Noir c’est noir
Une rue dans la pénombre. De cette simple image, The Batman nous laisse entrevoir quelque chose de spécial : un retour à la peur primaire du noir, et aux démons que l’on imagine en sortir. Les quinze premières minutes du film, qui décrochent la mâchoire par leur efficacité et leur virtuosité, synthétisent une note d’intention merveilleuse, pour une entrée en matière remarquable. Le Chevalier Noir de Gotham est un boogeyman de film d’horreur, qui sculpte les ténèbres pour mieux hanter les rues de sa ville natale.
Avec sa voix-off désabusée de film noir, cette réinvention du super-héros impose une forme rugueuse, autant sur le plan visuel que sonore. Quelque part entre le réalisme contemporain de Nolan et le rétro-futurisme cher à Bruce Timm, les textures font vibrer cette éternelle Sodome et Gomorrhe, dont l’incarnation s’accorde à la violence rêche de son justicier. Comme régurgité par cet enfer qui lui a tout pris, Batman n’est que l’excroissance maladive de Gotham, voire est-il Gotham, tant il se fond dans ses torrents d’ombre.
Ce n’est sans doute pas un hasard si la première idée de génie du film est de faire appel au directeur de la photographie Greig Fraser (Bright Star, Rogue One, Dune), devenu l’expert hollywoodien dans la gestion de la noirceur et du clair-obscur. Alors que la nuit tombe sur la mégapole comme une chape de plomb, ses images brillamment composées semblent matérialiser le célèbre aphorisme de Nietzsche : « Si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi ».
Dans ce miroir déformant et désespéré, notre part sombre ne nous cache-t-elle pas nos véritables motivations ? Voilà la question fascinante que décide d’aborder The Batman au travers de son super-héros plus torturé que jamais, toujours à deux doigts de passer de l’autre côté de sa barrière morale.
Malgré le piège malin de son premier plan paranoïaque, piochant dans Conversation secrète pour introduire ses référents du Nouvel Hollywood, le long-métrage esquive l’origin story pour mieux parler d’un Batman en début d’activité. Loin de la maîtrise attendue d’un alter-ego censé symboliser le dépassement de son trauma originel, Bruce Wayne est prisonnier de son passé, cherchant un sens à sa vie moins par l’altruisme que par la vengeance. Ce terme, qui devient une ritournelle au fur et à mesure de l’aventure, marque à lui seul le bouillonnement d’un Gotham au bord de l’implosion.
Si l’ensemble prend la forme d’un véritable film d’enquête centré sur ses quelques personnages principaux (et qui replace enfin Batman en tant que « meilleur détective du monde »), il n’oublie jamais la force mythologique, et donc allégorique de ses icônes. Face à un scénario qui dévoile petit à petit l’héritage ambigu de la famille Wayne, les tourments de l’homme chauve-souris deviennent la métonymie de tout un peuple et de son pessimisme.
Chassez le vampire, la chauve-souris revient au galop
Au nirvana super-héroïque
D’un autre côté, The Batman nous avait prévenus dès sa première et magistrale bande-annonce. En utilisant la chanson Something In The Way de Nirvana en étendard grunge (qu’on retrouve d’ailleurs dans le résultat final), c’est toute une philosophie à la fois rebelle et sans espoir qui tiraille l’œuvre. Cet esprit de sale gosse rend le choix de Robert Pattinson encore plus évident, et impose l’une des plus belles incarnations du Croisé capé. Parfait dans la peinture d’un justicier ultra-violent, l’acteur joue aussi brillamment avec la vulnérabilité inhérente à son regard, régulièrement accentuée par de très jolis gros plans.
La connexion entre Bruce Wayne et Kurt Cobain est tellement limpide qu’on en vient à se demander pourquoi personne ne l’avait exploitée avant : l’enfant milliardaire traumatisé ne cherche pas à jouer au playboy pour s’assurer une couverture. Il est reclus, à la manière d’une rock-star dont l’addiction serait moins les drogues dures que les cavalcades nocturnes en quête de bras à casser.
Pour chipoter, on aurait aimé un peu plus d’Andy Serkis en Alfred
Mais la logique imparable de cette approche ne serait rien sans la présence de Matt Reeves derrière la caméra. Le réalisateur des derniers opus de La Planète des singes n’a peut-être jamais eu droit à la considération de son ami J.J. Abrams, mais il a su en tirer une force.
Telle une espèce en voie de disparition, le cinéaste a cette humilité de l’artisan concerné, dont l’exigence s’adapte toujours aux sujets qu’il s’octroie. Les aventures technologiquement bluffantes de César n’étaient pas sans rappeler le talent de Robert Zemeckis. The Batman devrait quant à lui asseoir enfin la suprématie d’un artiste essentiel, surtout à l’heure où la majorité des blockbusters ressemblent à des algorithmes sans âmes ou à des cases de cahiers des charges cochées n’importe comment.
Plutôt que de se limiter à un vase clos de références super-héroïques qui ont fini de devenir leur propre simulacre baudrillardien (coucou Marvel…), Reeves exploite avec déférence ses inspirations cinéphiliques, de ses hommages au film noir en passant par des élans fincheriens, sublimés par cette réincarnation du Sphinx (Paul Dano, brillamment sadique) en terroriste joueur façon Zodiac.
Avec le Sphinx, on reste scotché au siège
Vers l’autre Reeves
En réalité, The Batman se distingue aisément de la concurrence par sa cohésion thématique sans failles. D’aucuns diraient que ce nivellement par le bas est représentatif de la qualité globale du cinéma hollywoodien contemporain, et cela n’excuse pas totalement les quelques excès de zèle du film (notamment sur sa durée de presque trois heures). Pour autant, des costumes aux allures rustiques de David Crossman, Glyn Dillion et Jacqueline Durran en passant par la musique d’ores et déjà incontournable de Michael Giacchino, tout est dirigé vers une vision claire et revigorante, qui avance à pas feutrés comme la Catwoman hypnotique de Zoë Kravitz.
Bien entendu, c’est d’ailleurs du côté du casting que le long-métrage confirme le brio de sa démarche. Andy Serkis apporte un nouveau charisme à Alfred, Colin Farrell magnifie la bouffonnerie du Pingouin, et Jeffrey Wright nous offre rien de moins que le meilleur James Gordon des adaptations cinéma, toujours aussi intègre, mais aussi plus grave et sombre que par le passé.
Tout ce beau monde évolue à merveille devant la caméra de Matt Reeves, plus que jamais ancrée dans la réalité de sa diégèse. En accrochant son objectif au Bat-grappin ou à la carlingue de la Batmobile, le cinéaste assume la lourdeur de son univers, la gravité de laquelle tente de s’extirper un simple homme coincé dans un costume pare-balles. Au-delà d’offrir des scènes d’actions à la fois lisibles et impactantes, ce postulat permet à Batman de s’affirmer comme l’éponge qui absorbe les questionnements et les doutes de l’Amérique.
Là où The Dark Knight était un film qui affichait une foi inébranlable dans le peuple de Gotham, solidaire dans l’adversité dans un contexte post-11 septembre, The Batman constate, non sans un point de vue diablement nihiliste, que le monde a bien changé en dix ans. Matt Reeves nous offre une œuvre terminale sur la désillusion envers le système, qui contraint le super-héros à combattre certains des citoyens qu’il s’est juré de protéger.
Canonisons Matt Reeves rien que pour ce plan !
Tandis que la voie du populisme et de l’extrémisme ronge Gotham comme de l’acide, le dernier acte s’attaque frontalement à une imagerie dérangeante, qui n’est pas sans rappeler certains événements de l’actualité (comme l’assaut du Capitole en janvier 2021).
Même s’il a été écrit des années avant, The Batman prouve que le Chevalier Noir est un puits à fantasmes terriblement chevillé aux inquiétudes de notre monde qu’il traîne comme un boulet. Là est peut-être la véritable malédiction de cette figure tragique qui tente de dompter les ténèbres : en souhaitant la réconciliation de camps a priori irréconciliables, il perpétue un cycle de violence dont il reste le principal moteur. La fascination de l’abîme, encore une fois.
Le Bruce Wayne dépressif fonctionne lorsque ce dernier a atteint un certain âge et a, par conséquent, plusieurs années d’expérience en tant que Batman et donc une certaine fatigue par rapport au monde qui l’entoure (comme la version de Ben Affleck). Si on veut faire un Bruce Wayne plus jeune, ce serait plus logique d’en faire un idéaliste qui pense pouvoir changer le monde (comme la version de Christian Bale). Ici on a juste un brun ténébreux qui veut attirer l’attention en faisant la tronche en permanence, difficile de rendre attachant un héros qui fait penser aux faux dépressifs qu’on rencontrait au collège (comme la version de Robert Pattinson). Peu importe que des comics l’ai fait auparavant. Quand on regarde le film, indépendamment du reste, on s’ennuie.
Un film pour ado à la manière d’un Divergent ou d’un Maze Runner. Sauf qu’ici, c’est 3 heures! Qu’est-ce qu’on s’ennuie!
L’ennui! Probablement le pire film Batman depuis Batman et Robin.
C’est bon mais c’est (trop) long.
Grand fan du perso, ce film a une force qui est aussi une de ses faiblesses: il fait la synthèse de nombreuses inspirations cinés comme bd, c’est souvent réussi mais ça l’empêche de trouver son identité propre. L’impression de voir une enquête-hommage à ce qu’on a vu et lu depuis 40 ans. Morrison/Miller/Loeb/Burton/Nolan écrasent un peu Reeves, victime consentante de la gestion de l’héritage de ses artistes.
Les points Positifs : On découvre un peu plus Gotham que dans les autres prod , la photo est class et les seconds rôles tels que le Pingouin ou Alfred sont top .
Idem pour la bande son qui est plutôt réussie
Les Points Négatifs : Pattinsson a vraiment le charisme d’une huitre … Ce n’est carrément pas Bruce Wayne selon moi et je le trouve creux et ennuyeux au possible …
Une version Wayne un peu crade, négligé de lui-même, dépressif … on a envie de lui demander d’aller prendre une douche, d’aller chez le coiffeur et de prendre un Xanax !!!
Quant au Batman (Merci a la doublure de Robert d’ailleurs, qui a fait la majorité du Job) je ne le trouve pas a la hauteur de son héritage …Il est censé être initié aux Arts Martiaux, a la Gym et tout ça depuis sa petite enfance et Formé par la suite par la Ligue des ombres … et tout ce que Batman fait au combat c’est de distribuer des punchs « Gauche-Droite » version praline de Forain , a raison d’une 10e pour assomer un mec , ou se ramasser comme une m*** après un saut … Il est ou le Batman efficace version Super-Warrior tel qu’il devrait etre, même a ses débuts ???
Après …. C’est Looooong , y’a la moitié du Film qui ne sert a rien , des persos comme Catwoman ( avec sa moitié de cagoule en laine en guise de masque 🙂 qui est juste inutile et sans consistance, des scènes passives a rallonge , une Batmobile sortie tout droit de Fast & Furious version Dodge Charger, Quasi pas de Batarang, etc …
Bref une Grosse déception sur l’adaptation de ce Batman et plus encore sur celle de Bruce Wayne …
C’est beau, c’est classe, le son , la photo, bien filmé, quand Batman est en action c’est plutôt lisible et badass.
Mais shiiit c’est lent, long, plat , pâtisson et pour mon avis perso, fade, creux et le costume on dirait un cosplay sympa, bon c’est l’année 2 il me semble donc normal un costume qui deviendra par la suite obsolète mais bon dieu qu’il est moche qu’il est laid le masque.
Je suis un grand fan du chevalier noir , je collectionne les comics book .
J’ai un amour tout particulier pour ce personnage et je me suis ennuyé en visionnant ce film, qui a pourtant bon nombre de qualité.
Idem avec Catwoman, le costume c’est une catastrophe la nénette elle est super elle est machin mais p***** ça lui va pas bordel , je suis certainement un vieux con pour moi c’est Michel Pfeiffer qui avait interpréter avec brio le personnage.
Et l’idée déjà d’avoir deux méchants emblématiques dans le même film pour commencer c’est trop ambitieux.
Parfois trop l’impression que ça essaie de se la jouer en film d’auteur, bien sûr qu’on a pas envie de voir du Marvelisme aussi.
Ce film a été une petite déception .
Après je suis plutôt difficile avec Batman je n’ai pas aimé forcément les Nolan, Christiane B, pas fan de son interprétation froide , lisse, costume était trop technique sans âme.
De Nolan on se souvient plus du Joker et pour le reste franchement.
Le plus grand Batman restera pour moi Keaton et ensuite ben Affleck grâce à la vision de Snyder et au charisme d’affleck.
Moi je rêve d’un Batman a la John Wick avec le petit robin qui fracasse des crânes comme hit girl
Moi je serais producteur j’aurais téléphoné à Matthew Vaughn depuis bien longtemps pour faire un p***** de Batman.
Par ailleurs Zoé Kravitz est celle qui s’en sort le mieux là dedans **
Cause Ysl perhaps ^^
Paul Dano aussi a la fin.
Faudra voir le deuxième va 😉
@JR 28/02/2022 à 20:36…
Ok ça date…
Mais pardon,
Comparer Ectchebest (j’adore le gars huh)
Avec Pierre Gagnaire, c’est pas possible…
C’est comme comparer les peintres pompiers et les impressionnistes quoi ! ;)))
Et bien sûr Gagnaire c’est plus difficile d’accès et plus cher… c’est Paris.
C’est comme ça…. :(()
T’as un excellent chef très très bon ok.
Pis t’as un artiste quoi.
M’enfin….. ;)))))
Pis punaise
Kyle reese c devenu un troll…
C pas possible, il était cool avant ce mec.
Tu as perdu une femme sur le chemin frérot ou quoi ??
Haha,
Quel troll cette critique jpp:)))
Nan mais ç’est pas possible cette version.
Y’a que le milieu qui est bouillant.
Mais qd tu passes après the Dark Knight de Nolan, wowww, la prod le laisse pas faire là !!!
Le début, et la fin; entre autre; c’est vraiment surproduit pour les kiddos de nos jours cpp.
Bref,
Haha,
J’ai même pas lu la critique après 15 lignes.
Sans déconner, c’est un batman pour les gglss là non ???
Y’a rien qui va après 30mn.
Ça fait genre dark, mais en fait y’a rien de subtil.
Tu sens c’est impossible de passer après Burton et Nolan.
Truc de producteurs encore.
Malgré ça, le gars s’efforce de faire des beaux cadres, ça bien.
Ça veux faire un Batman à la Fincher mais les prods on dit « non pas trop qd-même » :(((()
Non mais vraiment…
Ou t’y vas à fond, ou ça sert à rien là après Nolan…