GOONIES VERS LE FUTUR
Pour sympathique qu’il soit, le duo Anthony Marciano/Max Boublil nous a arraché quelques sourires, sans jamais nous bouleverser la rétine. C’est donc sans à priori, mais sans irrépressible enthousiasme que l’on découvre Play, comédie romantique aux ambitions générationnelles assaisonnées de found footage. On aurait tort néanmoins de cantonner ce récit amoureux à ses airs de petit malin.
Dès les premières images, forcément évocatrices, de deux parents offrant une caméra numérique à leur rejeton, une note d’intention chaleureuse maligne se dessine. Sous nos yeux, Alain Chabat et Noémie Lvovsky observent avec tendresse un môme faisant ses premiers pas de metteur en scène. Scruté par le parrain de l’humour frenchy et une des plus brillantes égéries de son pendant auteurisant, le jeune Max apparaît biberonné aux influences contradictoires et typiques de la cinématographie hexagonale.
camera embarquée
Et cette double influence n’aura de cesse de nourrir et d’enrichir un récit balisé, mais efficace. On se demande rapidement pourquoi l’image, le découpage semblent aussi puissamment émouvants, ce qui peut, après plusieurs décennies de longs-métrages déguisés en captations improvisées, nous surprendre encore.
À l’évidence le travail de l’image est minutieux, chaque époque bénéficiant d’un travail rigoureux, qu’on passe de la caméra DV ou au smartphone, mais c’est bien dans le travail du son que se niche un savoir-faire renversant. Pressions d’un doigt mal-assuré sur une touche, tension grandissante alors qu’une paume moite enserre un objectif… La prise de vue n’avait pas été pensée comme un langage à part entière une source d’émotions diégétique depuis longtemps, peut-être depuis la Tarnation de Jonathan Caouette.
Ainsi, sous ses airs de bluette étalée sur trois décennies, au-delà de son statut de film de potes, Play fonctionne comme une capsule temporelle jouissant d’une maîtrise technique et narrative aboutie. Jamais le dispositif du faux film amateur n’est pris en défaut, pas plus qu’il ne fonctionne comme un cache-misère protégeant ses auteurs d’une certaine exigence plastique.
À bien y regarder, l’ensemble des séquences qui composent le film s’avère mieux rythmé et composé avec plus d’attention que quantité de propositions « traditionnelles » découvertes tous les ans en France. Cette richesse, qui ne se veut pas démonstrative, et ne s’inquiète pas de rouler des mécaniques, constitue le premier point fort de l’oeuvre, qui sous couvert de proposer une récréation nostalgique, s’évertue brillamment à transcender cette dernière.
Malik Zidi et Arthur Perier-Pillu
TEENS éMOUVANTS
Bien sûr, Play n’échappe pas à son statut de conte romantique attendu, et cède même lors de son dernier tiers à des ficelles qu’on pourra trouver grossières, en tout cas beaucoup plus classiques et larmoyantes que ses trouvailles formelles. Mais si le film peut s’autoriser ces facilités dans sa dernière ligne droite, c’est parce qu’il a accompli préalablement un excellent travail sur ses personnages. On taxe souvent les productions hexagonales de se complaire dans des pensums verbeux, la proposition de Marciano et Boublil vient une fois encore rappeler combien le cinéma français est plus varié et imprévisible que le disent les esprits chagrins.
Dans la direction de ses jeunes comédiens, le film marque des points, trouvant un point d’équilibre idéal entre les teens movie américains dont on sent qu’il puise une belle inspiration, et une tradition peut-être plus ambiguë et mélancolique, toute européenne.
Au-delà de l’écriture, ciselée, de ces protagonistes sortant à contrecoeur de l’enfance, c’est leur humanité qui frappe. Elle touche tout autant quand les adultes entrent en scène, notamment grâce aux partitions de Boublil et Alice Isaaz, tous deux trop souvent perçus ou cantonnés à des stéréotypes ronflants. Leur alchimie est évidente, et la finesse de leur interprétation les autorise à réenchanter pas mal de clichés et à souvent dépasser les rebondissements d’une intrigue qui, sans leur talent, risquait de ronronner.
très bon film. Film générationnel donc pour ceux qui sont nés début 80, ça parlera beaucoup. Et rappellera qu’on faisait pleins de trucs sans portables et qu’on en était pas malheureux
@Free Spirit
Plaît-il ?
Simon Riaux l homme qui aime Tous les Films Français !!! Désolé mais dire que max boublil est un acteur ??? c est ne rien connaitre au cinéma !!!
Bof bof. Quelque bonnes scènes au début. Et ensuite le film s’enlise et patine. Et le jeu des acteurs…
Vu au cinéma… J’en garde un très bon souvenir. Une belle surprise
Max Bloubiboulga acteur : la vanne.
Vu au cinoche à sa sortie: Très jolie surprise!
Revu il y a quelques jours avec ma femme: Pour elle, jolie surprise! Pour moi, je trouve ce film toujours aussi sincère, tendre et qui vise juste!
Bref, une BELLE REUSSITE!
Mon premier grand plaisir de ce début d’année!
Je me suis pas mal identifié au personnage et à sa bande.
De plus, habituellement je n’apprécie que très moyennement le style found footage !
Mais, là la façon de raconter cette histoire (rembobinée…) par le prisme d’un camescope puis enfin d’un portable, j’ai adoré!
Pour résumer, la très belle surprise de 2020 qui commence bien!
Mal joué. Aucune émotion. Je suis parti avant la fin ce qui ne m’était pas arrivé depuis…me souviens plus. 1998 peut-être. Je ne comprends absolument toutes les critiques positives sur tous les médias. J ai dû me tromper de salle. Revoyez Le Péril Jeune et comparez !
Je rejoins les avis de Simon Riaux et Geoffrey Crété, Play est une jolie surprise.
Quelques défauts (notamment sa fin, longue et attendue), mais le film se montre résolument malin pour interroger ce rapport à l’image, qui met à distance son personnage des évènements qu’il filme en direct.
Et il y a vraiment d’excellents comédiens (je pense notamment aux jeunes acteurs, incroyables). C’est drôle, c’est enlevé, nostalgique mais dosé.