MAKE CHINA GREAT AGAIN
On a souvent appréhendé la saga Ip Man qui trouve aujourd’hui sa conclusion avec un peu de condescendance. Pas à la hauteur de l’âge d’or du cinéma hong-kongais. Pas aussi génialement spectaculaire que ses aînés. Trop tournée vers l’exploitation. Pourtant, à travers ses trois épisodes canoniques et son récent spin-off, la franchise aura rarement démérité. Portée par le phénoménal charisme d’un Donnie Yen virevoltant et le travail appliqué du réalisateur Wilson Yip, elle trouve aujourd’hui une conclusion en forme de synthèse, qu’on aurait tort de bouder.
Ip Man 4 : Le Dernier Combat rassemble ici les motifs établis lors des précédents chapitres, quand le mentor de Bruce Lee se voyait consacrer comme un rempart culturel contre des ennemis, réels ou symboliques, de la civilisation chinoise. Mais notre héros se retrouve déraciné, propulsé à San Francisco, au cœur de Chinatown, alors que la société américaine et ses institutions tentent d’écraser sa communauté. Défiance culturelle et conquête artistique font partie intégrante de cet ultime volet, et en constituent peut-être l’aspect le plus intéressant.
Œuvre de divertissement martial accomplie (on y reviendra), cette dernière bataille d’Ip Man est également politique, tant on peut la recevoir à la manière d’une campagne de propagande. Un état qui ne délégitime pas le film, bien au contraire, tant il est rare de voir une œuvre porter le fer contre la domination culturelle américaine aussi franchement, avec un enthousiasme aussi débordant. À tous les niveaux, Ip Man 4 se pense comme un film de combat et cette posture, rare, lui confère une belle énergie.
IP IP IP HOURRA
Énergie que le métrage met à profit dès lors qu’il est question d’action, tant on sent que le budget de ce chapitre (cinq fois supérieur au tout premier film de la saga) l’autorise à transcender ses ingrédients de base. Au-delà de sa direction artistique luxueuse et de la gourmandise de la reproduction du San Francisco des années 60, Wilson Yip peut également offrir à sa star Donnie Yen un écrin idéal. Ce dernier approchant des soixante printemps, il est bien évident qu’en dépit d’un engagement physique admirable, il ne peut reproduire les invraisemblables performances de sa jeunesse.
Et c’est là que l’expérience de Yip et la liberté dont il dispose permettent d’accompagner l’artiste et de magnifier les joutes qui émaillent le récit. En la matière, on est servi, sans génie ou innovation remarquable, mais avec un artisanat martial qui ravira les amateurs de grands classiques du cinéma chinois comme ceux qui découvriront pour l’occasion les joies du kung-fu sur grand écran.
« Bonjour, c’est pour se taper »
Une nostalgie jamais ostentatoire, mais bien menée, qui va puiser dans l’héritage de Bruce Lee (qui compte parmi les personnages), notamment lors d’un final brutal à souhait, où Scott Adkins reprend symboliquement le rôle tenu jadis par un tout jeune Chuck Norris, recevant l’insigne honneur d’être transformé en piñata à la viande par le sieur Yen.
On pourra regretter que la figure de Lee, symboliquement centrale, demeure finalement un chouïa satellite et ne brille véritablement qu’à l’occasion d’un combat de rue évoquant La Fureur du dragon. Il n’empêche, la légende bénéficie d’une belle incarnation, toute d’enthousiasme et d’électricité. Et si on sent poindre un peu de frustration, tant le désir d’épouser son parcours innerve l’intrigue, c’est là une tout autre histoire, comme disait l’autre.
Neuneu et chorégraphie déjà vues…je pratique le wing chun mais là je pige pas les retours.
une coupe ne peut être pleine car elle a été vidée avant…
Film excellent …. chorégraphie de combat très bien réglé….. la séquence de combat avec Bruce lee….un des meilleurs moments du film….si sous êtes dans de combat….ce film est pour vous.
Merci pour votre article que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt.
Génial
Le film est tout simplement génial à mon sens.
On s’en fou de ces putain d’ critiques….
Son charisme
Tres bon film acteur. Remarcable,depasse jet lee Jackie chan make inferieur a Bruce lee
Bon Écran Large, je crois que le message est clair: acceptez de vous censurer pour ne pas blesser les gens qui pensent que leurs goûts et leurs convictions devraient être partager par tout le monde ou bien ne dite que du bien pour que vos critiques soient comme du miel. Encore mieux: faites-vous un algorithme à la Face de book qui analyserait les commentaires de chacun pour ne leur proposer que des critiques allant dans dans leur sens.
Ou alors solutions radicale, arrêtez d’écrire pour les c**s, comme dirait Audiard, ça les éduque.
@yakamandji
Bonjour,
C’est justement ce qu’on rappelle dans cette critique et le dossier publié hier.
Parce que la propagande sur grand écran a souvent été un apanage peu questionné du cinema américain, assister ici à son contrepoint est intéressant.
Chacun est bien libre d’en penser ce qu’il veut, mais notre métier c’est d’abord d’essayer de décortiquer ce qui se trouve dans le film. En l’occurrence, pas mal de politique.
Libre à chaque spectateur « d’oublier » ou de ne pas s’intéresser à cette question, bien sûr. Pour autant, parce qu’elle est présente dans le film, nous l’abordons.