RIDEAU DE FIER
Entre la Pologne stalinienne et le Paris des années 50, un homme et une femme, un musicien et une chanteuse, s’aiment, se quittent et se pourchassent pendant une quinzaine d’années. Voilà pour le point de départ d’une grande histoire d’amour, portée par les excellents Joanna Kulig et Tomasz Kot. Mais si, sur le papier, la Croisette tenait là un parfait prétendant à la gloire palmée, Cold War ne semble pas toujours savoir sur quel pied danser, ni quelle mélodie nous jouer.
Ordonné autour d’un système d’ellipses complexes, et pourtant arraisonné à son duo de personnages, le récit hésite entre l’élan biographique qui le meut profondément (le couple est issu du souvenir qu’a le réalisateur de ses parents) et la description romanesque des conséquences sur l’âme humaine d’un régime politique totalitaire. Ainsi, pour brillamment écrits que soient les sauts temporels, ils viennent régulièrement gâter des soubresauts sentimentaux sur le point d’embarquer le spectateur. Et réciproquement, la toile de fond politico-historique est, ici ou là, bazardée au profit de retrouvailles ou de disputes impossibles.
GUERRE ROIDE
Pour autant, Paweł Pawlikowski est bien loin d’avoir perdu son talent, qui semble par endroit plus aiguisé que jamais. Ainsi, il orchestre toujours avec une justesse sidérante la répartition de ses protagonistes dans le cadre, se passionne pour le moindre de leurs mouvements et pour ce que chaque geste signifie des jeux de pouvoir auxquels chacun se livre. Ici un corps disparaissant derrière une dune, là une inflexion nerveuse, chaque seconde est magnifiquement captée, et compose une image somptueuse.
Le metteur en scène n’a pas retrouvé le chef opérateur d’Ida, préférant entamer une collaboration avec Lukasz Zal. Ancien chef machiniste, il provient d’un corps de métier dont la précision chirurgicale de chaque mouvement d’appareil fait office de dogme. Et ce n’est évidemment pas un hasard s’il compose dans Cold War de véritables chansons de geste, tour à tour délicates, fiévreuses ou impétueuses. Peu importe dès lors que le scénario n’ait pas su trancher entre tragédie politique et amours contrariés, le film, en s’entichant de son propre tournoiement, recèle assez de profonds mystères pour qu’on l’adore un peu.
Une voix que vous n’oublierez pas…
Et il faut bien tout ses talents conjugués pour faire un peu oublier combien l’ouverture et l’épilogue alourdissent ce qui se voudrait une fresque. C’est peut-être là d’ailleurs la véritable erreur du métrage, qui se préfère fabriqué, maîtrisé à en devenir maniériste, plutôt que de suivre les énergies éclatantes qui le traversent. En l’état, Cold War a des airs de film de festival type, tel que le cinéphile en croise une bonne quinzaine chaque année, à la technicité aussi rôdée qu’inoffensive.
@oscar
D’accord avec toi. Insupportable cette façon d’ecrire.
J’aime pas du tout les ecrits (et les idees) de ce journaliste.
Vu hier soir. Hypnotique pour ma part. L’image est inouï. Le noir et blanc claque. Et la fin sobre et bouleversante. On sort du cadre immobile. Point final
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Oscar : laisse toi bercer par les mots…
Mais qui est l’auteur de cette critique mal écrite, boursouflée, prétentieuse, en bref, du charabia. ?
« le film, en s’entichant de son propre tournoiement, recèle assez de profonds mystères pour qu’on l’adore un peu ». « la technicité aussi rodée qu’inoffensive » etc, etc
C’est quoi, une parodie ?