BRAVE JUNG WORLD
Jung vit d’amour, d’eau fraîche et du sourire de Maria. Manque de bol, c’est l’apocalypse et l’immonde Petit Jésus en profite pour démembrer sa bien-aimée, avant de le bannir dans les tréfonds des terres désolées. Devenu le Héros au Cœur brisé, Jung entreprend de retrouver la dépouille de Maria, de casser des bouches, jusqu’à confronter le Monstre qui a tout cassé l’innocence.
C’est ainsi que débute Crisis Jung, récit condensé sur 10 épisodes de quelques minutes chacun, tous calqués sur une structure similaire, à savoir une brève exposition, quelques dialogues, puis le dévoilement d’un adversaire obligeant notre héros et ses compagnons à intégrer un nouveau concept, lequel les rendra plus fort et leur permettra de triompher au cours d’un combat invraisemblablement gore et tout en muqueuses déchirées. Tout un programme.
KEN LE PRIAPIQUE
Sur le papier, nous voici face à un pastiche amoureux de Ken le survivant, auquel la série fait abondamment référence, dans chacun de ses chapitres, pour ne pas dire dans tous ses photogrammes. Qu’il s’agisse d’hommages évidents (« la technique des 10 gros coups de poing »), de passerelles thématiques, de la représentation d’un univers post-apocalyptique où les gros méchants festoient en se repaissant des innocents, ou à travers de fugaces citations visuelles, l’œuvre touchera immédiatement les spectateurs familiers de l’anime culte.
On retrouve aux commandes Jérémie Perrin et Baptiste Gaubert, fraîchement sortis de la série Lastman, dont ils repiquent ici certains principes essentiels. Ainsi, Crisis Jung a beau rire avec Ken, il ne s’en moque jamais, redigérant son héritage pour mieux le réactiver, le questionner. Et c’est avec une gourmandise appréciable que la bourrinerie légendaire d’Hokuto no Ken vient s’entrechoquer avec d’autres éléments de pop culture éminemment compatibles.
Un coeur brisé aux ongles manucurés
Délire à la Jodorowsky imbibé d’hallucinogènes, le show picore également du côté de Metal Hurlant et de ses innombrables mondes agonisants. Entre rire et haut-le-cœur, le spectateur a souvent l’impression d’assister à une partouze frénétique entre le cinéma de David Cronenberg, les fantasmes de Clive Barker et les saillies potaches des Nuls. Ici, on fuit des phallus transformés en tronçonneuses, sous les yeux morts de déités mutantes contraintes par des bretelles de cuir cloutées. La body horror embrasse le grotesque, enfante d’un grand-guignol électro totalement unique, qui sait marier l’épique et le rire. Car c’est bien l’humour qui sert de liant à ce patchwork émaillé d’apparitions tantôt viscérales, tantôt ultra-violentes.
Le décalage grandissant entre les intentions des personnages, les dialogues ubuesques ou tout simplement le détournement de la plupart des attendus du genre confèrent à Crisis Jung une dimension hilarante, mais profondément inclassable. Car au-delà de la révérence à l’endroit de l’animation japonaise, plus que le trip bourrin, la série ouvre sur des perspectives hypnotiques et passionnantes, sous couvert de blagounettes.
La fameuse technique des 10 gros coups de poing
ALLO LACAN BOBO
Son titre l’indique clairement, Crisis Jung entend revisiter et dynamiter les chapelles de la psychanalyse, dont les concepts ou chapelles forment l’architecture des différents chapitres. Systématiquement renvoyé à un divan allégorique, où un thérapeute anonyme l’amène à se sonder, notre héros dynamite, incarne et pulvérise un univers rarement abordé par la fiction animée (surtout pyshotronicapocalyptique). Pour autant, la série ne se contente pas de tourner en dérision le discours psychiatrique, et sous ses airs de farce, en use pour démultiplier la folie de sa mythologie.
Trouble du genre, identité en constante métamorphose, transgression à tous les étages, le scénario et la mise en scène multiplient les allégories, alors que les nouveaux pouvoirs acquis par Jung modifient aussi bien sa psyché que son anatomie. Super Sayen doté de seins émetteurs de lait laser, le guerrier au cœur brisé ne cesse de se reconfigurer, au gré d’une intrigue qui use de ces thématiques à la manière d’un délirant coffre à jouets. Traitant la psychanalyse avec le même appétit que la pop culture, la série offre en outre un parallèle fascinant avec le jeu vidéo, l’idée de mort, de recommencement et de dépassement étant au centre de sa narration.
Enfin, ce qui achève de sidérer, c’est le talent avec lequel Jérémie Perrin et Baptiste Gaubert font fi d’un budget qu’on devine limité, pour livrer une création artistiquement accomplie, d’une cohérence évidente.
Leurs compositions impressionnent d’équilibre, tout comme la malice avec laquelle ils repensent certaines limites de l’animation japonaise (comme la réutilisation de séquences d’épisodes en épisodes) afin de les parer ici d’un sens nouveau. Travaillant les contrastes et échos entre son et image, bruitages et dialogues, ils transcendent sans cesse leurs moyens pour livrer un monde à la fois familier et sans cesse en révolution, dont chaque segment stimule et éreinte.
Crisis Jung est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 1er février 2020
J’ai trouvé absolumemt génial, ça dépeint parfaitement le paysage intérieur de l’être humain dans sa quête de maturité, ses erreurs de jugements, sa vulnerabilité, sa rage destructrice engendrée par ses complexes et ses blesures, ses moments de grâce et ses rechutes innévitables, les comportements aveugles et récurents. Bref éminement psychologique, et les réferences à la psychologie Jungienne et ses archétypes sont illustrés dans toute leur force suggestive.
@popeye
La perversion est le propre de l’art
Ca m’a fait beaucoup rire, et je crois que c’est le but recherché.
Slade primal est facilement trouvable en cherchant un peut ^^ sur molotov par exemple ou autre …..et jt’assure bien plus sympathique que cette bouse de crisis jung sans etre un bijoux non plus hein mais au moins c’est pas mal et original comme animation , tu peux meme regarder en vo car c’est en voix off toute la série .
https://www.molotov.tv/fr_fr/p/183672-236/primal
Yo,
Franchement ça sort de l’ordinaire et rien que pour ça c’est cool.
Après c’est vrai il y a un côté répétitif, oui il y a quelquefois des trucs gore (« activer la machine…paf un oeuf…), oui le scénario est assez simplet MAIS il y a une envie de créer quelquechose, un mélange des genres, un style artisitque de qualité.
Il ne faut pas oublier le format WEB serie spécifique (5-6mn par épisode), c’est pas vraiment une série standard !!! donc le but c’est rafraichir et amuser (c’est clairement du 10éme degré tout ça !).
Ne soyez pas dur, c’est pas fait pour remplacer les classiques post apo comme kenshiro mais pour nous faire rire.
A bon entendeur 🙂
Autant j’ai adoré lastman et Vermin, autant celui la m’a déçu…Le premier épisode promet bcp, ensuite je m’emmerde à tel point c’est répétitif….Ok pour l’initiative, le mélange des genres et finalement une forme d’originalité (bien qu’on ne soit jamais dans le fond vraiment surpris tant ça empreinte à plein de choses connues), par contre ça reste très inégale selon moi dans la réalisation finale. Et avec tout ça j’attends toujours de pouvoir voir Primal ^^
Et certains trucs bien pompé sur hokuto no ken de plus faut le dire …….mais ce truc n’arrivera jamais a la cheville de kenshiro .
Faut arrêter de prendre l’excuse de la subversion pour faire des truc toujours plus débile, entre les pénis tronçonneuse, les nichons lasers et et le mec qui chie littéralement ses progénitures, on est plus dans l’allégorie mais dans la démence. quel genre d’esprit pervers peut imaginer ce genre » d’oeuvre » ?
Je vois le fond du sujet mais la forme est nul ! Elle n’a aucun sens et en plus est hyper répétitif, faut arrêter de croire que plus on provoque avec des chose dégueulasse, plus on est talentueux et subversif y’a tellement de meilleurs façon de présenter des thématiques… Sinon les dessins et l’animation sont magnifiques il faut le reconnaître.
Mdr une daube surcôté. Tous les épisodes sont identique.
Ce genre de critique pour faire genre, ça me fera toujours marrer
Bonjour rester très septique sur le truc , entre les femmes trans sans nichon avec la moustache et voix féminine , ou les gars avec des tronçonneuses a la place des pénis mouai , sa seul réussite pour moi reste l’aspect apocalyptique bien violent , sinon c’est répétitif a fond d’épisode en épisode ( dieu merci c’est court ^^ ) et les dessins ainsi que l’animation est plutot dégeulasse comparer a de la japanimé .
cdlt