ÉLOGE D’UNE ICÔNE AUX MULTIPLES FACETTES
C’est avec un élégant respect que Emma Cooper a pris les rênes de ce documentaire, en collaboration avec une pointure de l’investigation, ultra informée. Tony Summers a passé des milliers d’heures au téléphone avec l’entourage de Marilyn Monroe, star absolue du Hollywood des années 1950, et nous embarque ici dans l’enquête qu’il mène depuis 1982, parmi les 650 enregistrements qu’il garde précieusement chez lui.
Actrices, agents artistiques, famille du psychiatre de la star… nombreux sont les témoignages qui racontent Marilyn Monroe, avec cette même douceur, sensibilité et émotion. Dès ses débuts en tant que nouvelle icône du music-hall en 1948, on parle de Monroe comme d’une travailleuse acharnée, qui se voue à une carrière impeccable. Ce besoin d’être absolument « perfect », comme elle le disait souvent dans ses interviews, est en fait inéluctablement lié à une enfance d’une grande tragédie, où l’abandon a fini par la murer dans un besoin de reconnaissance.
Tony Summers, tentant de faire marcher son objectivité après avoir passé des années à enquêter
Après des récompenses et des succès tels que Quand la ville dort…, Troublez-moi ce soir, ou encore Niagara, Marilyn Monroe, née Norma Jean Baker, n’a jamais cessé de travailler son jeu en profondeur. Chacune de ses journées de tournage se concluait par un cours de comédie. Jane Russell, qui lui donna la réplique dans Les Hommes préfèrent les blondes, éprouvait une immense admiration pour l’assiduité dont la pin up platine fit preuve dans sa carrière.
Cette satisfaction professionnelle, que Marilyn Monroe n’atteindra jamais au cours de sa filmographie, c’est aussi par le biais de sa vie sentimentale qu’elle tentait de la retrouver. Et c’est d’ailleurs cet aspect-là que Tony Summers met en lien avec sa mort. Pour lui, chaque fissure de la vie de l’actrice ramène à cette nuit du 4 août, où son corps fut retrouvé dans des draps blancs d’un lit bordé de flacons de pilules.
Avec un regard bienveillant pour Monroe, le documentaire de Emma Cooper tisse un portrait de la star et de ses débuts dans la machinerie du cinéma d’une manière plus qu’élogieuse, cherchant une certaine justice pour son image.
Marilyn Monroe, dans les rues de New York
DES RÉPONSES, MAIS RIEN D’INÉDIT
Au fil de son enquête, Tony Summers démontre avec grande habileté les éléments qui ont amené la vedette de Comment épouser un millionnaire à son tragique décès. En ligne de mire : ses deux mariages avec Joe DiMaggio et le dramaturge Arthur Miller, mais aussi (et surtout) la liaison qu’elle entretenait avec les frères Kennedy.
Toutes ses histoires et aventures n’ont cessé de la conduire à un chagrin immense et un énième abandon qui la remmenait à une journée de son enfance, marquée dans sa mémoire. Alors encore très jeune, l’actrice s’était retrouvée placée dans un orphelinat et vécut, dès lors, une vie faite de profonde solitude, et ce jusqu’au soir de sa mort. Née dans une famille où la folie rôde, l’actrice, elle, va multiplier les comportements borderline, paranoïaques et masochistes qui l’amenaient constamment à écrire ses pensées les plus noires dans les centaines de carnets qui purgeaient sa torture intérieure.
« Le sex-symbol épouse l’intellectuel » disait la presse
Depuis sa disparition, de nombreuses thèses ont fait surface pour expliquer ce qui a bien pu se produire cet été de 1962. Officiellement, il a été déclaré par le juge que la mort de Monroe était due à un « suicide probable », à la suite d’une prise excessive de barbiturique, d’hydrate de chloral, de nimbutal et d’alcool. Cependant, beaucoup de journalistes et experts se sont persuadés que la perte de l’actrice était due à d’autres raisons, notamment une en particulier : un assassinat, qui impliquerait le FBI, la mafia, Bobby Kennedy et John Fitzgerald Kennedy, les deux amants de l’actrice, alors respectivement Ministre de la Justice et Président des États-Unis.
Un ton énigmatique s’impose alors dans la deuxième partie du documentaire Netflix, tourné avec une direction artistique qui nous rappelle la série sur le tueur en série Ted Bundy. Les enregistrements et témoignages de l’entourage de Marilyn Monroe, y compris la veuve de Peter Lawford, soeur des Kennedy, laissent planer l’hypothèse d’une certaine responsabilité de Bobby et JFK dans la mort de l’actrice. Tout le monde semble savoir quelque chose, mais peu se mouillent, comme s’ils craignaient de dramatiques retombées et une réouverture de l’affaire. Bien que chacun des audios soit diffusé de manière inédite, la documentation qu’ils nous apportent n’est en rien nouvelle.
Cooper dépeint Monroe avec une grande sensibilité
Ceux qui apprécient fouiner dans le passé de l’actrice à coups de biographies, reportages et documents de son autopsie pour connaître le fin mot de cette question à un million d’euros (« Que s’est-il passé ? ») seront quelque peu déçus s’ils espèrent LA vérité qui cessera de les assoiffer. Le travail de Cooper et Summers possède d’innombrables qualités, à l’instar des images d’archives dont le public n’avait pas connaissance jusque là et d’enregistrements prenant aux tripes, mais rien de ce qui est raconté porte une vision neuve et fraîche à cette affaire qui remet en cause le gouvernement américain à l’époque de la Guerre froide.
Le Mystère Marilyn Monroe : Conversations inédites reste un documentaire honorable, porté par une émouvante nostalgie. Reste à voir quel regard apportera Blonde, faux-biopic Netflix sur l’actrice avec Ana de Armas dans le rôle du sex-symbol hollywoodien.
Le Mystère Marilyn Monroe : Conversations inédites est disponible sur Netflix depuis le 27 avril 2022
Une liaison fatale. Il faut voir le téléfilm bobby et Marilyn de 1993 excellent biopic injustement oublié et jamais sorti en DVD pour mieux comprendre le mécanisme de la politique et la vie privée de Marilyn Monroe dans ses derniers jours de vie jusqu’à sa mort trés bien évoquée dans ce film injustement oublié. Justine.
Les Kennedy sont et resteront d’horribles personnages de l’histoire !
Bonsoir…
Norma JeanE Baker les enfants…JeanE…
Maintenant l’assassinat de Marylin devenue ou devenant gênante… Why not ??
Surtout que le Bobby se tapait également sa belle sœur… Et qu’une personne bien précise était au courant de tout… Un certain Hoover, directeur du FBI…
Après, à quoi s’attendre d’une famille qui fit lobotomiser leur propre fille/sœur,Rosemary, à l’âge de 23 ans…
Car devenant « gênante »… Tiens, tiens…
Bref…