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First Man – Le premier homme sur la Lune : crash-critique

Par Geoffrey Crété
18 avril 2021
MAJ : 3 mai 2021
16 commentaires

First Man – Le premier homme sur la Lune, ce soir à 21h05 sur France 2.

Propulsé dès son premier film, WhiplashDamien Chazelle a été consacré avec La La Land, succès phénoménal qui lui a valu l’Oscar du meilleur réalisateur – de quoi le faire entrer dans l’histoire hollywoodienne, comme le plus jeune cinéaste couronné. Prochaine étape à peine étonnante : passer la vitesse supérieure. Il retrouve donc Ryan Gosling pour First Man – Le premier homme sur la Lune, biopic sur Neil Amstrong.

photo, Ryan Gosling

LA LA MOON LANDING

Il y avait des étoiles dans La La Land. Dans la tête des héros, dans la scène du planétarium, dans toute cette City of Stars. Mais celles de First Man – Le premier homme sur la Lune sont autrement plus sérieuses et concrètes. Elles ne sont plus simplement le berceau des rêves et illusions, mais l’arrière-plan d’une course contre l’URSS, le décor de morts et échecs terribles, et bien évidemment d’un événement inoubliable pour l’humanité.

First Man raconte donc une partie de l’histoire de Neil Amstrong alias le premier homme à avoir marché sur la Lune. Le sous-titre français se charge d’ôter tout doute sur le programme, qui se focalise sur ce qui a mené ce simple pilote à intégrer la NASA et fouler le sol lunaire le 20 juillet 1969.

Conflits personnels, traumas intimes, obstacles professionnels, épreuves physiques : pour la première fois au service d’un scénario qu’il ne signe pas (il est de Nicole Perlman et Josh Singer, respectivement passés sur Les Gardiens de la Galaxie et Pentagon Papers), Damien Chazelle se retrouve cloué au sol, avec dans les bagages une dose conséquente de scènes imposées et passages obligés. Et ce n’est certainement pas anodin si les meilleurs moments de First Man – Le premier homme sur la Lune sont ceux qui relèvent purement de la mise en scène.

 

photo, Ryan Gosling Ryan sur la piste aux étoiles

 

SPACE COWBOY

First Man – Le premier homme sur la Lune impressionne moins que prévu, mais vise juste dès que le héros est en route vers les cieux et au-delà. Si la formule trop facile des précédents films de Damien Chazelle a pu être questionnée, ses talents de cinéaste ont été salués. Et sa maîtrise du montage et du rythme sont poussés encore plus loin ici dans des scènes de décollage sous haute pression, où la tension et l’angoisse sont presque palpables.

Dans ces scènes étouffantes, le réalisateur ne cherche pas à appuyer le caractère héroïque et lumineux des actes : il met en scène l’horreur qui se cache derrière chaque boulon, la terreur qui se propage à travers la carcasse métallique, et le silence glacial qui terrasse derrière le brouhaha des appareils. Ses cadrages et sa direction d’acteur vont dans ce sens, et plongent le spectateur dans des tunnels plus ou moins longs de pénombre quasi abstraite.

Là, Damien Chazelle montre ce qui l’a de toute évidence intéressé dans ce projet très hollywoodien, qui évite certes les écueils patriotiques (le film a même été bêtement accusé d’être antiaméricain parce qu’il ne consacre pas une scène au drapeau sur la Lune), mais revient systématiquement sur les rails très gentillets du biopic.

 

photo, Ryan Gosling Des scènes parmi les plus tendues du genre

 

MOON NIAISERIE

À côté de ces moments terrassants, il y a donc une pelletée de scènes lourdes, qui manquent terriblement de puissance et d’identité. Chazelle a beau y rejouer le motif de l’homme rongé par une ambition et une passion qui consument sa vie personnelle, tout semble trop calculé et programmé. First Man – Le premier homme sur la Lune lutte contre les poncifs du genre sans jamais gagner la bataille, remportée d’emblée par les codes hollywoodiens. Sans surprise, et dans une tradition très classique, le scénario met en parallèle la vie personnelle de Neil Amstrong et sa carrière, pour espérer relever l’impact de ses exploits. La mort tragique de sa fille sert ainsi de fil rouge et catalyseur, et résonne jusqu’à la scène lunaire larmoyante et bien facile.

Cette volonté de tenir une ligne dramaturgique à tout prix, pour que la réalité rentre dans les cases de la fiction ordinaire, et donne quelque chose de profond à jouer aux acteurs, transforme vite le film en produit hollywoodien prévisible, qui manque de finesse et d’ampleur. Avec la sensation d’avoir à l’écran le b.a.-ba du bon biopic, où les personnages et événements sont rentrés de force dans le moule narratif.

 

photo, Ryan Gosling, Claire Foy Les Amstrong, un couple presque normal

 

Ryan Gosling et Claire Foy, ainsi que Kyle ChandlerCorey Stoll ou encore Jason Clarke, sont pourtant tous compétents. Avec pour certains à peu près rien à dire et faire, les acteurs donnent vie à des scènes très attendues, qui balayent le spectre du genre – la complicité et la dispute conjugale, la complicité et la tension amicale, la joie et la détresse professionnelle, le ton qui monte et le silence lourd de sens. Mais le scénario trop calibré semble plus suivre le cahier des charges que la cohérence des personnages, ce qui laisse trop peu de places à la facette réellement humaine de l’histoire.

Malgré la brochette de talents réunis, First Man laisse donc la sensation d’un film froid, qui bouillonne dans quelques moments de cinéma brillants, et retombe dans un état léthargique sponsorisé par les Oscars le reste du temps – c’est-à-dire la majeure partie du métrage. Difficile alors de s’émouvoir et véritablement décoller, quand bien même le talent du réalisateur Damien Chazelle prend l’écran d’assaut dans une poignée de scènes excellentes, portées par la musique très belle de Justin Hurwitz.

 

Affiche

Rédacteurs :
Résumé

Un biopic plan-plan et pépère de Neil Amstrong, qui trouve un peu de vie dans les excellentes scènes dans les nuages et les étoiles, mais s'alourdit dès qu'il redescend sur Terre, au milieu des enjeux ultra-classiques du genre.

Autres avis
  • Mathieu Jaborska

    Derrière le carcan en apparence calibré du Biopic, une réflexion à hauteur d'homme sur le véritable prix de la conquête spatiale et la fragilité de la psyché humaine, toute résignée soit-elle. Perlman, Singer et Chazelle prennent le contre-pied des récits épiques américains pour plonger dans l'intime. Le résultat est déchirant.

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eadrien

dès les premières minutes, des nuages à plus de 40 kms d’altitude…… ça ne choque personne? c’est quand même dommage de chier sur la physique comme ça dans un film qui relate un grand moment de la science

Stivostine

Première fois que je l’ai vu, j’étais passé à coté. 2eme tentative : surpris par la qualité de l’œuvre et effectivement la zic de l’atterrissage « the landing » est phénoménale.

CuchulainBzh

@Moon Joke
Vous souffrez d’un biais cognitif et ne serait jamais convaincu que par les théories les plus tartes. Alors merci de ne pas oublier que c’est un site de critiques culturelles, on y parle essentiellement de films ou de série, alors est-ce vraiment le lieu pour venir étaler le vide intersidéral de votre cerveau ?

Eh

@john1
Ne te fatigue pas à répondre à des abrutis pareils, tu risquerais de les instruire;) Quoique, est-ce possible?!?

john1

@Moon Joke

non, tu parle juste d’une vidéo sur orion que les conspi interprête comme « la preuuueve » alors que nope, nada rien…

En 2021, il y a encore des gugus qui croient tout ce qu’ils lisent sur le net…

surtout ne cherche pas des infos sur la terre plate, tu trouvera aussi des vidéo conspi du genre « les 200 preuves, la nasa avoue que la terre est plate etc… » c’est juste de l’attrape nigaud. 😉

Moon Joke

ba les types de la Nasa finissent par avouer en 2016 sur you tube par exemple, qu’ils n’ont jamais depasse la Basse orbite, ok?
et qu » ils ont perdu les telemetries, et les negatifs et quand ils ,offrent des echantillons de roches lunaire a des scientifiques frenchies, ba c’est de la roche terrreste,
c’est bien du Cinoche tout çà

Marc

Je ne comprends pas que First Man n’attire pas plus de Spectateurs !? First Man c’est un bon film ok un poil trop long ( au moins 30 minutes ) maïs il y a des scènes incroyable réaliste j’ai appris plein d’infos que j’ignorais ! Comme la mort de la fille de Neil Armstrong, les 3 pilotes de Apollo 9 qui sont mort brûlé dans la navette . La bande son Et surtout la musique de Justin Hurwitz ( je l’écoute en boucle sur YouTube ) qui est épic émouvant . Bref First Man c’est du grand cinéma et bordel sa fait du bien de voir un tel film

YELLOW SUBMARINE

Déçu que vous n’ayez pas autant apprécié ce film que moi.

J’ai été soufflé par la maitrise et l’intensité émotionnel de l’oeuvre.

Bon je pense que le sujet doit un minimum intéresser pour l’apprécier à sa juste valeur mais bordel quel grand film.

Du vrai grand cinéma. Et que dire de la dernière partie, je n’ai jamais ressenti ça au cinéma j’ai eut l’impression d’être à côté de ces astronautes sur la lune. Et pourtant le film n’est pas en 3D.

MIL

BITCOIN 4 ever

Boddicker

Je me suis endormi rien qu’en lisant l’affiche…