Le jeu de la mort et du standard
Le présentateur d’une émission de radio nocturne se retrouve aux prises avec un mystérieux auditeur assurant avoir pris sa femme et sa fille en otage : sur le papier, articuler la tension d’un huis clos autour d’échanges téléphoniques constitue un high-concept plutôt stimulant, qui s’inscrit dans la lignée du Phone Game de Schumacher mais également de l’excellent Buried. Il renoue avec une exigence d’unité de lieu, d’action et de temps propice à prendre le spectateur au piège d’une intensité anxiogène.
En concentrant les péripéties dans les studios d’enregistrement, On the Line s’offre un terrain de jeu relativement original, même s’il manque un peu de singularité esthétique et conceptuelle. Un décor quasi unique qui permet d’évidentes économies des frais de tournage, et instaure une ambiance nourrie de hors-champ grâce au confessionnal nocturne radiophonique animé par le héros : au fond, sait-on jamais réellement qui est au bout du fil ?
Un thriller en audiodescription
De fait, le début d’On the Line est plutôt solide, installant ses protagonistes à coup de dialogues parfois piquants. La situation liminaire est posée en quelques plans, sans tenter de tirer artificiellement à la ligne. On entre rapidement dans le vif du sujet et dans le studio, où la réalisation s’efforce d’insuffler un peu de dynamisme à son décor étriqué, permettant d‘orchestrer une montée en tension efficace dans l’attente de l’inévitable bascule.
Quitte à jouer à cache-cache, on veut la version Squid game
La tension joue à cache-cache
En dépit d’un démarrage prometteur, la tension ne tient pas tout à fait la distance et tend à s’effilocher au gré des bobines. La suggestion laisse place à une menace plus explicite… et plus convenue. S’ensuit une partie de cache-cache qui, si elle s’efforce d’exploiter le moindre recoin de son décor unique (le hall d’entrée, le toit), reste très programmatique dans ses effets.
Le film est adapté de Talk, un court métrage du même réalisateur paru en 2019, et on peut questionner la pertinence de l’avoir dilué de la sorte. Le scénario tente d’entretenir l’intérêt à coup de dilemmes moraux et de comptes à rebours divers, tandis que l’antagoniste en fait des caisses dans la folie démonstrative « à la Moriarty » de Sherlock. Jamais franchement déplaisant, On the Line peine toutefois à dépasser le cap du pilote automatique.
Reste Mel Gibson, plutôt à son aise dans ce rôle de plaisantin bourru sur les charbons ardents. On est toujours content de retrouver l’acteur, au service d’un réalisateur français de surcroît (avec un tournage à Paris, quand bien même le film est censé se dérouler à Los Angeles), mais sa présence interroge sur l’inflexion donnée à sa carrière. Aucune de ses multiples apparitions récentes, dans des films davantage dimensionnés pour la VOD que pour le grand écran, n’a marqué les esprits.
Si se tenir à l’écart des projecteurs médiatiques peut constituer un objectif tout à fait légitime (d’autant plus au vu de son passif controversé en la matière), ce n’est certes pas On the Line qui le remettra en haut de la chaîne alimentaire hollywoodienne. La modestie du projet et la limpidité du concept auraient pu lui conférer une certaine aura de sympathie, mais après Connectés, il laisse surtout l’impression tenace d’un nouveau film de confinement, avec ses limites inhérentes.
Surtout, ne raccrochez pas, la tension va revenir
Twist téléphone studio
On the Line compte certainement sur ses twists finaux pour marquer les esprits. Il annonce la couleur dès son ouverture, placée sous le signe de l’illusion avec son faux sang en forme de lointain écho à Sleepy Hollow. Le problème, c’est que si son retournement de situation principal est certes inattendu, il dévalue le film plus qu’il ne le renforce.
Surtout, il calque si étroitement les articulations d’un autre qu’on se gardera bien de le nommer ici, sous peine d’éventer les tenants et aboutissants du scénario à tous ceux qui l’auraient déjà vu (et qui, pour la plupart, feront d’eux-mêmes le rapprochement). Sauf que contrairement à son évident modèle, le twist d’On the Line apparaît bien moins organiquement lié au concept du film, et plutôt plaqué pour un effet aussi choc que gratuit.
D’autant qu’une fois ce modèle en tête, le twist enchâssé devient par ricochet tristement prévisible, et laisse un goût d’autant plus amer qu’il renforce une certaine impression de vanité. Le film abat ses cartes trop tard pour se transformer en écheveau réellement ludique, et donne davantage le sentiment de rire du spectateur que de s’amuser avec lui.
On the Line est disponible en DVD et VOD depuis le 15 février 2023 en France
L’ancien animateur radio NRJ Romuald Boulanger est passé aux États-Unis depuis des années, en qualité de producteur (de trucs pas terrible du tout). Venu à la réalisation, ça n’est pas mieux, même si on trouve une même thématique à chacun de ses opus télé ou ciné : le huis clos.
Une parenté avec les studios de radio ? Ça sera le contexte de son film, à la fois proche et loin du « Conversations nocturnes » de Oliver Stone puisque parasité par une intrigue à base de psychopathe menaçant au téléphone, et autres retournements de situation parmi les pires que pourrait nous créer un Shyamalan – c’est à dire constitués de désamorçages de tension, poussant le film vers la farce cynique… ce qui, pour lui (et peut-être pour Boulanger) représente de la comédie. Et pour les spectateurs, de l’escroquerie visible à des kms.
Alors, avoir Mel Gibson en rôle principal devient trompeur, d’autant que ça n’offre aucune catharsis pour l’acteur, habitué à de gros débordements verbaux par le Passé.
Pas bien rythmé, des acteurs moyens, ne racontant rien sur l’Amérique (et à peine sur la nature humaine)… plutôt dispensable.
Film en suspense total, j ai adoré merci
Divertissant sans plus. Mel Gibson cachetonne dans un tas de petits films pour renflouer sa société de prod ICON et financer la suite de La Passion du Christ dont le tournage devrait d’ailleurs commencer au printemps d’après ce que j’ai pu lire récemment. Gibson a déclaré plusieurs fois ces dernières années que le métier d’acteur ne l’intéressait plus vraiment et qu’il préférerait se consacrer à la réalisation. Étant un immense fan du bonhomme en tant qu’acteur et surtout en tant que réalisateur, je suis extrêmement curieux de voir à quoi va ressembler cette suite de l’un de ses plus grand chef-d’œuvre (avec Braveheart et Apocalypto). Malgré tout ça fait toujours plaisir de le voir jouer à fond… Mais je suis désolé mais sans la VF de Jacques Frantz c’est plus pareil.
Pas tenu 20 minutes, c’est rare pour moi. Moche, mal écrit, mal joué… une vraie daube
Bon bah c est tellement de la merde que je vais spoil, ça évitera de perdre du temps : Revoyez plutôt le The Game de fincher ..
On en est où du retour de l’arme fatale ? C’est tombé à l’eau ?
Parce que Mel il va finir comme Bruce. Et ça fait de la peine…
Un film poussif et décevant avec un final ridicule… Mel Gibson (que j’adore) semble s’être perdu dans ce « téléfilm » de seconde zone.
Le film est assez divertissant mais les deux twist finaux sont catastrophiques c’est limite on c’est foutu de ta tronche c’est honteux comme final sérieux , sûrement une des pires fin de films que j’ai vu dans ma vie et j’en ai vu passer des fins naze
@Satine21
Alors j’adore clairement Jacomy, mais j’ai énormément de mal à me faire à Gibson avec la voix de Denzel, Brosnan ou Whitaker… Mais bon, je vois pas qui aurait de toutes façons pu passer après l’indétronable Jacques Frantz.
Sinon vous êtes toujours aussi intoxiqué sur ce site de m ……
Mel Gibson est controversé ?Pas plus que Polanski (que vous aimez beaucoup),Depp, Woody Allen,Piere Palmade (oui je l’ajoute à la liste des .,…..),Cosby , Epstein, Weinstein, Beatty Warren,Ariel Emanuele (oui oui propos homophobes, Eastwood,Baldwin ,Pitt, Berry,Brisseau Jean Claude..on peut continuer…Tous ont des casseroles graves ..Tous !!!!!