Certificat de DC
Chose rare, Aquaman et le Royaume perdu n’a pas été projeté aux journalistes français en amont de sa sortie, comme d’autres superproductions récentes de Warner. « Les films qui ne sont pas montrés à la presse sont-ils forcément des daubes ? », s’interrogeait un article de 20 Minutes comportant quelques témoignages révélateurs. Dans tous les cas, difficile de ne pas en déduire que les distributeurs savent très bien ce qu’ils ont entre les mains. Tout juste peuvent-ils repousser l’échéance, priant que les critiques parisiens ne soient pas assez courageux pour se rendre à une avant-première publique ou que les influenceurs passe-plats soient plus bruyants qu’eux.
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Une stratégie qui peut fonctionner, les studios ayant réussi depuis quelques années à faire passer leur promotion pour de l’information, mais qui trahit chez Warner une panique générale. Force est de constater que les producteurs et distributeurs des films du DCEU sont toujours en pleine opération de damage control, s’assurant avec de moins en moins de succès que les gens qui parlent de la saga soient dépourvus du moindre esprit critique.
Personne n’est dupe. À l’instar de Shazam 2 et The Flash, Aquaman 2 est né dans un total chaos industriel, brûlant des dizaines de millions de dollars à force de réécritures, de reports divers et variés, de reshoots en pagaille, de projections-tests désastreuses et autres changements de direction ou de stratégie du studio. À l’instar de Shazam 2 et The Flash, il porte les stigmates d’une post-production relevant du charcutage pur et simple, ajoutant puis enlevant du montage des caméos de Batmen par exemple.
Aquaman 2 est donc moins un vrai blockbuster qu’une sorte de monstre de Frankenstein sous-marin, résultat approximatif de dizaines de compromis artistiques et économiques. À ce stade, les exécutifs de la firme sont juste en train de serrer dents et fesses avec l’espoir que cet ultime opus ne subisse pas le même sort que ses semblables. Après tout, il suit le plus gros carton du DCEU et il reste réalisé par James Wan, même si son style se devine à peine derrière les plaies béantes laissées par la gestion catastrophique de la franchise.
Tous attendent impatiemment la refonte organisée par Peter Safran et James Gunn, qui aurait supervisé la dernière vague de reshoots. Quoi qu’on pense du réalisateur de The Suicide Squad, il ne pourra pas faire pire, à moins de confier la réalisation du prochain Batman à un lémurien. Et encore.
Laissez Momoa dancer
Pourtant, sur le papier, il s’agissait bien du projet le moins risqué. Doté d’un budget de 205 millions de dollars minimum (soit à peu près 14 Godzilla Minus One), il n’avait qu’à reproduire la recette gagnante de l’amusant premier film : une approche pulp, un scénario simple, des kaijus sous-marins et des relents horrifiques. Mais si l’intrigue générale est bien enfantine, au point de recycler les mêmes méchants – cette fois avec des yeux verts – et de jouer une carte écolo qui ferait passer Don’t Look up pour le dernier rapport du GIEC, le découpage narratif et visuel plonge le tout dans une confusion permanente, notamment lors d’une exposition plus que laborieuse.
Aquaman 2 est tiraillé entre les envies de divertissement pop coloré de Wan et les impératifs du studio, maltraitant la plupart de ses protagonistes sans pour autant parvenir à proposer un spectacle digne de ce nom. Ou même regardable sans être pris de mal de mer. Outre Jason Momoa, qui ressasse son numéro de papounet métalleux bourru, chaque personnage secondaire n’est qu’une vague silhouette, la palme de la figuration revenant probablement à Amber Heard, dans le collimateur des communautés internet et donc réduite à la fonction de poule pondeuse qui vient sauver les miches de son mari quand le pseudo-scénario l’exige.
Une sous-caractérisation qui aurait pu laisser la place à un spectacle généreux si Wan avait pu aller au bout de ses idées et de ses références, allant du space opera (le repaire des pirates) au cinéma d’aventure (le volcan), en passant par une citation explicite de La Planète des Vampires (le vaisseau des méchants). Malheureusement, ses envies et ses thèmes presque lovecraftiens sont eux aussi écrabouillés par une narration dispersée et un découpage aux fraises. Et ce ne sont pas les séquences d’action rachitiques, culminant dans deux plans-séquences numériques illisibles, qui vont rivaliser avec les morceaux de bravoure stupides, quoique généreux, de Aquaman premier du nom.
Aquaman de B à Z
Scénario pété, caractérisation inexistante, musique générique, spectacle au rabais… Mais de quoi est donc fait Aquaman 2 ? De polygones. Moches. La comptine a résonné toute l’année à Hollywood : qui dit production alambiquée, dit manque de préparation, dit délais trop serrés, dit effets spéciaux dégueulasses. La modestie de James Wan ferait passer la pilule si la moitié du long-métrage ne se déroulait pas sous l’eau et donc dans des environnements 100% numériques. Les approximations de certains plans ont beau sauver malgré elles les dialogues abscons (la couronne de Dolph Lundgren est plus drôle que l’intégralité des vannes du film), le tout est d’une laideur ahurissante.
Cette surcharge de CGI baveux aurait dû suturer le cadavre recomposé d’Aquaman 2, mais ne parvient qu’à saloper les dernières traces du spectacle décomplexé cher au metteur en scène. Plombée par les improvisations de Warner et une facture technique indigente, sa petite série B fun se transforme en grosse série Z difforme.
Plutôt Neil Breen que James Cameron
Shazam 2 dissimulait à peine sa publicité pour Skittles, Aquaman 2 comporte un énorme placement de produit pour Guinness (parce que l’alcool, c’est cool les enfants). Une indication de ce à quoi carburent désormais les pontes du studio, probablement. James Gunn et sa troupe devraient intervenir avant qu’ils ne passent au crack, même si tout le mal qu’ils ont fait au genre cette année ne lui garantit pas un avenir radieux. Et si c’était le signe ultime qu’il fallait mieux passer à autre chose plutôt que de remettre une pièce dans la machine ?
Et y a des gens pour défendre cet étron…
C’est loin d’être aussi mauvais qu’attendu, c’est même dans son genre plutot bon, le rythme, l’histoire, l’aventure, on a passé un très bon moment, je suis venu voire du aquaman, j’ai pas été déçu.
Pas si mal que ça en vrai, bien meilleur que The Marvels, Shazam, Flash, Black Adam, etc je m’y attendais pas vu la note mais il est mieux que 90% des film de super héros de ses 5 dernières années (même si c’est pas un exploit)
Franchement, c’est loin d’être aussi mauvais. Comme pour the flash… On a l’impression que vous voulez taper pour taper.
Alors oui, les effets spéciaux sont médiocres. Oui, le décors de la prison repris du 1, ou le monde de fin (nekros) un peu trop copié sur le seigneur de anneaux.
Mais franchement, en terme de rythme, et de générosité, il y a peu de film qui font aussi bien!
Il y a une capacité à relancer le récit sans temps mort qui est vraiment impressionnant.
J’ai cru que ça faisait 30 min de film en regardant ma montre, déjà une heure de passé !
Non, franchement, il y a des défauts, c’est forcément moins bien que le 1, parce qu’on pouvait pas faire mieux que ce film opulent et extra(vagant). Mais c’est pas le navet que écran large nou vend.
C’est assez hallucinant qu’ils aient sabordé ce film.
Le pitch n’est pas pire que celui du premier film.
Warner-DC aurait très bien pu considérer, vu le budget, que cela méritait une bonne postproduction (montage et VFX notamment) et que l’équipe créative aurait fait attention au découpage de la conception à la livraison.
Or, si j’ai bien compris vos commentaires, c’est là où ça pèche (le découpage et la postproduction), c’est à dire un gigantesque paquet garni d’un peu tout et n’importe quoi, comme si quelqu’un faisait une recette en mélangeant du cassoulet, de la choucroute, de la confiture, des harengs, du pain d’épices, juste pour voir quel goût aurait la tambouille.
Désarmant.
Je ne m’attendais pas à un chef-d’œuvre mais à un plaisir coupable. Or, ça sent l’accident industriel.
À 205 millions de dollars, ça fait cher le carambolage…
Un peu comme thor love and thunder non ?
J’ai lu et après j’ai vu et finalement je préfère voir.
Écran large…minitel oui
Ce film pourri ne mérite même pas une note, évitez d’aller au cinéma perdre de l’argent pour ce navet, mieux vaut jouer au loto, c’est plus sûr ! En vert et contre tout…
En tout cas, les légendes sous les photos sont toujours aux petits oignons
Aquaman 2 est un gros blurp multicolore.