EN PLEINE TREMPÊTE
Un bateau, une créature, une chose qui se répand dans l’équipage tel un virus : c’est le parfait cocktail du petit film d’horreur, sorti de nulle part pour conquérir tout amateur. Entre 20.000 lieues sous les mers pour la menace sous les vagues et The Thing pour la parano en huis clos, Sea Fever se présente comme une équation gagnante, d’autant que pour son premier film, la réalisatrice Neasa Hardiman a attiré dans ses filets Dougray Scott et Connie Nielsen, deux solides acteurs ici rangés au second plan derrière Hermione Corfield (aperçue dans Mission : Impossible – Rogue Nation et Orgueil et Préjugés et Zombies).
Sea Fever s’ancre par ailleurs avec un sous-texte écolo, axé sur la science pure et dure. L’héroïne est une étudiante en biologie, spécialisée dans l’étude des comportements de la faune aquatique, et prête à trouver la moindre anomalie d’un monde silencieux qui crie à l’aide, ou réagit simplement aux dérives de l’humanité. La confrontation avec un organisme étrange et étranger, alors que l’équipage trouble cet océan de fausse tranquillité pour la pêche, n’est évidemment pas anodine.
Tout ça, c’est en théorie. Car à l’écran, Sea Fever est une autre affaire. Tous les ingrédients sont là, mais la sauce ne prend pas, la faute à une mécanique trop froide, une évolution trop classique, des scènes trop attendues, et des personnages trop peu fouillés. Malgré de bonnes idées, et des pistes solides, quelque chose cloche.
Étude scientifique du scénario bancal
EAUX TROP TROUBLES
Premier frein : ce personnage d’étudiante écrit à la truelle. Siobhan est introvertie, timide, asociale ; elle sera donc montrée en train de refuser une part de gâteau d’anniversaire avec ses collègues, tandis que son tuteur lui dit dès la première scène qu’elle doit avoir des amis et être normale. Plus tard, elle débarque sur le bateau Niamh Cinn Óir avec un air constipé, et fuit l’équipage lors du dîner, pour se retrancher dans son lit avec des chips.
Difficile d’être emporté ou touché par ce trait forcé sur l’héroïne, qui illustre la difficulté de Sea Fever à trouver un cap, et ajuster les curseurs. Entre l’embryon de romance forcée avec le beau gosse, et le trauma du couple qui dirige le navire (un élément si accessoire qu’il a probablement été posé pour motiver ces deux acteurs, sur des seconds rôles sinon peu approfondis), beaucoup de choses semblent artificielles dans le scénario et les interactions. Un peu comme si Neasa Hardiman avait respecté les codes imposés du genre, par obligation et sans réellement avoir la foi.
Un sentiment renforcé par la dernière partie, avec la bascule vers un personnage secondaire a priori moins armé pour arriver au premier plan, mais qui trouve grâce au fil des événements. Une fois les banalités balayées, la réalisatrice et scénariste trouve plus de cœur dans ce duo final, dont la relation se joue hors des codes amoureux classiques. En parallèle, la dernière figure d’autorité à bord est éjectée du récit d’une manière paresseuse et inintéressante, comme pour recentrer l’attention sur ce qui compte réellement. Mais c’est trop tard : le film est quasi fini, et beaucoup trop d’énergie aura été gaspillée sur des choses en marge.
Des personnages ou trop présents, ou pas assez présents
LES LENTS DE LA MER
Cette faiblesse dans la narration a un impact immédiat sur la mécanique du cauchemar, pour deux raisons. La première : l’approche scolaire de Neasa Hardiman contamine tout le film, des personnages jusqu’à l’irruption de l’horreur. La deuxième : sans bons personnages solidement ancrés et caractérisés, la tension perd largement en force, d’autant plus dans le cadre d’un huis clos où tout repose sur les conflits.
À partir de là, Sea Fever se regarde de loin, sans ennui, mais sans véritable excitation, les scènes obligatoires s’enchaînant sans passion. La mécanique est relativement maîtrisée, sans fausse note, avec une mise en scène et des acteurs solides, mais tout ce cauchemar semble trop poli, trop carré, surtout pour le public visé, qui maîtrise trop ces codes pour se laisser bercer.
Alors que la situation devrait provoquer des vertiges émotionnels dans l’équipage, à mesure que l’évidence de l’horreur saute (littéralement) aux yeux, tout reste trop calme. Cette forme de vie est clairement terrifiante, et l’issue à peu près claire, pourtant les personnages ont des réactions froides, voire ridicules vu les enjeux et l’inconnu dans l’équation. Dans ces conditions, difficile de donner vie et sens à la peur, l’angoisse et l’horreur, d’autant que l’ingrédient de la paranoïa est à peine traité, et réduit à quelques scènes expédiées.
Ce manque de crescendo devient évident lorsqu’un plan pour stopper la menace est mis en place, et platement filmé et mis en scène, sans impact visuel clair. Dans Sea Fever, tout semble flotter à la surface, sans trop de remous, malgré le cauchemar qui ronge le bateau et ses passagers.
Nouvel épisode de « black goo » des enfers, après The X-Files, le film et Prometheus
C’est d’autant plus triste que le film repose sur une belle idée de créature(s). La clé de l’énigme cachée dans les abysses est traitée non pas comme un monstre pur et dur, mais comme un mystère précieux. L’instinct va vers la lutte pour la survie, la destruction de l’alien (dans le sens étranger), mais Sea Fever penche vers l’émerveillement et le respect de cette forme de vie. L’humain n’est qu’une petite chose, qui ne comprend pas ce qui se passe, et devrait donc être en paix avec sa condition et sa mort inévitable.
Ce cycle de la vie est peut-être cauchemardesque, mais il est présenté comme paisible, quasiment féérique. C’est une idée omniprésente, mais là encore, jamais réellement traitée avant la toute fin. Et c’est déjà trop tard. D’où l’arrière-goût de rendez-vous manqué, vu les talents réunis, le savoir-faire à l’écran, et les pistes pour l’imaginaire.
Une pâle copie de The Thing en particulier celui de Carpenter (1982), il n’arrive pas à sa cheville, les acteurs manquent de crédibilité 2qbwq
Ca commence bien puis ben des clichés, des lonnnnnngggguuuueeeeuuurrrrrsss, et un climax, euh inexistant.. Du flan quoi.. Aussi mou que la créature du film..
Effectivement série B pleine de bonnes volontés mais qui se noie sous ses énormes ficelles et surtout… On en parle de l’affiche qui vend un poulpe rouge géant ? Mon petit cœur fan de monstres marins s’était affolé et au final pas l’ombre d’un design semblable dans le film, on a droit à un a**s à la place, why not. Alors je comprends que le marketing essaie de vendre comme il peut ce petit film mais bon Diou quelle trahison (Ah et Connie Nielsen faut qu’elle aille se reposer maintenant).
Série B sans plus du réchauffé sans convaincre au final assez déçu 2/5*
Affiche totalement mensongère.
Petite série B très classique mais manquant d’écriture (sur sa dernière partie), plutôt sympathique mais surement vite oublié.
Mais ce genre de film sera surement très rentable vu le micro budget. Cela peut permettra à des réalisateurs débutant de se faire connaitre.