Contrôle technique
« C’est une secte avec des voitures » explique le nouveau superflic joué par Alan Ritchson à une Brie Larson en roue libre, dans un décor tout droit sorti des meilleurs épisodes de Code Lyoko et au terme d’une énumération pertinente des exactions commises par Dominic Toretto et ses sbires. Les scénaristes Dan Mazeau et Justin Lin auraient-ils décidé, sur la ligne de départ de la prétendue dernière course, de faire preuve d’un peu de lucidité, voire de remettre en question l’ego-trip de Vin Diesel ?
Bien au contraire, car monsieur biscoteau numéro 516584 est à ce moment du récit un antagoniste. Sa diatribe n’est qu’une pointe d’humour du duo, pour ne pas dire un doigt d’honneur de plus adressé au public, dans un film qui en compte au moins autant qu’il compte de bagnoles. Parce qu’à ce stade, il nous a déjà infligé le traditionnel barbecue de ladite secte, d’ordinaire réservé pour l’épilogue, mais toujours largement sponsorisé par Corona. En d’autres termes, l’excuse du divertissement sans prise de tête autorise non seulement une fainéantise ahurissante, mais aussi à se payer la tête du pauvre spectateur qui va forcément découvrir le pot d’échappement aux roses : Fast X est à peine un vrai film.
Son existence ne tient en effet plus qu’à trois choses : l’orgueil de Vin Diesel, le cynisme d’Universal et 340 putain de millions de dollars apparemment, soit théoriquement le quatrième plus gros budget de l’Histoire derrière trois mastodontes Disney (la faute au Covid… et probablement aux exigences salariales des comédiens). Commencée sous le commandement de Justin Lin, avant que celui-ci ne prenne la tangente pour « divergences créatives », la production s’est retrouvée purement et simplement sans metteur en scène pendant une semaine, si bien que Michelle Rodriguez et Charlize Theron auraient supervisé leur scène de baston – l’une des pires – elles-mêmes !
Lorsque le Français Louis Leterrier, habitué des blockbusters stupides, a repris la main quatre jours à peine après le coup de fil du studio, c’était clairement pour maintenir tant bien que mal le navire à flot, aux côtés du pauvre réalisateur de seconde équipe Alexander Wiitt, responsable de Resident Evil : Apocalypse.
Alexander Wiitt et Louis Leterrier qui essaient de redresser la barre
Réécrit complètement à l’arrache à partir d’un scénario qui ne devait déjà pas être un sommet de cohérence, le film en est réduit à un enchainement de saynètes toutes plus absurdes les unes que les autres (mention spéciale aux quelques lignes de dialogue d’Helen Mirren), avec en guise de colle UHU bon marché dix minutes de timelapse des nombreuses villes visitées, la playlist « Hip-Hop Favourites » de Spotify et des extraits du Lac des Cygnes remixés par Brian Tyler. Pas merci pour ça.
Family Assemble
Le vrai fil rouge, c’est Jason Momoa, figurant invisible de Fast Five promu gosse de riche psychotique engagé dans une vendetta contre la « Famille ». Et heureusement, puisque le Aquaman de James Wan (un ancien de la franchise) a décidé de cabotiner au maximum pour faire passer le temps entre deux répliques tirées d’un recueil de citations inspirantes. Tout le contraire de Vin Diesel et de son sérieux littéralement papal. Ses grognements fiers, son sauvetage du Vatican, ainsi que l’insistance sur la foi, sa croix et cette satanée statue du Christ rédempteur, en font l’élu des dieux d’Hollywood, venu nous bénir de ses belles valeurs.
Sur la feuille de route, tous les feux sont au vert pour un affrontement hautement pyrotechnique entre les deux bestiaux. Pourtant, le duel n’occupe qu’une petite partie de l’intrigue et pour cause : il faut bien caser le reste de la Fast Family© incestueuse, quitte à provoquer les problèmes mentionnés plus haut. Diesel, Universal et leur clique peuvent bien revendiquer le plus bourrin des spectacles estivaux, ils tombent dans exactement les mêmes travers que leurs concurrents les plus soporifiques, que les réunions de super-héros les plus fastidieuses ou même que les blockbusters français les plus gaulois.
Comme eux, ils se forcent à caser le plus de personnages et de vedettes possible en 2h21, au détriment de toute cohérence narrative… et de l’action, soit l’intérêt premier de la saga. D’où un montage alterné géant, jonglant entre la quête de Vin Diesel, les chamaillages de Charlize Theron et Michelle Rodriguez et l’équipe menée par l’insupportable duo Ludacris-Tyrese Gibson. Chacun de ces arcs multiplie les rencontres pas vraiment fortuites, accordant à chaque personnage au mieux une introduction musclée (Jason Statham), au pire le privilège de se promener en arrière-plan pendant tout le film (Han, dont le seul fait d’armes est une dégustation de space cake… qui n’aboutit sur rien).
Le Avengers : Infinity War des Fast & Furious se balade péniblement entre les membres de la « Famille » et en invente même des nouveaux pour justifier ses pires raccourcis narratifs, comme la pilote jouée par Daniela Melchior. Sauf que l’inconsistance de chacun de ces personnages-caméo, de même que leur invincibilité totale, ne font qu’annihiler la moindre trace de fun ou de suspense, a fortiori lors d’un cliffhanger qui ne trompe absolument personne.
« Rien de particulier, mais on est là, quoi »
Pour faire de la place à une horde de personnages creux, Fast X se vide de tout enjeu, de toute scène d’action amusante, de tout rebondissement, de toute thématique. Et à la fin il ne reste plus rien qu’une bouillie numérique hideuse dans laquelle surnagent la moitié des acteurs les mieux payés du secteur, à peine mise en scène pour un Louis Leterrier surtout occupé à mener coûte que coûte le projet à terme, histoire de lancer de nouvelles suites qu’on imagine à peine moins cyniques. Pas vraiment l’idéal du divertissement à l’américaine.
Les heures sombres de Skyblog et de Tokyo Drift
Monster truc
Dès l’ouverture, le film se feint d’une petite provocation en nous rappelant au bon souvenir de Fast & Furious 5 et de son amusant climax, vestige d’une époque où les exécutifs aux commandes mettaient encore un minimum le coeur à l’ouvrage. Car fut un temps où les F&F mettaient la stupidité de leur scénario au service de scènes d’action sinon particulièrement inventives, au moins sacrément généreuses, telle cette fameuse course-poursuite à travers les rues de Rio. Scènes dont on trouvait encore les traces dans les rigolos Fast & Furious 8 et 9. Et ce plutôt que d’énumérer bêtement toutes les célébrités qui ont daigné cachetonner dans la licence.
Contraint de réunir les castings de neuf films (10 en comptant le spin-off) tous plus bancals les uns que les autres, Fast X ne retient de la période dont il veut exploiter la nostalgie que des concepts plus crétins les uns que les autres. Partie de flipper à la bombe en plein Rome, drainage d’hélicoptères, gadgets improbables made in John Cena et descente sur barrage… Des idées a priori incongrues, qui occasionnent quelques plans assez drôles (la grue), mais qui trouvent toujours leurs équivalents dans les opus précédents, la sympathie en moins.
Et pour quelques poursuites grandiloquentes, il faut se fader une trouzaine de mano a mano génériques et interchangeables, destinés à ponctuer chaque nouvelle rencontre avec un énième méchant-devenu-gentil, sans laisser trop apparents les collages maladroits du scénario. Chorégraphies peu inspirées, mise en scène mécanique… Il n’est même plus question de faire oublier les invraisemblances, mais de lobotomiser le spectateur à coup de bastons oubliables, de punchlines rincées et de blagues méta pour mieux se jouer de lui.
L’excuse du divertissement décérébré, du fameux « débranchage de cerveau », ne tient plus à partir du moment où les délires caractéristiques de la saga – par ailleurs tous allégrement spoilés par les bandes-annonces, climax compris – sont occultés par un défilé de stars à peine plus intéressant que la retransmission de la montée des marches cannoise, laquelle a au moins l’avantage de troquer les débardeurs sales pour les robes à paillettes. Peut-être faudra-t-il s’en contenter cette année. Pour ce qui est du divertissement bourrin, d’autres films ont prouvé récemment qu’il était toujours possible d’infuser un peu d’inventivité et même de sincérité dans le genre, et ce pour moins de la moitié du budget.
Bouh, les fils cachés, les filles cachées, les sœurs cachées… Ça continue encore ?
Oui, et ça énerve tellement que la Saga a la bonne idée de dégainer Jason Momoa Depp pour venir anéantir toutes ces familles, qu’on compte maintenant au nombre de 4 !
Anéantir ou presque – mais ça commence à peine. Promesse vaine alors que cette série de films est devenu une parodie de super-héros, imitant leurs codes techno gadgeto rigolos globe trotters Avengers etc ? Ainsi que ceux en cours depuis Dragon Ball Z – un nouvel antagoniste encore plus fort, de nouvelles techniques de combat (en véhicules) bien explosives et alambiquées, des renaissances à gogo, et toujours d’anciens ennemis qui font volte-face pour des questions d’honneur. Cipher étant ici l’équivalent de Freezer, présente en dépit du bon sens (à moins d’une énième résurrection, comme le suggère une des dernières scènes).
Donc Momoa, homogène avec la saga niveau carrure, tout en étant plus mince et queer… il fait le show, il joue, foire une blague sur trois, fait vraiment de la moto nue tête et cheveux au vent (avant de jouer un jour Lobo). Jolie attraction, avec en bonus un autre Aquaman (celui de « Smallville »), Alan Ritchson – on dirait un mix entre Dwayne Johnson dans le 5, Henry Cavill dans « Mission Impossible : Fallout » et… Rayane Bensetti.
Pendant que l’intégralité du casting ne se fréquente plus, dispersé en plusieurs groupes (c’est un peu plus justifié là) certains faisant acte de présence sans rien avoir à faire, à part un peu de baston (Sung Kang, forcément).
Au moins John Cena et le petit Leo Abelo Perry sont très justes, avec de bons arcs narratifs et de la fragilité à jouer (et même la participation de la fille de Paul Walker)… eux ressemblent déjà plus à des êtres humains.
Et l’intrigue de rebondir telle la grosse boule de flipper à Rome, passant d’un acteur Marvel à un autre de DC/James Gunn, sans aucune logique cinématographique.
Et pire, en reposant sur l’idée de construire une réflexion sur les actes passés de cette bande, actes surréalistes mais aussi énormément destructeurs. Sauf que la seule victime qu’on y convoque est un mec déjà fou et méchant. Tout ça appartenant au contexte du cinquième film, absurdement révéré alors que c’est celui dont on aurait dû questionner dès le départ quels dommages collatéraux ont pu être commis. Ou bien sont-ils si doués qu’ils ratent toujours les passants ?
Normal, c’est aussi du jeu vidéo : comme chez John Wick (en moins violent), le monde extérieur n’existe pas, il n’y a que des PNJ dans des paysages de carte postale… à peine on y voit des gens sauvés dans un café. Mais jamais on ne voit ces soit disants héros hurler aux badauds de se mettre à l’abri, ou au moins les sauver directement. Les toucher quoi ?
Ben non, seul comptent quelques immeubles précieux, et une ou deux personnes rencontrées il y a peu.
Quand même des super-héros, les vrais hein, avec des costumes et superpouvoirs, sont capables d’avoir plus de substances que des gus normaux sensés représenter les classes populaires… C’est bien qu’il y a un problème quelque part.
Mais bon, c’est divertissant et ça vous donne votre dose de badaboum…
Le film est en fait à l’image de ce que j’ai vu au début mais que je n’ai pas compris l’intérêt c’est à dire le repas en commun au début du film et le changement de chaise de Ludacris devant Tyrese Gibson puis l’instant d’après et ce jusqu’à la fin il est resté à sa place initiale ! Quel est l’intérêt d’avoir laissé ça au montage si c’est pour faire un faux raccord dans un film qui en est justement un dans toute cette saga ? En un mot : inutile !
Porn movie !!!
Étant données les critiques je m’attendais vraiment à une purge. Et j’ai été agréablement surpris par le film. Alors oui il y a un paquet d’incohérences et de facilités scénaristiques. Mais Fast X est généreux en scènes d’action toujours plus wtf. Après tout on sait ce qui nous attend devant ces films qui misent tout sauf les oscars. Il relève le niveau du 9 qui m’avais déçu. Comme on dit, les goûts et les couleurs…
Le pire film de la saga alors que deja le 9 etait deja bien a chier ,ya absolulent rien mais rien qui va même pas une scène d’action de combat qui est positif,deja physiquement ils sont tous aussi fort que les Avengers surtout Vin Diesel,tous super intelligent ,encore plus fort que l’equipe de Mission impossible ,ya eu une solution a tout ,tout les acteurs même Momoa sont insupportable franchement Louis Letterier c’est un grand réalisteur mais il nous a largement habitué a mieux « Hulk », »Danny The Dog » ,il a juste suivit le cahier des charges des producteurs a aucun moment il apporte sa patte c’est dommage mais c’est comme ça.
J’ai regardé le film,merci le streaming. Je m’attendais à un film bien nul. Je suis assez surpris. On sent qu’une bonne partie du film a été tourné sans réalisateur,il y’a un trou dans le développement du film. Sinon Momoa s’est éclaté durant le film. Une bonne surprise.
Pfff film fatiguant et ridicule .
Comment des choses du genre peuvent sortir …
Tiens Universal viens de le lancer en streaming le film aura même pas fait 1 mois au cinéma .. enfin Vin es remis en place avec sa familly 😉
Franchement, trop triste quand ils meurent presque tous à la fin, moi j’en pleure encore, rien que pour ce moment d’émotion, merci Monsieur Vin Diesel 🙁
Un film TikTok quoi, sans plus