A straight story
Insubmersible est une histoire vraie. Folle, mais vraie. C’est autour de cela que Netflix a basé toute sa communication. « Assistez à l’incroyable », lit-on sur l’affiche. Fait divers peu connu ailleurs qu’aux États-Unis, notamment du côté des plus jeunes, la traversée de Diana Nyad est effectivement incroyable. Cet exploit mérite d’être raconté, et il est presque difficile de croire en la réalité de ces événements tant le long-métrage est une suite de moments improbables.
À son âge, Diana Nyad a frôlé la mort en nageant 52 heures de suite au milieu d’un océan infesté de requins et de méduses mortelles, luttant contre une météo pas toujours clémente. Plus fou encore : après avoir échoué à 28 ans, elle a réessayé à plusieurs reprises une fois la soixantaine dépassée, jusqu’à réussir au bout de la cinquième tentative. C’est la troisième personne, à réussir la traversée, mais la première à le faire sans cage à requins.
Diana est obsédée par son propre nom de famille depuis toujours, Nyad (naïade), qui se rapporte à une divinité féminine des rivières et des sources dans la mythologie grecque. Plus qu’une envie, réaliser cet exploit est son destin. Au-delà de sa prouesse qui mérite en effet de faire le tour du monde, dresser le portrait d’une femme aussi complexe – et parfois proprement insupportable – est un choix intéressant. Les réalisateurs ont décidé d’en faire le cœur de leur film, privilégiant les combats entre Nyad et son équipe que ceux contre son propre corps.
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Un travail d’équipe
Insubmersible n’est pas seulement le récit d’une traversée à la nage, c’est aussi l’histoire d’une femme au passé difficile, qui lutte chaque jour pour se faire reconnaître et tenter de retrouver une gloire disparue depuis bien longtemps. Interprétée par une Annette Bening convaincante, Diana Nyad est un personnage loin d’être tout blanc. Elle tend plus vers le gris très foncé, tant son comportement et ses obsessions nuisent à son entourage.
Dotée d’une motivation à toute épreuve, Nyad est un personnage difficile à apprécier. Dans une interview accordée au magazine T du New York Times, Annette Bening a affirmé que les rôles compliqués l’attiraient. « Les gens trop forts sont chiants », estime-t-elle. « Je voulais dresser un portrait authentique, mais en même temps rire un peu et raconter une histoire qui plaise aux gens ». La voilà donc rayonnante d’égoïsme dans un film pratiquement taillé pour elle. Mais Diana Nyad n’est qu’une pièce parmi les nombreuses personnes qui ont participé à cet exploit.
Les moments de complicité entre ces deux personnages : les meilleurs passages du film
C’est dans ses personnages secondaires puissants et merveilleusement interprétés qu’Insubmersible trouve sa force principale. Et sans surprise, l’autre grande performance du long-métrage se trouve inévitablement du côté de Jodie Foster. L’étincelante et tiraillée Bonnie Stoll, sœur de cœur de Nyad et cheffe d’expédition, constitue la face lumineuse du film. Si Stoll était la force tranquille du voyage, Foster est celle d’Insubmersible. Comme à son habitude, la comédienne est d’une remarquable justesse, poignante dans le rôle de cette femme qui tente d’empêcher sa meilleure amie de dépasser les bornes et d’entraîner ses proches dans une chute presque inévitable.
Difficile de ne pas s’attacher à l’équipage de ce bateau qui risque sa vie à plusieurs reprises uniquement pour les beaux yeux d’une nageuse égocentrique et presque misanthrope. Diana n’a de considération que pour Bonnie, avant de prendre conscience de l’importance de son entourage dans cette expédition périlleuse. C’est là qu’intervient un second rôle majeur, le navigateur John Bartlett, incarné par Rhys Ifans (Coup de foudre à Notting Hill, House of the Dragon). Lui aussi permet au spectateur de s’attacher et de trouver un point d’ancrage grâce à sa relation difficile avec Nyad, parfois enflammée, parfois cotonneuse.
Jodie Foster, encore et toujours parfaite
Proche de la n(O)Yad(E)
Mais Insubmersible sonne parfois (souvent ?) faux. Parce que le long-métrage crie « film à Oscars » avant de crier « docu-fiction ». Difficile de ne pas se perdre dans les intentions des cinéastes qui ne savaient visiblement pas où donner de la tête. Si la moitié des dialogues est réussie, l’autre moitié déborde de platitude. Ajoutez-y une bande originale banale et peu mémorable, une voix off qui compte les mouvements de Nyad en plusieurs langues (pour quoi faire ?) et une utilisation bancale de grands classiques musicaux, et vous obtiendrez un cocktail très inégal et souvent décevant.
En cherchant à tout prix à faire de cette aventure un film épique débordant de moments intenses, Insubmersible se perd. Les entraînements à la Rocky ne fonctionnent pas, les rencontres avec les requins calquées sur Les Dents de la Mer non plus. Et c’est bien dommage, car plusieurs scènes sortent du lot et parviennent à nous toucher, notamment lors des toutes premières hallucinations colorées que Nyad aperçoit. Insubmersible se traverse comme une aventure en pleine mer, avec des moments de virtuosité agréables et d’autres bien trop lourds, comme lorsque le montage hasardeux compare le viol subi par Nyad dans son adolescence à la tempête qu’elle affronte à la nage.
« Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle »
Heureusement, certaines scènes de tension sont très réussies, comme les collisions avec des méduses brutales et terrifiantes. Mais finalement, la beauté du long-métrage n’est immaculée que lors des séquences illustrées avec des images des faits réels. Alors seulement, Insubmersible touche et émeut, comme lors de son final qui mêle les véritables images de l’événement à celles reproduites par Annette Bening et Jodie Foster. Une séquence qui nous permet de remarquer la précision de la reproduction de l’événement, presque un copier-coller prouvant que ce casting parfait et l’histoire proprement hallucinante sauvent le film du naufrage.
Insubmersible est disponible sur Netflix depuis le 3 novembre 2023.
@M.Brody
sur ce genre de traversée les nageurs sont escortés par au moins un bateau. le bateau trimballe une cage à requin au bout d’un palan et avance à la même vitesse que le nageur
je n’avais pas reconnu jodie foster , belle histoire de cette traversée à la nage qui est crédible l’actrice qui traverse l’océan ou son accompagnatrice , ou est ce cette femme qui a réellement effectué tel exploit , hélas elle m’est inconnu , aurait elle eu droit à une participation dans ce film , certainement , jodie foster harde un certain charisme , parfois souvent les dialogues sont léger rasoir , psychologie de comptoir bref , bravo à cette femme qui fit cet exploit et le film se tient par de superbes images la mer l’océan est la star de ce film sans prétention sauf de tefaire vivre l’exploit les musiques sont bonnes et vogue les vagues , bon diversement jean claude
Magnifique film ….
Nous montrant le dépassement un être humain….
Et petit précision l’océan et les animaux marins sont préservés et non jamais été persécuté car sa priorité 1ere (l’océan leur appartient) …donc stop avec certains blabla inutiles …
L’homme ne fait qu’un avec la nature….c’est splendide…
En bref, ma question lol ….à quand la sortie en DVD ?? Merci
je suis pas sur d’avoir compris, il y a des gens qui font des traversées à la nage mais dans une cage?
J’ai découvert cet exploit incroyable d’une femme tenace qui n’a jamais abandonné. Les personnages secondaires sont attachants. Un film qui tient la marée.
J’adore Jodie Foster donc partout où elle apparaît je ne peux que dire YES.
@Mézigue on est d’accord! Pauvre lui!
Quelle tristesse ces éternels plaignants qui se complaisent à trouver à redire sans produire quoi que ce soit de constructif…(cf 13h12)
Une occidentale riche, bien nourrie et sûre d’être assistée en cas de problème !
Ce n’est pas un exploit mais une dépense inutile pour la société.
J’avais entendu parler de l’exploit, mais j’ignorais le nom de la dame : ben en effet, rarement vu quelqu’un porter aussi bien son nom !