SI VERSAILLES M’ÉTAIT BRÛLÉ
Un peuple et son roi retrace les trois années qui ont suivi la Révolution, avant que n’advienne la Terreur, quand cohabitent dans le royaume de France la folle énergie d’un peuple se soulevant, la volonté de contrôle d’une bourgeoisie accédant au pouvoir et la puissance vacillante d’une royauté au bord du gouffre.
Le projet est ambitieux, d’autant plus que Pierre Schoeller ne se contente pas d’aborder la question par l’unique angle « officiel » et si l’Assemblée accueille quelques scènes à l’écriture ciselée, c’est dans les échoppes, dans la rue, au cœur de la nature, que le projet du film éclot. Récit d’un bouillonnement, chronique d’un fleuve de volonté populaire se transformant progressivement en raz de marée, Un peuple et son roi entend représenter équitablement les lavandières affamées, les parlementaires balbutiants, les citoyens s’unissant pour la première fois.
Marat et Saint-Just (Denis Lavant et Niels Schneider)
Et c’est peut-être cette appréciable ambition qui fait du film un objet curieux, toujours le cul entre deux chaises, incapable de trancher entre la dimension épique de son sujet, et les pulsions intimistes chères à son auteur. Aucune de ces deux tendances n’est à proprement parler ratée, et Schoeller impressionne autant quand il montre la liesse des destructeurs de la Bastille, baignés dans un soleil pareil à un pulsar brûlant, ou quand il filme un délire onirique où Louis XVI fait face à une lignée d’aïeux outrés par son échec.
Malheureusement, le métrage a souvent du mal à trouver l’équilibre entre les multiples thématiques qui traversent ses saynètes. La faute à un montage qui donne très clairement l’impression que la fresque a été charcutée par un chirurgien fou afin de ne pas trop s’étaler, comme en témoignent plusieurs plans visibles dans la bande-annonce, et absents de la version découverte en salles.
Louis XVI, victime collatérale de la naissance de son peuple
LOUIS SAIGNE
Ces indécisions et orientations qui limitent l’ampleur d’Un peuple et son roi sont d’autant plus regrettables que le film est traversé de fulgurances incroyables. Toutes les scènes entre Adèle Haenel et Gaspard Ulliel sidèrent d’incandescence, quand il suffit à Denis Lavant d’une poignée de répliques pour électriser le moindre plan. Mais là encore, le montage souvent chaotique pourra donner le sentiment d’assister à une série de sketchs éclatants, mais dépendant plus du talent de leurs interprètes que d’une véritable vision d’ensemble.
Cette dernière n’est pourtant pas absente. Derrière ces innombrables visages, les protagonistes qui entrent dans cette peinture flamboyante, se dessine l’idée du rapport passionnel, organique et parfois funèbre qui lie les français au politique. On sent affleurer de partout dans le récit cette fièvre du verbe, cette capacité typiquement hexagonale à transformer les mots en actes et les concepts en geste.
Adèle Haenel et Gaspard Ulliel
C’est là l’immense grâce de ce film parfois bancal. Un peuple et son roi parvient à toucher du doigt la passion politique et son emballement, en représentant comme jamais la relation contrariée qui unit le corps des français à son Roi. Et à la faveur d’une séquence bouleversante, où Louis affronte la foule de ceux venus assister à son exécution, Schoeller nous donne à ressentir cette entrée du peuple de France en modernité. Cet instant précis où nous avons collectivement entamé un nouvel exercice de dévotion, non plus pour un souverain au corps exposé, mais pour un monarque immatériel et politique. Ce n’est pas le moindre de ses mérites.
On finit le film avec une musique de victoire, les gentils ont triomphé. Mais ensuite avoir décapité leur roi qu’est ce qu’il c’est passé ? Le tour de la reine, les enfants, les députés, massacre, tuerie, exécution et meutres de masse pendant la révolution et apres. Ça on ne le dit pas ce n’est pas très reluisant. Qu’on le veuille ou non tous pays à besoin de quelqu un à la tête pour les diriger sinon voilà ce qu’il se passe. Que ça soit des rois, président, chef de tribu. Depuis longtemps c’est ainsi.
Une fresque historique magnifique, on en veut encore !
La révolution française a ouvert la voie à des coups d’état en série (Napoléon 1 et 2 , Petain puis de Gaulle) qui n’ont malheureusement pas calmé le délire français pour l’homme providentiel vivant sous la menace de la guillotine veritable ou métaphorique ! Triste
la première revolution colorée du monde, un prototype, les français se sont fait hacker leur revolution, l’oligarchie marchande/fianciere a just degage l’ancienne Oligarchie terrienne, avec la City derriere
Je ne sais pas s’il faut être fière d’avoir decapite son roi en fait ?
Pour le coup la monarchie constitutionnelle anglaise est mieux incarnée et éviterait peut être des dérives façon 5 eme république
Dans la première partie, des acteurs, tous excellents habituellement, mais mal dirigés car filmés en état léthargique, ânonnent leurs textes mécaniquement sans parvenir, de fait, à faire vivre leurs personnages dans des scènes à la réalisation plate et où l’on ne sent aucun bouillonnement, aucune effervescence en rapport avec les événements extraordinaires du contexte. Les 3 pelés, 4 tondus officiant dans la figuration (ils m’ont rappelé les 10 peigne-culs déambulant dans la campagne et sensés représenter les mineurs en colère du calamiteux « Germinal » de Claude Berri) semblent déguisés pour une fête de carnaval paroissiale, le tout dans un vide expressif frisant la mort cérébrale. On croirait visionner un téléfilm des grandes heures de l’ORTF. Le roi, la reine et même les princes héritiers jamais ne paraissent terrifiés ou même concernés par ce « ciel qui leur tombe sur la tête ». Le réal aurait mieux fait d’irradier d’incandescence la partie consacrée à la révolution plutôt que de gâcher son énergie à des scènes de « touche pipi sans se mouiller les doigts » dont on se fout… royalement. Forcément il s’est cru obligé des nous laisser entrevoir les nénés de Adèle Haenel afin de sacrifier à l’érotisme soft de bon ton dans le cinéma hexagonal. Je me suis fait ch… à cent sous de l’heure mais j’ai tenu bon et j’ai suivi la deuxième partie, je l’avoue avec suffisamment d’intérêt pour ne pas souffrir comme précédemment. Ce film est un nanar dans la lignée du « Vercingétorix » de Jacques Dorfmann. Mais que diable l’excellent O. Gourmet est-il allé faire dans cette galère ?…
Le le film est clairement charcuté. Il n’y aura pas le deuxième épisode sur la terreur. Dommage
Peut-être une version longue dans les cartons ?
@gG
Bon ben alors si ça a toujours été pareil, il est temps que ça change. Il faut mettre au pouvoir des gens avec de graves carences affectives, les choses tourneront peut-être mieux.
@Grunt Jamais du ouvrir un livre d’histoire pour dire ça, ou alors quand vous voyez la vérité dans les livres sur les rois de france, votre psychopathie pro-royaliste vous fait voir la vérité comme un mensonge. C’est ce qu’on appelle aborder les choses avec un biais… Ou alors vous croyez que les rois sont les rois de Disney…