LES FÉLINS
Sur le papier, Les Fauves ressemble à n’importe quel film fantastique à tendance slasher avec son camping perdu dans la campagne, ses adolescents, sa menace qui rôde et ses disparitions. Pourtant, pour son second long-métrage, Vincent Mariette décide de prendre le cliché à rebours et de nous proposer une déconstruction assez intrigante et plutôt bien vue.
Laura, 17 ans, s’ennuie profondément dans son camping avec sa cousine. Premières amours, romances de vacances, diners champêtres, très peu pour elle qui n’arrive pas vraiment à s’intégrer à la jeunesse « normale ». Ce qui l’intéresse davantage, c’est cette histoire de panthère qui rôderait dans les bois depuis l’été précédent et qui attaquerait les vacanciers.
Ce qui l’intéresse encore plus, c’est Paul, un vacancier énigmatique, célèbre écrivain, qui semble concerné par la légende locale. Et Laura, dans son besoin d’explication risque de se confronter à une vérité qui va l’écorcher.
Lily Rose Depp et Aloïse Sauvage
Si tous les ingrédients sont réunis dès le départ pour une histoire on ne peut plus classique, Vincent Mariette déjoue déjà nos attentes en ne convoquant pas forcément les références attendues. Alors qu’on s’attendait à une petite virée dans un camp à la Crystal Lake perdu au fond de la Dordogne, il préfère nous parler des oeuvres de Daniel Clowes et Charles Burns, Ghost world et Black Hole en tête de gondole.
Il y sera essentiellement question d’ambiance et de mystère, de traitement de l’adolescence et du passage à l’âge adulte comme un moment à la lisière du fantastique, rappelant par là bon nombre d’oeuvres du cinéma indépendant américain de ces dernières années.
TOUTES GRIFFES DEHORS
Lily Rose Depp explose littéralement l’écran à chacune de ses apparitions. Lunaire, vaporeuse, tour-à-tour fascinante, ambigüe et inquiétante, elle tient le film à elle seule et concourt beaucoup à la douce étrangeté qui nous saisit dès les premières minutes.
A ses côtés, malheureusement, les acteurs plus confirmés n’ont pas vraiment l’occasion d’approfondir leurs personnages pourtant essentiels et intriguants. Qu’il s’agisse de Laurent Lafitte, en homme bourru et mystérieux, ou de Camille Cottin, en policière énigmatique et ambivalente, il y avait clairement plus de place à leur donner pour crédibiliser l’ensemble.
Cela dit, qu’on ne s’y trompe pas, le film fonctionne dans ce qu’il nous raconte. Parce que justement, et c’est sa grande force, Les Fauves n’est ni un drame, ni un slasher, ni un film d’horreur, c’est un peu tout à la fois et rien de tout cela en même temps.
Les Fauves, c’est avant tout une interrogation. Un questionnement sur l’importance des mythes, sur leur fonction dans notre société et Vincent Mariette a l’intelligence d’en traiter les deux versants, lumineux et plus sombre. Pourquoi avons-nous besoin de rêver ? Pourquoi ne pouvons-nous pas nous contenter d’un quotidien pragmatique et cartésien ? A quel niveau cela joue-t-il en nous et que faire quand cela réveille des pulsions morbides qui tendraient à nous marginaliser ?
Flirter avec ses zones d’ombre
CHATON PLUTÔT QUE PANTHÈRE
Par contre, et c’est le gros défaut du film, Les Fauves ne prend jamais totalement son sujet à bras-le-corps. Dans une posture d’équilibriste entre les différents genre qu’il convoque, il ne se décide jamais sur son identité réelle. Un problème de forme qui entâche l’ensemble et le confine à une timidité qui ne devrait pas être présente. Bref, il ne va pas jusqu’au bout de son intention.
On sent en effet que le film a beaucoup de choses à nous dire, à nous montrer, mais jamais il n’ose le faire. Cela se traduit par un manque d’audace général qui fait passer les scènes les plus importantes (parce que, sur le papier, les plus troublantes) comme des petites saynètes inoffensives.
Et c’est bien dommage parce que le projet avait tout en main pour marquer une date dans le genre français. Cela dit, l’interprétation de son actrice principale, son ambiance envoûtante et ce mélange des genres en font un objet de cinéma suffisamment étrange pour que l’on daigne s’y intéresser.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Kouak
On est d’accord c’est parfois plus simple pour certains que pour d’autres, mais en y réfléchissant plus que lors de ma derniére reponse je me rend compte que des « enfants de » dans le cinoche il n’y en a pas tant que cela, moins que dans les entreprise qui passe de papa a fiston par exemple…(a priori en tout cas….)
Moi ce qui m’énerve gentiment c’est plus ses parents a Lily…acteur, chanteur, beaux, connu, célèbre, bon dans ce qu’ils font, tout ce qu’ils font….sont eneeeeervant 😉
@Saiyuk
Oui, oui, tu as raison….
Mais bon…Pour Lilly Rose, tout de même…Début ciné avec papa, musique et égérie Chanel…
N°5 en plus…Comme maman…
Y’en a tout de même dont les carrières sont toutes tracées…
Tant mieux pour eux…Tans pis pour les autres…
C’est ce qu’on appelle le « bien naitre »…
Ceci dit je n’ai aucunement déclaré qu’elle n’a pas de talent…J’ai dit « à voir donc »….
Kouak
Si l’acteur ou actrice est bon moi cela me géne pas, sinon on aurait pas un acteur de la trempe de Vincent Cassel…
En tout cas physiquement la Lily c’est le portrait de sa mére….
Il semble évident que là où, pour certains, il est difficile de se faire un nom, une fois obtenu, se faire un prénom semble beaucoup plus aisé…
Mais bon, si vous dites que Lilly-Rose dope le film…C’est le paradis…
A voir donc…