Animatrix
Dès son premier long-métrage, adapté de l’univers de Digimon, Mamoru Hosoda a montré un intérêt particulier pour le jeu vidéo et les mondes virtuels. Mais c’est en 2009, avec le remarqué Summer Wars, que l’auteur a pu pleinement développer une pensée sur la place de la technologie dans notre quotidien, en partant du fantasme d’un MMORPG délirant.
Ainsi, en explorant de nouveau les potentialités d’une Matrice, Belle s’assume dès le départ comme un retour aux sources salvateur pour le réalisateur, qui ne cesse d’ailleurs de le marteler en interview. Il suffit de voir le film s’ouvrir sur la vision d’une baleine volante (qu’on retrouvait déjà dans Summer Wars) pour faire la connexion entre les deux œuvres. Pour autant, ce nouveau long-métrage se démarque bien vite par l’ampleur de sa scénographie, et par le gigantisme de ses cadres, porte d’entrée d’un numéro musical enchanteur et spectaculaire. Pour sûr, Hosoda a évolué en une décennie, et a atteint une maîtrise le dirigeant vers un état de grâce flamboyant.
Dans l’univers de U, un monde virtuel à la portée mondiale, la jeune adolescente Suzu parvient à cacher sa timidité sous le corps angélique de Belle, son avatar à travers lequel elle est devenue une icône musicale, suivie par près de 5 milliards de followers. Mais le jour d’un concert hautement attendu, la star est interrompue par l’intervention de la Bête, un joueur à la fois terrifiant et fascinant.
Ainsi, Mamoru Hosoda s’amuse de sa relecture à la sauce science-fiction de la Belle et la Bête, point de départ d’un pot-pourri référentiel qui mêle les cultures orientales et occidentales. Le long-métrage rend d’ailleurs un hommage vibrant au film d’animation de Disney adapté du conte, au point même de reprendre certains de ses plans signature, à l’époque révolutionnaire dans leur manière de lier une animation en 2D dans des espaces en 3D.
Cela peut paraître évident, mais Belle se réapproprie cette idée pour distinguer le monde réel du monde virtuel, tout en jouant d’autres effets (comme le nombre d’images par secondes pour représenter le mouvement humain), de sorte à créer une technique envoûtante, et d’une infinie complexité. Ce n’est pas un hasard si les équipes du studio Chizu ont choisi de faire de U une expérience plus fluide, presque plus réelle que le réel. À l’inverse, le quotidien de Suzu se montre plus saccadé, plus heurté par une vie qui ne lui a pas fait de cadeaux.
Un mot qu’on dirait inventé pour elle…
Bella Ciao
Comme chez Makoto Shinkaï, l’héritage du studio Ghibli se ressent dans le cinéma de Mamoru Hosoda. L’animation a le pouvoir d’exacerber notre sensitivité, notre rapport à notre environnement par une mise en valeur des petits riens de la vie de tous les jours. Belle pousse cette envie dans ses retranchements, notamment lorsqu’il s’attarde sur les souvenirs de Suzu, et les instants privilégiés avec sa mère décédée, représentés lors d’un montage aussi bouleversant que celui de Là-Haut. De ces quelques images sublimes, on comprend l’échappatoire que recherche le personnage dans U : une expérience extra-corporelle, où les limites du monde réel ne l’entravent plus pour s’épanouir.
La beauté du film réside ainsi dans sa manière de traiter son jeu vidéo comme un territoire de spectres, un exutoire duquel ressortent les fantômes du passé. Dès Summer Wars, Hosoda n’était pas tombé dans le piège d’une virtualité bêtement destructrice, et utilisait au contraire son MMO comme portail inclusif, symbolisé par cette famille dysfonctionnelle enfin réunie par un objectif commun.
L’expansion des réseaux sociaux aurait pu amener le réalisateur à changer sa copie, mais Belle préfère perpétuer un optimisme revigorant, une soif d’espoir qui, sans renier la toxicité qui peut émerger d’Internet, dépeint un espace de réunion, une collectivité capable de former un horizon de pixels exaltant.
Or, derrière ses jeux d’échelle ébouriffants, le long-métrage revient en permanence à ces petits riens de la vie, à cette intimité qui peut se retrouver amplifiée au cœur du monde virtuel. Tandis que les avatars de U sont des versions exacerbées, autant physiquement qu’émotionnellement, de leur propriétaire, le personnage de Belle accentue les traits les plus subtils de son héroïne, à commencer par ses taches de rousseur, s’alignant désormais sur une seule ligne harmonieuse. Ces éléments anodins se tournent progressivement vers des gestes, vers de simples actions qui peuvent avoir un impact bien plus fort qu’on ne l’imagine.
Derrière les traumas et les sacrifices, Hosoda façonne une œuvre puissante sur le pardon et la solidarité, où des êtres « sans parents » apprennent à grandir comme ils peuvent. Son monde virtuel est d’autant plus touchant qu’il est à l’image de ses héros : un tourbillon lyrique en quête de sens, dans un monde qui semble en être dénué. Parce qu’il ose assumer cette dimension volontairement mélodramatique, Belle touche en permanence la corde sensible, sans pour autant sombrer dans le tire-larmes facile.
Ses magnifiques chansons, composées par Ludvig Forssell (Death Stranding) et Yuta Bandoh (Poupelle), accompagnent cette explosion de couleurs et d’émotions. Alternant avec une maîtrise folle le drame et la comédie, Mamoru Hosoda a ici franchi un cap majeur, qui fait de cette nouvelle exploration du virtuel son chef-d’œuvre. Nul doute que la richesse thématique de Belle, qui ose se diriger vers une noirceur inattendue dans sa dernière partie tétanisante, devrait être brillamment décortiquée dans les années à venir.
D’après le site Deadline
Belle devrait dépasser les 2 millions de dollars du jeudi au lundi. sur 1 326 écrans, selon le distributeurGKIDS. Avec les chiffres réels de samedi, a-t-il déclaré, le montant brut a dépassé 1,2 million de dollars, ce qui en fait du plus grand succès du réalisateur Mamoru Hosodaaux aux États-Unis .
Film magnifique graphiquement et au niveau de l’animation, bon mélange 2D/3D on sent que les studio japonais ont enfin acquis ce mix et savent comment le travailler.
Mais très frustrant venant de Mamoru Hosoda on peut vite se sur-hype quand on connait ses anciens chefs d’œuvres touchant émotionnellement ou musicalement.
Un mélange d’animé collé à une volonté de faire du Disney pour un large publique.
Amateur de Disney ce film est fait pour vous, de la chanson du romantisme, ect…
Le scénario est très très peu poussé à mon gout par rapport à ses anciens
films, je m’explique :
Des chansons, mais trop de chansons, certes parfois très touchantes selon la touche Hosoda, mais très vite rattrapé pars une histoire qui veux toucher à plusieurs sujets assez critique de la société japonaise sans trop pousser dans celui ci.
Plusieurs élément inutiles à l’avancé de l’histoire (relation personnage/intrigue…) , beaucoup de choses/sujets proposés sans être expliqués et développés.
Beaucoup trop de scène/plan inutile à l’avancé de l’histoire, juste pour meubler malheureusement.
Bref pour moi un bon film mais quand on ne connait pas le talent et la beauté de ses anciens films.
Miam Miam Disney
Je suis étonné qu’il y a plus de commentaires sur ce Chef-d’oeuvre !? Belle de Mamoru Hosada une claque un grand film.
Globalement déçu par le film..
On ne comprend pas pk la bete est méchante, car il se bat « sauvagement » ? De plus du mal à comprendre l’héroine.. Qui est timide et indécis mais qui a force dire « t’es qui ? » a la bete ouvre son coeur.. On comprendra plus tard qu’elle a hérité de l’empathie de sa mere mais c’est amené très bizarrement .
Reste de très belle image et de belles musiques , une réprésentation de la vie japonaise trjs passionnante, une « vraie » émotion sur la fin sur la courage qui sauve le film. J’ai préféré le garcon et la bete
Bonne année 2022 toutes l’équipe de ECRAN LARGE
BELLE émouvant une histoire de Suzu marqué par la mort de sa mère, introvertie elle se connect
à U un monde virtuel où elle prend l’apparence de BELLE une chanteuse, pendant un concert La Bête fait son apparition . Une adaptation de La belle et la Bête mais avec plus de profondeur en ce qui concerne l’identité de Dragon. un film a voir absolument en VO la voix de la chanteuse émouvante.
Mamoru Hosada nous livre d’une maîtrise le quotidien de Suzu en 2D et dans le mondes virtuel de U EN 3 D on en prend pleins les yeux. Le dernière film de 2021 mais quel film magnifique.
Pour moi ce film est une petite déception.
Graphiquement très beau, que ce soit dans la représentation de U aux textures très complexes et vraiment conçues pour être vues sur grand écran – certains plans d’ensemble ne peuvent bien rendre que dans une salle de ciné – ou dans le monde réel, tout en 2D hyper détaillée, notamment dans des décors très riches. Le charadesign de la partie dans le monde réel est celui de tous les Mamoru Hosoda depuis Summer wars, par contre Belle est clairement une princesse Disney.
D’ailleurs toute la partie U, est clairement sous influence Disney. Belle, le château de la Bête dont la salle de bal renvoie directement au film de 1991. Et puis il y a les chansons toutes les cinq minutes qui ont eu raison de moi dans ma tentative de regarder Frozen 2, déjà.
Je pense que cette incursion appuyée du style Disney dans le film de Hosoda est assumée par Jin Kim, un ex-animateur/designer des studios Disney, justement.
Ce qui est montré dans Belle concernant les mondes virtuels a déjà été montré dans Summer wars avec pour ce dernier une meilleure maitrise du rythme avec montée en puissance jusqu’au climax. Aussi, j’ai trouvé qu’il y avait redite et rien de bien nouveau.
En plus, dans Belle le rythme, mal tenu donne l’impression que le métrage est plus long qu’il ne l’est en réalité.
On pourrait rajouter que si le climax est surprenant, l’histoire sombrant d’un coup dans une noirceur qu’on n’avait pas vu venir, il est pourtant un peu traité à la légère avec des facilités scénaristique qui l’expédient un peu vite et le dédramatise un peu trop. Dommage, parce que du coup la réflexion sur la virtualité des rapports humains à l’heure du tous et tout connecté ne va pas très loin.