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Godzilla : La ville à l’aube du combat – critique détruite

Par Christophe Foltzer
20 juillet 2018
MAJ : 29 octobre 2018
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Godzilla : La planète des Monstres avait suscité une petite surprise dans la communauté des fans du lézard géant. Pensez-vous, un gros animé de SF en mode Starship Troopers, c’était une première pour la saga. Et ce n’était que le premier étage d’une fusée bien étrange…

Godzilla : La ville à l'aube du combat : photo godzilla 2

MECHA CITY ONE

Godzilla : La planète des Monstres  nous avait laissé sur un gros cliffhanger que nous allons gentiment spoiler (parce que sinon on ne peut pas parler du nouveau film en fait) : le godzilla qu’Haruo et ses potes avaient dézingués n’était pas le vrai Godzilla, bien plus imposant et meurtrier, qui se réveillait donc pour mettre quelques choses au clair. En pleine déroute, l’escouade était dispersée tandis qu’une mystérieuse jeune fille faisait son apparition, signe que l’humanité n’avait probablement pas totalement disparu depuis 20 000 ans.

 

photo godzilla 2Ce qui reste de Mecha Godzilla

 

Godzilla : La ville à l’aube du combat ne perd pas de temps et embraye directement. Haruo est sauvé et soigné par l’étrange indigène tandis que, dans l’espace, le vaisseau-mère commence à flipper face au vrai Godzilla. Son rayon meurtrier pourrait l’atteindre et le détruire, balayant le reste de l’humanité. Pendant ce temps l’état-major, sans nouvelles d’Haruo et sa bande, est sur le point de quitter l’orbite de la Terre.

Heureusement, Haruo retrouve les survivants, son love-interest Yuko et ses amis Galu-Gu et Metphies et, grâce à la tribu des Houtua, ils découvrent un moyen de vaincre leur terrible adversaire : le nanométal. Il avait été utilisé à l’époque pour créer Mecha-Godzilla, il est toujours là, s’est répandu sur Terre et s’est transformé en une véritable ville. S’ils arrivent à en prendre le contrôle, ils pourront gagner. Encore faut-il que tout le monde poursuive le même objectif.

 

photo GodzillaGodzilla, pas content

 

Ce qui avait pas mal surpris dans le premier film, c’était l’introduction de races extraterrestres alliées aux Terriens, venus sur notre planète et qui fuyaient avec les survivants. Cet aspect n’était pas totalement exploité dans le scénario et ce second épisode compte bien en faire le coeur de son récit. En effet, plus que jamais, les différences culturelles se font sentir entre les Bilusaludo, portés sur la technologie, et les Exif, plus métaphysiques et religieux. Deux voies possibles pour l’humanité déjà esquissées auparavant mais qui dévoilent leur vrai visage ici.

 

photo godzilla 2Godzilla, toujours pas content

 

UNITED COLORS OF BANDE DE CONS

Et, de ce strict point de vue, Godzilla : La ville à l’aube du combat est une belle réussite. Le discours ambigü de chaque race porte à réfléchir, les pistes philosophiques avancées sont encore plus intéressantes qu’avant et lorsque l’on y rajoute une couche d’écologie, on se dit que ce nouveau Godzilla a tous les atouts en main pour porter la franchise vers des cimes qu’elle a rarement atteint.

Malheureusement, le film est aussi un animé japonais moderne, tentant de contenter la cible nationale et internationale et c’est là que les choses commencent à se compliquer.

 

PhotoUne photographie parfois très inspirée (mais genre pas souvent)

 

Déjà, et c’était gênant dans le premier film, la facture visuelle n’a pas changé d’un iota. On se retrouve encore une fois avec cette 3D grossière un peu dégueu en cell-shading digne d’une cinématique PS3 qui rend les animations on ne peut plus rigides. Anti-naturelles au possible, elle ne se rattrape malheureusement jamais dans les rares scènes d’action. En cause notamment : une mise en scène fouillie et un découpage peu énergique. Mais le plus gros problème reste la gestion de son histoire.

En tant que volet intermédiaire, La ville à l’aube du combat a beaucoup d’éléments à installer pour sa conclusion. L’arrivée de la nouvelle race des Houtua n’est malheureusement jamais exploitée comme il le faudrait et est rapidement reléguée au second-plan alors que son existence-même est un mystère des plus passionnants. Le film passe trop de temps à discuter des implications de telle ou telle action, ce qui endommage gravement son rythme et finit en réunion de personnages autour d’une table, agrémentée d’une petite séquence romantique un peu moisie et téléphonée pour nous préparer au climax incontournable de l’histoire.

 

photo godzilla 2Toujours cette 3D digne d’une PS3

 

Le métrage se montre donc avare en scènes d’action, réduit de façon contradictoire son champ de vision par rapport à l’univers intrigant que le premier film a installé et au final, c’est l’intérêt du spectateur qui s’étiole au gré des minutes. Pourtant, au contraire, il devrait être saisi jusqu’aux dernières secondes et à cette scène post-générique (qu’on ne va pas spoiler) qui constitue probablement le moment le plus excitant de tout le film.

S’il n’est pas mauvais, La ville à l’aube du combat reste en deçà de son prédécesseur. Parce que l’effet de surprise est passé, parce que l’histoire s’embourbe, parce que les personnages ne sont pas intéressants et surtout parce que Godzilla ne fait pas grand chose et n’apparait qu’un gros quart-d’heure maximum. Cela dit il mérite quand même le coup d’oeil pour ses qualités de fond, son discours intrigant et les perspectives qu’il nous offre. Mais il ne faut pas s’attendre à quelque chose de plus. On espère donc que le troisième et dernier volet redressera la barre et nous offrira enfin le final apocalyptique qu’il nous promet depuis le début. Mais on a quand même un gros doute.

 

photo Affiche

Rédacteurs :
Résumé

Ambitieux mais mal maitrisé et mal rythmé, La ville à l'aube du combat reste en deçà de La Planète des monstres. Mais il égraine suffisamment d'éléments intéressants pour qu'on attende le dernier film avec une certaine attention. Disponible sur Netflix.

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