Série B-ear
Qu’est-ce qui pouvait mal se passer ? Tout. Son concept frôle le Sharknado et autres films de grosses bestioles aux forces décuplées faites en CGI honteux. Crazy Bear aurait pu ne rester qu’une curiosité de festival, faite pour être vue entre deux bières et deux potes qui parlent aux personnages à l’écran. Il aurait pu ne ressurgir que bien plus tard, une fois oublié, pour faire office de remplissage sur les plateformes de VOD les plus obscures.
Mais il n’en est rien. Car si le nouveau film d’Elizabeth Banks tutoie effectivement ce genre de série Z dans son postulat de départ, et s’il en assume beaucoup les codes, il est très différent de par sa volonté d’être un film abouti et solide dans ce qu’il propose. Tout l’inverse d’un Mega Piranha et ses petits camarades nanardesques qui n’ont pas même la prétention de faire semblant.
Les amateurs du genre retrouveront pourtant dans Crazy Bear l’essentiel de ce qui fait le charme de ces productions : un animal assoiffé de sang fait en mauvaises images de synthèse, du gore gratuit dans tous les sens avec de gros plans sur des blessures dégoûtantes, des personnages clownesques qui servent de chair à pâté toutes les cinq minutes, des dialogues pleins de second degré…
Pour porter tout ça, une galerie de personnages tous plus caricaturaux et drôles les uns que les autres (parmi lesquels un petit chien adorablement ridicule qui ne meurt pas, donc pas de crainte à avoir). Dans cette forêt de conte moderne où les ours cocaïnés et les campeurs se courent joyeusement après, les mafieux pas très méchants et les gardes forestiers pas très gentils défendent chacun leur bout de gras tandis que Maman Ourse taille dedans. Un ton au croisement d’un Blacksheep sans fantastique et d’un Bons Baisers de Bruges sans cerveau.
Petit Ours Brun, enfant star tombé dans la coke
Déjà Culte
Si le film commence sur les chapeaux de roues pour ne plus jamais redescendre, certaines de ses séquences en particulier tirent leur épingle du jeu et démarquent Crazy Bear d’un gentil film de déconne sans inventivité. De toute évidence, Elizabeth Banks s’est éclatée derrière sa caméra à faire éclater ses personnages devant, et le spectateur s’amuse autant qu’elle.
Le premier affrontement entre le personnage de Keri Russell qui cherche sa fille et Maman Ourse qui cherche sa coke est déjà l’occasion de mettre fin à la grande interrogation de tous les promeneurs : en cas de rencontre musclée avec un ours (sachant que ce sera toujours lui le plus musclé), faut-il grimper à un arbre ? Réponse dans une scène pleine de rebondissements où le suspense se bat en duel avec la comédie.
Mais c’est quelque temps après que survient la séquence la plus magistrale du film, que n’importe qui pourra retenir comme “la scène de l’ambulance”. Introduite avec une révélation faite par le personnage délicieusement insupportable de Margo Martindale, elle démarre comme un pétard qui n’en finit pas d’exploser pour partir en course-poursuite chorégraphiée entre une ambulance et l’ours qui veut boulotter ses passagers. Un moment mémorable qui, là aussi, ne laisse pas son spectateur respirer entre éclats de rire et rebondissements absurdes.
La maîtrise évidente des scènes d’action et de suspense y est pour beaucoup dans la réussite du film, et dans cette catégorie, il faudrait aussi citer les pourparlers entre mafieux et petites frappes, que ce soit dans les toilettes ou près du kiosque dans la forêt. C’est aussi le sérieux de la mise en scène associé au second degré général qui permet au dernier acte, tiré par les cheveux jusqu’au scalp, de fonctionner malgré ses grosses ficelles et ses effets spéciaux toujours plus laids (et, pour une fois, on s’en fiche).
Quand on vous dit que les urgences sont débordées
La morale du conte
Dans la véritable anecdote qui a inspiré cette histoire, le malheureux ours ayant sniffé trop de cocaïne en est mort bien avant d’avoir pu laisser libre cours à son bad trip. Ici, même si Maman Ourse aurait dû clamser d’une overdose dès le début, le film la montre s’envoyer des paquets entiers de farine sans qu’elle semble en être incommodée. Tout d’abord parce que le film ne recherche évidemment pas la vraisemblance. Plus encore, c’est surtout parce que l’intérêt est de dépeindre un animal devenu super-héros de sa cause en réponse à la pollution et aux abus des humains, lui donnant l’occasion de leur rendre la monnaie de leur pièce.
Car oui, même si Crazy Bear n’a pas vocation à être édifiant, son message n’en reste pas moins écologiste et même assez anti-spéciste, au vu des nombreux parallèles faits sur le thème de la parentalité entre les personnages humains et Maman Ourse. Contrairement à la plupart des films de bestiole agressive (requin, crocodile, serpent…), celui-ci ne se termine par sur l’atomisation de l’animal, parce que cette formule trop usée n’a plus grand-chose de pertinent aujourd’hui.
Nicolas et Pimprenelle n’ont pas été sages
Autre élément indispensable à la réussite de Crazy Bear : le casting irréprochable. Si Margo Martindale a déjà été mentionnée, il faut aussi saluer le retour d’Alden Ehrenreich sur grand écran après le compliqué Solo: A Star Wars Story et qui se prend ici pour le Colin Farrell du film en bandit de pacotille dépressif. Dans le rôle de la mère à la recherche de sa fille, Keri Russell brille et confirme son aisance dans le registre horrifique depuis Dark Skies et Affamés.
Ray Liotta, qui avait été révélé dans Les Affranchis en 1990, se sent comme un poisson dans l’eau dans la peau de ce mafieux aguerri et redouté de tous qui sera ironiquement son dernier rôle. Aux côtés de tout ce beau monde, chaque personnage secondaire est un atout charme et fait office d’huile d’olive extra-vierge bio dans les rouages de cette machine qui roule infiniment mieux qu’on aurait pu le croire au premier regard.
« Il en faut peu pour être heureux » – Baloo
Avec sa fin cousue de fil blanc et plus feel-good qu’autre chose, Crazy Bear ne prétend pas révolutionner quoique ce soit au cinéma. Mais son message savamment disséminé entre deux seaux de tripes en fait malgré tout un film plus abouti, plus fini et surtout plus malin que la plupart de ses semblables. Peut-être trop propre et gentillet pour les fans purs et durs de téléfilms poisseux et cassés, le film de Banks aura de quoi réjouir largement les amateurs de comédie noire, dont le sourire ne quittera pas les lèvres tout au long du film.
Je me suis bien marré et je n’aurais pas découvert le film sans Écran Large donc merci!!!
Perso, j ai beaucoup aimé ce petit délire gore à souhait. Les mises à mort w*f m ont bien fait glousser, je me suis même esclaffé par moments. Alors certes, il n y en a pas beaucoup, car peu de personnages au final, mais elles ont toutes un truc. Soit elles jouent sur la surprise, soit sur le côté bien crade et délirant, mais surtout rien ne nous est épargné. C est très fluide( et y en a bcp dans le film d ailleurs) et l’action est très lisible. J ai fallit détourner les yeux plusieurs fois, mais je suis trop curieux et malsaint pour ça… et ce concept est juste mortel. Et franchement tout est très bien fait, même l ours je trouve pour un film concept w*f à la sharknado. Bref, que des bonnes surprises, contrairement à 65. Après j ai pas encore vu John wick 4 mais là c est un autre niveau.
Vu et c’est plutôt rafraîchissant. Une première heure menée tambour battant, c’est drôle, l’ours en CGI est bien fait, et Banks sait tenir une caméra. Malheureusement un gros de mou sur la dernière demi-heure avec feu Ray Liotta en roue libre. Mais au final on ne s’ennuie pas et ça vaut toujours mieux que les 3h de John Wick 4…
Le concept est fort mais l’exécution bof bof.
C’est évident que Banks s’amuse et aime son histoire, mais malheureusement sa grammaire cinématographique est encore beaucoup trop faible pour réussir à tenir le concept sur 90min. Dans quelques années, peut-être…
J’ai bien aimé la scène de l’ambulance mais me semble cristalliser le fossé entre l’écriture et la réalisation. C’est drôle mais pas assez pêchu ni cruel (le brancard… Lars Von Trier l’a déjà fait en 1000 fois plus dégueulasse dans « The House That Jack Built »)
Je ne comprends pas que Lord et Miller de soient que producteurs sur ce projet qui semblait taillé pour eux.
Je reverrais le film sans déplaisir, mais ce n’était pas la comédie horrifique délirante à laquelle je m’attendais.
Quelle bouse ! Bon concept mais qu’est-ce qu’ils sont allés foutre à mettre des gamins là dedans sérieux ? Ils ont voulu en faire un pseudo film familial alors que c’était juste une bonne grosse comédie gore et turbochargée qu’il fallait envoyer, et basta. Quel dommage.
Je l’ai vu hier et j’ai passé un excellent moment ! Par contre, je n’ai pas trouvé les effets numériques horribles… Je l’ai trouvé bien faite cette ourse ^^
Le film est dispo sur internet, n’allez pas dépenser 15 balles dans cette merde
La rédaction ne doit certainement pas avoir vu le film pour délivrer une telle critique. C’est nul, mal fait, les acteurs jouent comme des pieds et ce n’est jamais drôle (mis à part peut-être la scène de l’ambulance qui permet d’esquisser un sourire).
La vanne « ours polairoid » est validée
Il y a une scène cool sur 1h30 de film. Le reste est abyssalement mauvais.