HAUT LES MAINS
Il sera question ici d’un récit double, qui nous propulse aux côtés d’une gendarme dont la curiosité et la proactivité sont en butte au rigorisme d’un commandant vieillot d’une part, et au quotidien délétère d’un vendeur de piscine, troublé par les rumeurs annonçant le retour d’un criminel en fuite, dénommé Paul Sanchez.
Un point de départ qui évoque autant l’affaire Dupont de Ligonnès que ses suites ou commentaires, où peuvent éclore les thèmes chers à Patricia Mazuy. Les différentes intrigues et rebondissements sont ainsi marqués par les violents contrastes entre les aspirations des protagonistes et la trivialité de leurs échecs, leur désir de se rebeller et l’impossibilité d’assumer ces élans contestataires. Malheureusement, ces prémices intéressants ne se traduisent jamais à l’écran.
PEAU DE LAPIN
C’est d’abord en termes d’écriture que le film s’écroule. Dès son ouverture, le déséquilibre entre les intentions du scénario et l’épaisseur de son déroulé embarrasse. Entre une saynète faussement trouble introduisant un Laurent Lafitte qui ne se départira jamais de sa gueule de bois trépanée, la malheureuse Zita Hanrot qui compose un personnage de gourde cosmique qui ferait passer Le Gendarme et les gendarmettes pour un grand moment de subtilité, le film ne nous épargne rien. Pas même un narrateur aussi entraînant qu’une messe récitée par un ballon crevé.
Zita Hanrot et Laurent Lafitte
Paul Sanchez est revenu ! jouerait-il la carte de la comédie noire ? Peut-être, mais là aussi, cette possible intention se voit totalement court-circuitée. Parce que le film n’est jamais ambigu, que la caméra de Patricia Mazuy suit si mollement ses personnages que tout effet comique est rapidement zigouillé, comme en témoigne une des premières séquences, interminable, où il est question de Johnny Depp, de fellation et de réquisition de véhicule.
Au final, l’ensemble évoque plus un embryon de film, aux racines aussi solides que ses fruits sont secs et racornis. Il nous tarde néanmoins de retrouver la bien trop rare Patricia Mazuy, dont Peaux de vaches et Saint-Cyr demeurent de petits joyeux acides sans pareils dans le paysage de la production française.
Alors attention à bien écrire le nom en entier hein, c’est « Monsieur Laurent Lafitte DE LA COMÉDIE FRANÇAISE »!!
(lol)