NE PARTEZ PAS SANS MOI
Aline a commencé comme une blague, au détour d’une interview en 2017, et c’est un parfait démarrage pour ce projet étrange et inclassable. Ce n’est ni un biopic, ni une parodie, ni une comédie romantique, ni une comédie musicale, ni un drame, mais un peu tout ça à la fois. « Une fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion », selon l’affiche, qui retrace l’histoire d’une môme québécoise nommée Aline Dieu. Dernière d’une grande fratrie, elle a une voix extraordinaire qui va lui ouvrir les portes d’une folle carrière internationale, et d’une grande histoire d’amour avec son agent, bien plus âgé qu’elle.
À bien des égards, Aline est le grand projet fou de Valérie Lemercier, comme un film-somme où l’artiste conjugue ses talents et ambitions. La gamine à genoux qui mangeait « de l’huile » dans L’Ecole du fan des Nuls, la présentatrice des César qui dansait comme Rabbi Jacob, la one woman show capable d’animer un spectacle à elle seule, la réalisatrice qui se cherche entre comédie et drame depuis 20 ans, l’actrice qui s’aventure parfois dans des territoires moins évidents et plus sensibles…
Toutes sont réunies ici, pour un film d’une ampleur romanesque, de son scénario qui s’étale sur plusieurs décennies, à son envergure économique (une coproduction avec le Canada), en passant par l’interprétation (Lemercier incarne Aline de 5 à 55 ans).
let’s talk about love
La première surprise, c’est la candeur. Le regard que pose Valérie Lemercier sur Céline Dion est dénué de cynisme, d’ironie, de moquerie. Aline n’est pas une parodie de Céline Dion, et à aucun moment l’actrice et réalisatrice ne tire sur l’ambulance de la chanteuse superstar, devenue l’icône du doux WTF depuis quelques années. Le film raconte l’histoire de la femme derrière l’icône, et se concentre sur son histoire d’amour.
C’est avec une retenue, une pudeur et une douceur inattendues que Valérie Lemercier suit la trajectoire romantico-musicale de ce couple a priori gênant et absurde, qu’elle incarne aux côtés de l’excellent Sylvain Marcel. Le risque était de tomber dans une niaiserie écœurante qui flirte avec l’hagiographie, pour narrer la grandeur, la beauté et le talent de Céline Dion. Mais là encore, Lemercier prend le chemin de traverse et refuse de s’enfermer dans une case, baignant tout son film d’une légèreté et d’un humour maîtrisés. Jamais Aline ne vire au sketch ou au spectacle, et pourtant jamais le film ne coule dans un pur sentimentalisme.
Valérie Lemercier vise bien sûr la comédie, mais les personnages et l’histoire ne sont pas bêtement sacrifiés pour un petit rire. Que ce soit avec un coup de fil qui se fait attendre, une robe de mariée rocambolesque, une dentition problématique, une crise de larmes incontrôlable, ou simplement les looks de l’artiste qui font l’effet d’une grosse baffe d’anti-nostalgie : Valérie Lemercie ne rit pas de ses personnages, mais avec eux. D’où une tendresse énorme, et contagieuse.
pour que tu m’aimes encore
La vraie question est de savoir qui va être attiré par les chants d’Aline. Les fans de Céline Dion pourraient être rebutés par le casting ou la perspective que la chanteuse soit singée, moquée, caricaturée. Les fans de Lemercier pourraient être perplexes. Le grand public pourrait avoir du mal à comprendre le principe du film. Et tous ceux qui hésitent à se trancher les veines avec le couteau du saucisson chaque fois qu’une soirée finit en karaoké sur Pour que tu m’aimes encore, vont certainement éviter ce spectacle, par instinct de survie.
C’est d’autant plus intrigant qu’Aline a tout pour plaire au plus grand nombre (il a d’ailleurs été acheté pour être distribué aux Etars-Unis). Malgré deux bonnes heures au compteur, et les obligations d’un biopic plus ou moins assumé, le film est certainement le plus solide de Valérie Lemercier réalisatrice. Mais avec un budget de 23 millions d’euros (proche du Chant du loup par exemple), c’est aussi, et de loin, son projet le plus périlleux.
The Greatest Show woman on Earth
Actrice, réalisatrice, co-scénariste (avec Brigitte Buc, déjà sur Palais Royal !) : Valérie Lemercier est partout, et c’est là qu’Aline est encore plus intéressante. Pour la réalisatrice, c’est presque une revanche sous forme de feu d’artifice, après de gros ratés (100% cachemire, qu’elle renie à moitié, et l’oubliable Marie-Francine). Pour l’interprète, c’est un best of et un boulevard, avec une vie entière de cinéma à l’écran. Dans l’amour comme dans le spectacle (avec la voix de la chanteuse Victoria Sio), elle irradie. Un peu comme si elle s’était offert son rôle ultime, après des années à écumer les mauvaises comédies et aligner les rôles peu risqués (hormis quelques exceptions, comme Main dans la main).
C’est d’autant plus touchant que Valérie Lemercier est en pleine confiance et maîtrise, disparaissant derrière le personnage. Le clown névrosé, en quête perpétuelle d’amour, semble ici apaisé par ce défi plus grand que nature. Et si le film touche régulièrement quelques fausses notes, trop larmoyantes (notamment dans le final très A Star is Born), c’est la douceur qui l’emporte. À condition d’avoir envie d’aimer.
Un film qui a comme une évidence dans la filmographie de Valérie Lemercier réalisatrice…
Un peu comme pour « Palais Royal », s’inspirer de la réalité flamboyante pour créer une de ses histoires habituelles de femmes partagées entre attachements et émancipation. Sauf qu’ici il y a moins de recul en refaisant carrément le parcours de Céline Dion (rebaptisée mais tout de même citée), événement après événement (tous connus en général), mettant un peu de mise en scène dans les transitions d’époques express – comment faire passer un changement de taille, une grossesse ou des années menant à la mort, en quelques plans détaillés ?
Mais plus qu’un film de formaliste, c’est surtout un film d’artistes performeuses : Lemercier l’actrice douée longiligne, à la famille nombreuse, bête de scène et femme-clown volontaire, se réappropriant Dion la chanteuse douée longiligne, à la famille nombreuse, bête de scène et femme-clown souvent à ses dépens (les moqueries ne manquent pas à l’appel)… c’est quelque chose qui oblige à ne pas charger les traits insolites. Inutile, la Réalité s’en est déjà occupé.
Même pas besoin d’être accompagnée d’un tas d’acteurs français grimés, les locaux ont suffisamment de talent.
Même pas besoin de garder un accent crédible tout le temps, car on doit toujours reconnaître l’actrice.
Ça flirterait même avec le film de monstres – mais monstres de talent et de gentillesse.
Alors les deux premiers tiers du film sont les plus ouvertement drôles, surtout pour les français, à base de gags sortis de chez les Nuls – mini Valérie, « eul’Vaticon ! » répété jusqu’à l’absurde (lapin compris !)…
Débuts également intéressants, puisqu’ils ont la bonne idée de se concentrer beaucoup sur la famille Dieu (et leur amour, qui sera recréé façon micro-macro entre Aline et Guy-Claude). Ainsi que sur le rapport affectif compliqué entre une mère surprotectrice et sa gentille fille miraculeuse.
Puis lorsque cette mère laisse définitivement le « contrôle » au mari, l’histoire peut sembler plus monotone… mais c’est pour mieux raconter un cheminement de plus en plus funèbre, celui d’une artiste-machine dont les déraillements physiques peuvent durer une éternité. Et de son dernier mentor qui l’aime de tout son cœur, mais ne peut s’empêcher de la pousser à un travail acharné, sans rien connaître de la réalité extérieure.
Jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule et désemparée, grande enfant romantique ayant elle-même des petits à élever. En somme le parfait complément au début du film, où elle y est une petite enfant prodige et innocente mais nantie d’un visage trop vieux pour elle.
Un portrait d’artiste angoissé(e) par le moment où toute la pression du métier finira par retomber, ce qui est finalement assez universel.
Pas étonnant que la chanson Nature Boy soit le leitmotiv de cette histoire (et en partie de la vraie).
On ne divague pas sur les divas.
à tous ceux qui critiquent le film « Aline » Pourquoi l’avoir regardé jusqu’au bout ??? Et après nous rebattre les oreilles avec des critiques infondées et incohérentes au sujet de la chanteuses. Que vous n’aimiez pas sa voix ne veut pas est votre problème. Arrêter d’agacer les autres avec vos critiques de » super marché «
Moi ce qui me perturbe le plus c’est de voir la tête de Valérie Lemercier sur un corps de fillette de 5 ans et 12 ans. C’est très malaisant … aussi perturbant que les chats du film Cats. Et quand en plus on s’aperçoit qu’elle a une voix d’adulte, là c’est le drame. Etait-ce vraiment nécessaire ?
Il parait qu en ukraine, les soldats russes font ecouter du celine dion aux soldats ukrainiens pour les torturer.
Ils n ont vraiment aucune limite dans les atrocites visiblement.
J’ai vu le film et je regrette l’expérience. Dans un premier temps, il n’est qu’une succession d’anecdotes plus ou moins décousues sans réel développement des personnages. Un peu comme si le scénario avait été construit sur la base des têtes de chapitre de la biographie de Céline Dion, mais sans en lire le contenu. Bref, ça ressemble à une liste d’épicerie.
Je ne peux par ailleurs m’empêcher de me demander si le fait que Valérie Lemercier joue Aline à toutes les époques de sa vie est bien uniquement une décision « artistique » ou si ça ne vise pas également à désamorcer certains éléments du film qui, sinon, aurait été un peu trop glauque. Je pense en particulier à la portion du film où elle est adolescente ou post-adolescente et fantasme sur son gérant. C’est le cas d’une scène dans la baignoire, où elle parle avec sa mère, et de la scène où elle est allongée sur un lit et discute avec Guy-Claude, suite à l’équivalent de l’Eurovision, avec la jupe un peu remontée et qu’elle tente de le séduire.
Dans l’absolu, les scènes n’ont rien de choquant, mais si on avait pris une véritable actrice de 16 ou 18 ans, le résultat aurait sans doute fait un peu grincer des temps. En ayant Valérie Lemercier dans ces scènes, on ne pense pas à la différence d’âge abyssale entre les personnages ou qu’il s’agit de sa figure paternelle puisqu’on voit simplement le visage d’une femme d’une cinquantaine d’année rajeuni par image de synthèse.
Côté langue, l’accent québécois de Valérie Lemercier est tellement inconstant qu’il me faisait constamment décrocher du film. Comme les autres acteurs sont québécois, le contraste est particulièrement accentué. À l’intérieur d’une même phrase ou parfois d’un même mot, on passe à travers différents niveaux d’accents dont certains sont parfois tellement exagérés qu’ils en deviennent ridicules.
Il y a par ailleurs un moment un peu surréaliste où la famille Dieu répète le mot « Vatican » à au moins 8 reprises en le prononçant « Vaticâân » pour générer un moment d’humour qui ne peut que s’expliquer que dans le contexte d’une farce où l’on s’adresse sciemment au public (le public français, j’imagine). J’avais presque l’impression d’être dans un vaudeville tellement la farce était lourde.
À titre de comparaison, c’est comme si dans un film adapté des œuvres de Pagnol, l’accent marseillais du personnage principal était inconstant et revenait régulièrement à un accent parisien ou, au contraire, exagérait lourdement celui de Marseille. Et surtout, qu’il était le seul personnage du film, bien que la pierre angulaire de celui-ci, à avoir une telle caractéristique.
Ce qui est particulièrement agaçant est que je ne connais pas vraiment de Québécois qui prononce Vatican de cette manière. D’ailleurs si c’était le cas, spécifiquement au regard de la famille Dieu, tous les autres sons en « an » prononcés par les personnages de la famille auraient dû être de la même facture, ce qui n’est pas le cas.
Les acteurs ont clairement dû se forcer pour se mettre l’exagération d’un tel phonème en bouche et j’imagine que certains ont dû avoir un peu honte à agir de la sorte (mais il faut bien gagner sa vie). Ça ressemblait un peu à un phénomène de foire.
La reconstitution des chansons est cependant assez bonne dans la portion plus contemporaine, mais me semble assez ratée pour les jeunes années. En effet, le timbre de voix de la jeune Céline est très approximatif et sans réelle substance ou richesse lorsqu’il n’est pas dans le très aigu.
La mise en scène sur l’interprétation de la chanson « Ordinaire » en toute fin est assez bonne même si, encore une fois, on retrouve des incohérences de prononciation à certains endroits qui ne font qu’accentuer le décalage entre ce qu’on souhaite nous présenté et le résultat final.
À préciser que je ne suis pas un spécialiste de Céline Dion ou un fan fini, même si j’ai été baigné dans son histoire dès mon plus jeune âge, un peu comme tous les Québécois. Je n’avais donc pas d’attente, en ayant bien saisi la prémisse du film, à voir une « biographie » de Céline Dion, mais bien plutôt une vision romancée de celle-ci. Le résultat final est cependant tout autre et le film doit pleinement assumer sa volonté de calquer la vie et la voix de Céline Dion et le résultat est ici bancal.
Bref, un film qui s’écoute un peu distraitement, même si j’ai regardé ma montre à trois reprise après le premier tiers, mais qui verse malheureusement parfois dans le ridicule. Ceci dit, on voir clairement que l’argent a bien été investi dans le produit final. Les décors et costumes sont relativement riches. Je doute cependant qu’il vieillisse bien.
quelques scenes au debut un peu penibles-genre film pour enfants suivies par de longs moments ou la jeune fille se decouvre et est decouverte un peu »harlequin » et puis des scenes sur l arriere du show biz les coulisses la fafigue la volonte de durer de continuer.Mais toujours un arriere gout de production pas vraiment aboutie car un peu trop « veillées des chaumières,sauf vers la fin,melodramaique mais assez émouvante.Le début au canada ne m’a pas vraiment plu;très attendu et finalement peu drole.Mais bon travail,Valerie,continuez!
Je trouve que ce film est un copier-coller du film Céline 2008..
En janvier 1998 sortait en France le mastodonte Titanic de James Cameron, réussite technique indiscutable et succès commerciale hors norme. Par contre, la chanson My Heart Will Go On interprétée, comme un suppositoire laxatif. par Céline Dion fut une sinistrose pour les oreilles pendant tout le printemps et l’été 98 ! Un cauchemar auditif sans nom !
Dieu merci elle ne chante plus rien depuis ! Ouf nous sommes sauvés !
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 simon riaux
En droit européen, la commission européenne estime qu’il s’agit d’aides d’état (donc de l’argent publique du point de vue de nos voisins européens) CQFD
Et j’y pense par la même occasion. Ce que paye France Télévisions pour financer le CNC ce n’est pas de l’argent publique peut être ?
@simon riaux
Ah bon ? Expliquez moi en quoi ça changerais quelque chose pour notre porte-feuille de spectateur ou pour le CNC que ce soit un impôt (au sens français du terme) à la place d’une taxe ? Parce que la je vois pas …
Vous voyez de l’idéologie partout quand ça ne vous plaît pas décidément