CRAWL EN BOURG
Alexandre Aja nous manquait. De post-productions périlleuses (Piranha 3D), en expérimentations tumultueuses à la distribution hasardeuse (Horns, La 9ème vie de Louis Drax), le wonder boy du cinéma français, exilé aux États-Unis, avait bien du mal à retrouver les ors sanglants de ses premiers films. C’est peut-être la raison pour laquelle il nous revient aujourd’hui avec Crawl, projet accueilli dès son annonce avec beaucoup de bienveillance par ceux qui suivent avec appétit sa carrière.
Revendiqué comme un pur film d’exploitation remettant au goût du jour le sous-genre de l’attaque animale, sa nouvelle proposition confronte une jeune fille et son père (Kaya Scodelario et Barry Pepper), retranchés dans le vide sanitaire de leur maison familiale, face à des alligators enragés, au beau milieu d’une tornade tropicale. Le programme est limpide : nous voici face à un survival pur sucre, à la formule chimiquement parfaite. Une odyssée viandarde et intime au cours de laquelle deux protagonistes s’étant depuis belle lurette perdus de vue vont devoir se dépasser pour se retrouver.
Et c’est la limite évidente de Crawl, cette volonté chevillée au corps de ne jamais dévier de son programme initial, de n’en surtout pas subvertir le propos ou l’algorithme. C’est à peine si le scénario daigne agiter une poignée de figurants auxquels le script ne fait même pas semblant de conférer un semblant d’existence, en guise d’appâts juteux.
Nous sommes là pour épauler Haley et Dave alors qu’ils luttent contre une nature déchaînée et des prédateurs plus tenaces qu’un représentant en aspirateurs sillonnant la Creuse. N’attendez aucune surprise, ne guettez pas la moindre forme d’originalité ou d’appropriation du sujet par son auteur, on est ici pour jouer la sécurité et rejouer une partition connue de tous, de la fille prodigue en passant par le père contrit, jusqu’au clébard hydrophile.
PUR CROCO
Mais pour qui parviendra à s’affranchir du souvenir des folles ambitions visuelles et thématiques de Furia, Haute tension ou La Colline a des yeux, Crawl s’avère un pur régal de série B. Il faut dire qu’Alexandre Aja, ainsi qu’il aime à le dire, a pris grand soin de verrouiller sa pré-production au maximum, et cela se sent.
D’un décor restreint, il fait un labyrinthe puis un cirque dédié à la furie tropicale, lors d’une séquence d’échappée nautique tendue comme un string en croco. Le réalisateur paraît à nouveau en pleine maîtrise de ses capacités techniques et s’en donne à cœur joie.
Un accident domestique est si vite arrivé
Plans de grue fluides et complexes, incrustations numériques proches de la perfection, le metteur en scène évolue avec délice dans son dédale humide, y distillant pièges, sursauts et coup de boutoir extrêmement brutaux. Aja alterne idéalement poursuites aquatiques, confrontations mordantes et brusques attaques. Ses mangeurs d’hommes sont crédibles, et il s’amuse à les filmer divinement sous toutes les coutures.
Que leurs assauts soient gentiment surréalistes, ou s’appuient au contraire sur leurs redoutables techniques de chasse – on n’a pas vu d’amputation plus douloureuse depuis un moment – l’artisan du débitage a en réserve quantité de délicieux artifices, accompagnés d’un enrobage sonore impeccable qui confère au moindre claquement de mâchoires l’inéluctabilité du tombeau.
Barry Pepper et Kaya Scodelario
Le cinéaste n’est pas Steven Spielberg, il le sait, tout comme il se rappelle que Greg McLean a su rejouer (en partie) son équation du monstre invisible, pour mieux le dévoiler dans l’inoubliable Solitaire. Fort de sa cinéphilie, Alexandre Aja choisit donc de montrer ses créatures en pleine lumière, faisant jouir la caméra et le spectateur de leur redoutable puissance.
Ainsi, Crawl se déguste comme une célébration d’un cinéma perdu dans l’ouragan des blockbusters ripolinés, dévorés par la SVoD : celui de la péloche d’exploitation modeste et sincère, invitant le spectateur à un bain chaud couleur de sang attendu, mais généreux.
Le meilleur film de 2019 selon Quentin Tarantino. Bon c’est de la déclaration qui se la raconte certes, pour faire un « coup » distingué – c’est surtout son préféré.
Et on le comprend complètement : on peut penser d’abord que ce nouveau Slasher (en vérité Survival) serait une variation de son remake de « Piranhas », un jeu de massacre marin ayant un regard sarcastique sur la culture américaine. Avec ici une inversion stylistique puisqu’on passe à des animaux plus gros et plus familiaux, à un espace plus clos et sombre, à un territoire plus modeste que friqué, à des héros américains de classe moyenne qui glorifient plus la performance et la débrouillardise…
Mais c’est aussi une production de Sam Raimi, et il est très clair qu’on est dans une version réaliste de « Evil Dead » – une maison-piège abandonnée (des humains), mais qu’on ne réussit jamais à quitter… la saleté dans laquelle on est obligé de patauger pour pouvoir évoluer… les répliques ironiques placées ça et là… l’ambiance cauchemardesque, les corps sollicités à l’extrême et les amputations brutales. Tout y est, et c’est trop bon.
Car surtout, il y a une exigence formelle qui est tenue jusqu’au bout, le script (tout simple, la survie et la réconciliation père/fille) étant transcendé par une production qui s’est donnée les moyens pour ne pas avoir l’air cheap une seule fois, avec des décors en dur et du numérique complètement utilitaire.
Tout est utilisé à fond, rempli d’idées – l’eau absolument présente dans l’intégralité du film, une unité de temps et de lieux stricte (ouragan qui se déplace, maison sur plusieurs étages avec ses alentours, eau qui monte peu à peu), visuel qui flirte avec le Surnaturel, obligation à ne jamais s’arrêter de nager ou ramper, et une opposition entre deux familles se battant pour un territoire.
Même le making-of est l’un des meilleurs du monde (et tout aussi concis que le film), montrant à quel point la débrouillardise des protagonistes est la même que celle de l’équipe.
Oui, excellent.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Miami81
+1
Minus le gore qui est bienvenue avec un monstre pareil.
L’inondation et les conditions météos dantesques sont très bien recrées.
Une très bonne surprise car je n’en attendais rien.
Un film bien sympathique et efficace. Les effets spéciaux sont réussis, que ce soit les crocodiles ou les effets d’inondation. On s’attend rarement aux apparitions des crocos ce qui fait monter le stress tout le long du film. Seul bémol, une petite surabondance de gore typique d’Aja.
Pas du niveau de BLACK WATER,ROGUE,PRIMEVAL,LAKE PLACID.
Aja surestimé,comme d’hab’.
Efficace le temps que ça dure.
et bien j’ai achete le bluray (1080P) l’an passé, j’ai bien apprecié le film, ce sont des petits budgets mais le budget est bien dépensé, alors que chez des star wars et autre mcu ou batman, quand on chiffre ce genre de film à 200 ou 300 millions de dollars, alors ils ne sont jamais à l’ecran lol!
le croco en cgi est bien sur super photorealiste, ma mere qui n’y comprend rien en cgi croyait que c était de l’animatronique avec des mecs qui bouge la marionnette, et bien non, cgi à plus de90% sauf les gros plans avec protheses mecaniques, tout cela est bien montré dans le making of, mais j’ai quand meme été surpris par le côté super riquiqui du studio ,surtout en hauteur, d’habitude çà ressemble a de gros hangars avec 20 ou 30 metresde hauteur de plafond, or sur le plateau et dans le decor de la maison c’était super restreint à tourné y compris pour les caméra
Un super film, une série b faite avec passion et bien interprétée, les bestioles sont au top. Techniquement ça assure et le film tient ses promesses (le making of sur le blu-ray montre bien l’implication des uns et des autres et ça se ressent à l’écran)!
Nul
@Lilie
Si on fait dans le réalisme le pére n’aurait jamais survécu à la morsure du croco sa fille n’aurait non plus survécu à deux morsures une à la jambe aux bras et à l’épaule…le film se serait terminé au bout de 30 minutes chrono ! Bon film A+
Un gros nanar, même pas un film d’horreur, plutôt film catastrophe. Que d’invraisemblances : des hélicos ds une avec des vents à 250km/h, aucun membre arrachė, le garot n’existe plus… Heureusement que ça ne dure que 1h20…