si ce n’est pour faire mumuse au cinéma avec des miroirs, comme plein d’autres l’ont fait…
En se concluant avec l’un des twists les plus mal fichus qui soit – « Je suis derrière toi ! »… Ben évidemment qu’il l’est, mais comment ça se fait que l’autre n’ait pas entendu que sa voix venait de derrière, au contraire de l’image qu’il a face à lui ?? C’est pas cohérent pour un sou, même en étant au milieu de flammes cahotiques. Et c’est pas la seule incohérence d’un film qui en est blindé, avec aussi une écriture des personnages féminins qui est très problématique.
Dommage parce-que The Rock version vieux et fatigué, on y croyait… les quelques secondes où on l’a comme ça, dans un film où il aurait peut-être mieux valu qu’il se borne juste à jouer les kékés à hélicoptères.
On atteint un degré de conneries avec ce genre de daube non mais! franchement et en plus ça se prend tellement au sérieux on arrivera même pas à en rire ou en faire une excellente série b.
Sans parler du jeu des acteurs.
C’est tellement WTF
Ouais mais quand y’a trop de degrés c’est vite saoulant.
Le passage avec l’escalade de la paroi avec du chatertone m’a tellement fait rire.
Quand on le prend au 15ème degré, ce film peut constituer un bon divertissement 🙂
film nul qui sent la naphtaline. Aucun intérêt.
Un croisement entre MacGyver et Fort Boyard, sur fond de menace pas du tout menaçante. Hilarant.
Mais j’ai pas regardé jusqu’à la fin, faut pas déconner non plus…
moi j’ai ri tellement pat moment c »etait nul et le plus beau c’est le tour de magie avec ça chemise qu’il déchire pour se soigner et par miracle elle lui revient bien cintrer sur la bête si vous allez le voir ne pas reflechir