A ROAD FROM VEGAS TO NOWHERE
Parlez-en autour de vous, posez la question à vos parents, lorsque vous mentionnez le nom de Bagdad Café, un grand sourire empreint de nostalgie devrait apparaitre sur le visage de votre interlocuteur. Sorti pour la première fois en 1987, le film de Percy Adlon a été un véritable phénomène que personne n’attendait. Blindé de récompenses (dont deux César), attirant plus de 2 000 000 de spectateurs en France, une réputation qui dépasse les frontières et une chanson restée dans toutes les mémoires, oui Bagdad Café est ce que l’on peut appeler un film culte pour toute une génération. Et il semble devoir traverser les âges puisque sa ressortie en 4K dans quelques salles devrait lui attirer un nouveau public.
Marianne Sägebrecht et CCH Pounder
L’histoire, elle, n’a pas changé d’un pouce. Nous suivons donc toujours Jasmine, une allemande larguée par son mari sur la Route 66 qui arrive par hasard au Bagdad Café, un boui-boui perdu en bord de route où règne la plus grande des sinistroses. La patronne, Brenda, particulièrement frustrée par sa vie et le manque de responsabilisation de son mari et de ses enfants, voit d’abord d’un très mauvais oeil l’arrivée de la grosse allemande. Mais, petit à petit, les femmes vont s’apprivoiser et une solide amitié va naitre entre elle, bien aidée par la découverte de la magie.
CALLING YOU
En premier lieu, parlons de l’aspect technique de cette ressortie. Ce qui frappe d’emblée c’est la somptuosité du master qui nous est proposé. Présenté dans son format original, le film nous fascine dès les premières secondes par ses couleurs éclatantes, rendant enfin hommage au travail titanesque du réalisateur et de son chef-opérateur pour nous proposer un spectacle à la limite du surréalisme. Clairement inspiré par les oeuvres de Dali, Percy Adlon joue ainsi avec les couleurs en ne craignant aucune rupture de ton pour nous transporter dans un entre-deux entre rêve et réalité. Si ce procédé risque de choquer les spectateurs les plus jeunes qui découvriraient le film pour la première fois, force est de constater que Bagdad Café y voit son impact encore renforcé.
Comme jamais d’ailleurs devrait-on dire, puisqu’on n’a jamais vu une version plus belle et plus fidèle à la version d’origine que celle-ci. A noter qu’on nous propose une version Director’s Cut de 108 minutes, qui correspond en fait à toutes les versions diffusées à la télé.
Et puis, évidemment, il y a ses comédiens, magnifiques. De Jack Palance à CCH Pounder, en passant évidemment par Marianne Sägebrecht, Bagdad Café est un (très) grand numéro d’acteurs. Après, dans sa contruction même, le film conserve bien évidemment ses défauts de l’époque. Un montage quelque peu chaotique (notamment dans sa première partie), des raccourcis scénaristiques évidents dans la gestion de l’amitié entre ses deux personnages principaux, quelques facilités dramaturgiques qui peuvent gêner… mais tout cela fait partie du charme inhérent à Bagdad Café.
Et puis, il y a la chanson de Jevetta Steele, toujours aussi puissante et qui participe à nous transporter dans cet univers si particulier. On se surprend d’ailleurs à penser que tous ces défauts se transforment au final en qualités, donnant son identité à ce film tellement bizarre qu’il ne ressemble à aucun autre. Cela doit être ça, la magie dont il ne cesse de nous parler.
Émue heureuse joyeuse du bonheur plein la tête chaque fois que je revois ce petit bijou de film et cette musique envoutante!!!
absolument génial !
Cultissime…
Un film qui m’a boulversé quand je l’ai vu la première fois à la télé dans les années 90’. Et cette musique totalement à part et qui est immédiatement reconnaissable.