FORCE AVEC LES STARS
Après un Réveil de la Force perçu comme une redite industrielle et une levée de boucliers extrêmement violente à l’encontre des Derniers Jedi, on pensait Disney aux abois, face à un public ne recevant pas la déclinaison de la saga avec la même indulgence que d’autres franchises industrielles. Coincé par un Épisode VIII qui choisissait de rompre avec certains codes établis par George Lucas, le studio a peut-être vécu le flop de Solo : A Star Wars Story comme le dernier clou dans le cercueil de ses modestes ambitions narrative. D’où une conclusion qui a des airs de quasi-reboot.
Dès son carton introductif, Star Wars : l’Ascension de Skywalker établit de tout nouveaux enjeux et bazarde l’héritage de Rian Johnson. Les forces en présence ne sont plus les mêmes, la dynamique entre rébellion et Premier Ordre remisée au placard… le scénario fait table rase des deux films précédents, dans des proportions saisissantes. Mais ce choix radical a des conséquences profondes sur le récit que doivent dérouler J.J. Abrams et son scénariste Chris Terrio.
En l’état, l’intrigue s’articule autour de trois axes successifs, qui évoquent non seulement la trilogie originale, mais pourraient tout à fait soutenir un développement en trois longs-métrages, offrant une progression et un déploiement logique à ce nouveau point de départ.
Devant réinventer une toute nouvelle dynamique, l’incarner dans de nouveaux protagonistes, sous-intrigues et décors, le scénario révèle rapidement son obésité morbide. Au gré d’un rythme initialement soutenu puis délirant d’intensité, nos héros migrent de planète en planète, tantôt poursuivis, tantôt poursuivants, collectant items et indices au gré d’escarmouches continues avec les émissaires du Premier Ordre.
En résulte une forme d’intensité qui interdit l’ennui, pourra évoquer la grande époque des serials et des pulps d’aventure, mais aussi un débit de mitraillette qui interdit l’émotion.
DARK CRAIGNIOUS
Comme pour nous interdire de réfléchir, Star Wars : l’Ascension de Skywalker empile les situations, les rebondissements ou les tours de force bravache. Mais chacun étant expédié par une caméra qui semble déjà préoccupée par le prochain morceau de bravoure, toute gravité est tuée dans l’œuf, aucun twist ne surprend réellement, et quand la tragédie survient, le découpage ne prend même pas le temps de nous offrir les réactions de protagonistes toujours dépassés par le tempo du récit.
Un personnage passionnant, en grande partie sacrifié par la nouvelle orientation de la trilogie
Signe que toute cette précipitation assèche le film, J.J. Abrams se révèle incapable de proposer une scène d’action correcte, lui, qui en élève appliqué de Steven Spielberg, a pourtant toujours su se glisser dans les codes de glorieuses sagas, pour les décaler subtilement et leur offrir une bonne grosse dose de spectacle, pas forcément inventif, mais toujours fluide et cinégénique. Il se contente ici d’enregistrer plusieurs micro-confrontations, le plus souvent inconséquentes, trop rapides et précipitées.
À ce titre, le climax s’avère un des plus pauvres de toute la saga Star Wars. Obligé de détourner l’énergie de la trilogie pour la rediriger vers Palpatine, au gré d’incroyables incohérences, le metteur en scène ne peut que profiter de formidables effets spéciaux et d’une direction artistique grandiose pour essayer de masquer la brièveté et la platitude des confrontations qu’un montage atone imbrique sans inventivité.
SITH INTERNET
Mais ce qu’on redoutait le plus, c’est peut-être la gestion, forcément complexe, de l’héritage de Rian Johnson. L’Ascension de Skywalker ne se contente pas d’éjecter purement et simplement Les Derniers Jedi, puisque le film entreprend de vomir quasi-systématiquement sur son prédécesseur.
Qu’un revenant adresse, à une audace scénaristique passée, un pur doigt d’honneur, que se greffe une amourette minable (à la faveur d’un hommage absurde à La Belle au bois dormant) ou qu’on transforme certains personnages en quasi-figurants, l’objectif est limpide : atomiser Les Derniers Jedi, mais surtout prêter serment d’allégeance aux fans les plus toxiques de Star Wars.
La conséquence de ce retournement de veste est funeste, puisqu’elle pousse le récit à enchaîner des facilités scénaristiques grotesques. Transformés en vignettes conçues pour ne pas déranger le fan, les protagonistes sont réduits à de simples traits de caractère dénués de progression ou de tout arc narratif.
Cette béance est comblée par la méthode industrielle devenue chère à Disney, au fur et à mesure que la recette Marvel prend le contrôle des opérations. Ainsi, chaque évènement dramatique ou coup dur se voit presque instantanément désamorcé, voire renié, et provoque une anesthésie irrémédiable sur le spectateur.
N’attendez pas trop des adieux à Leïa…
SABRE RASOIR
Face à ce cahier des charges aussi kamikaze que sinistre, il faut néanmoins souligner l’impressionnante application de J.J. Abrams, ainsi que l’énergie herculéenne qu’on le sent déployer pour sortir son bousin spatial de l’ornière où le studio a décidé de le crasher.
Ultra-dynamique, le cinéaste tente l’impossible pour épouser le rythme délirant du film et sa boulimie de péripéties. Jamais il ne se laisse aller au pilotage automatique. Au contraire, il tente de donner de la chair au moindre plan, de proposer un point de vue, de donner aux séquences les plus anodines de la matière et une direction.
Il y parvient parfois, comme lors de la confrontation humide entrevue durant les bandes-annonces, où Kylo Ren et Rey croisent le fer au sein d’éléments déchaînés. Soudain, la musique s’interrompt, le décor se fait quasi-abstraction, et nous observons, enfin fasciné, le ballet contraint de deux belligérants fascinés l’un par l’autre.
Dans cet affrontement qui prend place très littéralement sur les ruines de la saga, on sent la belle ferveur avec laquelle le réalisateur tente l’impossible pour ranimer le cadavre de Star Wars. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tout s’électrise dès que le duo apparaît à l’image, Abrams n’hésitant pas à tordre encore un peu plus les possibilités de la Force pour les réunir à la moindre occasion. Dernier organe encore vivant de ce récit ampoulé, le cinéaste y insuffle tout le sang dont sa mise en scène est capable, leur offrant quelques puissantes joutes oratoires.
Mais à l’impossible nul n’est tenu. Face à des écueils conceptuels irrécupérables, J.J. Abrams ne peut opérer la résurrection tant espérée. L’artiste doit se contenter d’un embaumement de première classe. Force est de constater qu’avec son amour des détails, la sincère passion qui l’anime, il rend souvent L’Ascension de Skywalker flatteur à l’œil, dissimulant ses défauts derrière une technique fantastique, une attraction foraine faussement somptueuse.
C’est à la fois beaucoup et très peu. Suffisamment pour regarder la chose d’un œil distrait, sans s’ennuyer outre mesure, mais bien loin de ce qu’on est en droit d’attendre de Star Wars.
Ces films sont très difficiles à sous-estimer.
Il faut juste être honnête, la reprise de la licence par Star Wars par la société Disney est une catastrophe. Ils ne savent pas exploiter ce genre d’univers, ils sont très mauvais et ne savent pas faire, la preuve en est que la partie animation est très réussie mais pas le télévisuel/cinéma. Disney ne sait pas produire de séries/films pour adultes et encore moins de sagas space opéra.
Amen
Les adieux à Leïa de Rey c’est bizarre on a l’impression qu’elles se connaissent depuis des années
@simon
Oui c’est vrai mais pourquoi ils s’embrassent ? Le baiser sur la bouche qu’est ce que ça peut signifier alors si ce n’est pas de l’amour ? A moins que ce soit une manière de se saluer
@Big law Kid
Je suis parfaitement contre ton avis. Mise à part le visuel, ce film est raté de bout en bout. Scénaristiquement, c’est du retour en arrière, sans avancement. Les héros sont plats et fades. Le pire revient à Rey qui est toujours aussi puissante , sans formation. (Ah si , un an, lol). En plus de cela, elle ne propose rien de neuf, à part du déjà vu.
A l’image de cette trilogie qui n’est qu´une TO 2.0 raté ( et il faut le faire).
Kylo ou Ben Solo passe son temps à avancer et reculer ( merci à JJ qui voulait tant son Vador Bis)
Les planètes sont sans inspirations ( la palme à Exegol qui est tout bonnement illisible. Ça me cachera le vide créatif, tu me diras).
Mais le pire est le retour de Palpatine. Je m’en fous qu’il soit revenu dans les comics . Le faire ressuscité est la pire insulte à la saga de GL, rendant le sacrifice d´Anakin inutile. Et rien que pour cela, ce 9 mérite d’être oublié.
Beau visuellement ( enfin, façon de le dire. Moi je trouve ça moche et sans inspiration . Quand je compare à Naboo ou aux planètes de la prelogie, c’est pitoyable ). L’histoire est mal écrite et inutile . Sw ne fait que du surplace et n’avance pas
Pas de nouveaux vaisseaux, pas de contexte. Rien !
Cette trilogie, c’est le vide absolu et parfaitement dispensable. Elle n’a été qu’une perte de temps et d’argent. Et c’est triste.
Je ne l’avais pas encore vu, c’est chose faite depuis hier soir, plus par curiosité qu’autre chose…
Une merveille niveau recyclage, re-recyclage (sic), et de fan service, y avait clairement que J.J. et ses potes de Disney qui pouvaient nous offrir un tel feu d’artifice!! 🙂
@Ethan
Elle est d’autant moins compréhensible qu’il ne s’agit pas d’une romance.
Le film est un spectacle d’effets spéciaux qui sert à cacher une intrigue faible. La romance du film n’est pas compréhensible notamment Rey qui embrasse Ren pour y croire. Le personnage de Poe est mis en avant assez tard.
Ça reste une bouse
Avec « L’Ascension de SKYWALKER », J.J. ABRAMS a la lourde tâche d’achever cette guerre des étoiles unique dans l’histoire du 7ème art. Pour cela, il joue la carte de la surpuissance, de la démesure, mais sans sombrer dans le space opéra délirant. Les émotions sont bien humaines et le réalisateur trouve l’alliance parfaite entre nostalgie et nouveauté, récréant cette attente et cette excitation dans le cœur du public à l’image de celles véhiculées par la première trilogie. Les références sont nombreuses et alimentent parfaitement la passion des fans, tout en évitant le piège du fan service. ABRAMS donne à l’un des plus grands méchants de la galaxie l’occasion d’un retour en fanfare (l’Empereur PALPATINE), tout en remettant Billy DEE WILLIAMS (Lando CALRISSIAN) sur le devant de la scène. La dernière apparition de Carrie FISCHER est terassante. Bien entendu, le film comprend quelques incohérences et facilités scénaristiques, mais on ne peut pas en vouloir à l’Épisode 9 de vouloir justifier les deux premiers volets de la nouvelle trilogie. Certaines justifications fonctionnent, d’autres un peu moins. Certains aspects du film ne sont pas suffisamment traités, notamment les enjeux de la relation entre Kylo Ren et ses Chevaliers. Cela fait peut-être parti des choses qui seront exploitées dans le cadre de spin-off ou autres séries TV dérivées. Quoi qu’il en soit, « L’Ascension de SKYWALKER » est un blockbuster vertigineux. La force visuelle et narrative du film est incroyable. Les héros de cette nouvelle trilogie (Rey, Finn et Poe) perpétuent la légende de la saga. Tout en étendant l’univers de « Star Wars », le film tient aussi sa promesse de terminer l’histoire des SKYWALKER, et de ne pas jouer une fois de plus les prolongations. Une époque se termine, un cycle s’achève. On ne peut pas citer les points négatifs de cet épisode sans évoquer la nouvelle trilogie dans son ensemble. On peut toutefois s’émerveiller de 2h20 de spectacle qui passe comme un éclair et embarque le spectateur dans un grand huit émotionnel.