LES EXPERTS : TOURCOING
En 2002, Micheline Demesmaecker est assassinée par deux de ses voisines. Initialement entendues en qualité de témoin. Elles sont captées par la caméra du documentaire Roubaix, Commissariat Central, de Mosco Boucault. Quand il le découvre, Arnaud Desplechin est frappé par ces deux femmes, dont l’humanité, en dépit de l’horreur de leurs actions, éclate à l’image. Ce sera le point de départ de Roubaix, une lumière, oeuvre singulière au sein de la carrière pourtant hétérogène de son créateur.
De prime abord, le parti pris hyperréaliste, voire aride, a de quoi désarçonner, tant le style de Desplechin, jusque dans ses propositions les plus sobres, a toujours imposé son empreinte romanesque et composite. Mais c’est oublier combien l’artiste s’est toujours plu à alterner, expérimenter, distordre ses univers. C’est bien ainsi qu’il faut appréhender cette visite du réalisateur du côté de la chronique sociale et policière, aux environs de Police ou de L.627.
Mais si le métrage choisit de cadrer avant tout les visages, plutôt que la cité dont il porte le nom, ce n’est pas innocemment. L’âme de la cité est ici portée par ses habitants, qu’ils soient amateurs du cru ou comédiens professionnels. Dans leur bouche, le texte de Desplechin, tantôt directement issu du doc qui l’inspire, tantôt réinventé pour servir certains protagonistes (Roschdy Zem en tête), mute et s’hybride. C’est par là que revient, progressivement, la fiction, le vertige créateur.
Inexorablement, le naturalisme se fendille, et laisse l’appétence pour le romanesque de l’auteur colorer Roubaix, une lumière. Ce sont ces failles, ces instants suspendus qui, les premiers, permettent à l’oeuvre de trouver l’accent particulier qui lui confère son ton inclassable. Le pas de deux entamé entre Antoine Reinartz et Roschdy Zem, un officier fraîchement émoulu et un commissaire aux airs de chevalier pénitent, distille progressivement une mélodie surprenante, parfois dissonante, mais source d’un émerveillement progressif.
ESPRIT FRICADELLE
Les deux policiers, l’un trébuchant à chaque étape, l’autre façonnant les âmes comme s’il s’agissait d’une glaise incandescente, recomposent le déroulé d’un fait divers sordide. Face à eux, deux femmes désocialisées, s’aimant mal et incapable de dissimuler l’horreur de leurs actes. La procédure policière, si elle va mettre à jour leur crime, va paradoxalement les ramener au genre humain, leur donner l’opportunité, sinon d’expier, à tout le moins de revenir parmi les hommes.
Ce mouvement, Desplechin le crée à force de dialogues millimétrés, interprétés avec une justesse parfois vertigineuse. Léa Seydoux et Sara Forestier parviennent à jongler merveilleusement entre les accents documentaires du récit et ses accents plus littéraires, tandis que le cinéaste les met à nu.
Et c’est là une autre beauté de Roubaix, une lumière, qui achève d’en faire une tentative singulière : au fur et à mesure qu’avance l’investigation, le film s’ouvre sur un terrain d’expérimentation poétique étrange. On ne saisit pas immédiatement la dynamique entre nos deux flics, jusqu’à ce que leur dialogue laisse imaginer un parrainage métaphorique, comme si tous deux composaient un portrait à quelques décennies d’écart du réalisateur, écartelé entre débutant dépassé par ses ambitions, et vieux loup peaufinant son art.
Le métrage ne propose pas autre chose qu’une vibrante leçon d’humanité, d’empathie, qui mute progressivement vers la dissertation sur l’essence même de la mise en scène. Tel est le coeur de métier du commissaire Daoud et du bleu Coterelle, qui ordonnent les témoignages, dévoilent les secrets, transforment les témoins en suspects, les suspects en humains et donc en personnages. Dès lors, peu importe que la langue ou le tempo de Desplechin s’égarent par endroit, que le cheminement pour atteindre les dénouements poignants du dernier acte soit parfois chaotique. L’éclat singulier qui habite le film en fait un objet précieux, aux contours irréguliers, mais accueillants.
Pfou que c’est mal écrit et mal joué avec ces silences systématiques, c’est nul.
« Thérésa « …
Tout sonne faux. Artificiel dans sa direction d acteurs, ses dialogues, son realisme… du cinema français dans tout ce qu il a de plus detestable. Acteurs qui jouent sobre de façon voyante ou theatre subventionnè (le jeune flic tres mauvais), realisation mediocre. Du Plus belle la vie sur grand ecran. Tournè dans les annees 50 avec Gabin ou par Clouzot le film aurait eu une autre gueule. Le cinema made in France est depuis un bail devenu insupportablement ennuyeux, artificiel, moralisateur pour plaire a la rombiere qui passe son temps au cinoche pour tromper l ennui ou au critique qui fait un bon papier pour copiner… mediocre, atterant. Dommage pour Rochdy Zem, Sarah Forrestier ou Lea Seydoux, bons acteurs au demeurant engluès dans la mediocritè de cette entreprise labellisèe Cannes. Un navet de festival de plus. 3/10
cinéma français = nul à mourir d’ennui
La catastrophe du cinéma ces dernières années, c’est les affiches.
Les films ont beau être excellents, ils sont rarement servi par de belles affiches.
C’est une totale catastrophe.
Drew Struzan et ses potes me manquent…
Après « Dunkerque » de Christopher Nolan…XD
Quand tu vois ce genre d’oeuvre, tu en es dégouté de payer des impôts car ce genre de truc c’est toujours les mêmes qui copule des oeuvres et à la fin cela invite les potes, toujours les même noms qui reviennent en boucle dans les films et projets, les uns invitant les autres qui les inviteront à leur tour par la suite.
Les fond du CNC et autre ministère de la culture, c’est juste un open bar gangrené par une minorité d’individu.
Vu hier, c’est impressionnant. On dirait du Ken Loach, emporté par endroit par un aspect plus littéraire. C’est étonnamment sobre et juste. Mention spéciale à Sara forestier. Léa Seydoux joue également très juste. C’est poignant, pas un chef d’oeuvre peut être, mais une réussite, tout en subtilité. A la fin, ça semble vain, inutile, et pourtant l’humanité a percé l’écran sans qu’on s’en rende compte. Tout à fait d’accord avec vous.
Léa Seydoux… nuff said.