Like a virgin
Alors qu’on ne cesse de parler d’un star-system hollywoodien à l’agonie, il faut reconnaître à Sydney Sweeney son ambition d’actrice, et son implication dans les films qu’elle choisit de mettre en avant. Bien que Tout sauf toi soit loin d’égaler les classiques de la comédie romantique, sa vibe old-school a su réveiller avec malice un glamour nostalgique, idéal pour l’image de la jeune comédienne.
À première vue, Immaculée semble moins passionné, avec ses airs assez opportunistes de film d’horreur conceptuel (une nonne exilée en Italie tombe enceinte par le pouvoir du Saint-Esprit). Pourtant, Sweeney avait passé les castings pour le rôle principal dès 2014, avant que le scénario ne tombe dans les habituels limbes d’Hollywood. Forte de sa renommée depuis Euphoria, l’actrice en a profité pour acheter les droits du long-métrage avec sa société de production, revoir le script, trouver un réalisateur et s’octroyer le rôle principal.
Cette dévotion (!) ne pouvait que rendre curieux, surtout au vu du goût de la star pour les revivals de genres plus ou moins improbables. Toucher à la nunsploitation dans une période où le regard sur (et par) les femmes est plus que jamais interrogé est en soi une note d’intention démente. Là réside la grande force du résultat final, mais aussi sa limite.
Immaculée ne fait que traquer cet horizon critique et subversif, et a le mérite de retenir ses coups pour que sa montée crescendo laisse une vive impression. En contrepartie, il faut accepter un démarrage assez laborieux, qui essaie de mixer ses inspirations avec les codes ronflants du cinéma d’horreur contemporain (Blumhouse en tête). Un petit effet gore gentillet par-ci, un petit jumpscare par-là : cette mise en place n’est qu’une esquive facile, bien qu’on reconnaîtra le talent de Michael Mohan (The Voyeurs, déjà avec Sydney Sweeney) pour exploiter au mieux l’ampleur inquiétante de ce couvent campagnard aux intérieurs baroques.
La croix et la bannière
Ce jeu de cache-cache est d’autant plus contradictoire (ou complémentaire ?) que le film s’intéresse à l’inverse : à la pleine vision, à la pleine monstration par le retour d’une dimension divine explicite. C’est à ce moment-là que l’on comprend l’attachement de Sydney Sweeney au rôle de Soeur Cecilia. Ses yeux, aussi arrondis que ses pommettes, traduisent sous sa coiffe une innocence vouée à être transformée, instrumentalisée par le regard masculin. D’une coupe vers un plan au lyrisme assumé, la voilà métamorphosée en madone, dépossédée de sa propre image afin de représenter un idéal de pureté féminine.
Immaculée fait ainsi apparaître son vrai visage. Plutôt que de tomber dans les éternels travers du catho-porn réac et inoffensif, son emploi de l’imagerie judéo-chrétienne se veut vraiment anxiogène. Le modèle de la Vierge Marie, auquel Cecilia est contrainte de se conformer, laisse suinter sa nature oppressive. Le film a l’intelligence de ne pas pointer du doigt le symbole, comme on pointerait du doigt Ève pour avoir croqué dans la pomme. Aux mains d’une Église dirigée par les hommes, le long-métrage ose expliciter un certain vertige de l’histoire religieuse, et sa création d’une matrice sociétale qui jette la faute sur tout un genre depuis plusieurs millénaires.
Le scénario d’Andrew Lobel condense ce temps par l’intrusion progressive de décors modernes et cliniques au sein des murs poussiéreux du couvent. Cette mutation des styles et des esthétiques vrille – avec son twist principal – vers un gonzo aussi assumé que jubilatoire, qui reprend à son compte la final girl pour la pousser dans ses retranchements. Immaculée en profite pour questionner tout le paradoxe d’une quête de pureté artificielle, qui se traduit par une fétichisation de la souffrance féminine teintée d’un arrière-goût éminemment sexuel.
L’occasion pour le film d’oser quelques élans de body-horror bienvenus, qui replacent le corps de Sydney Sweeney au centre de la mise en scène. C’est bien pour cette raison que son personnage est aussi génial à incarner : tout son parcours repose sur une hargne, une réappropriation colérique de son image qui passe d’un intangible spirituel à quelque chose de beaucoup plus concret et charnel.
Au même titre que son actrice, Immaculée brille dans cette gradation, jusqu’à son final d’une violence et d’une noirceur assez inouïes, qui nous ferait presque pardonner les manquements de sa première moitié.
Malgré l implication de Sydney Sweeney qui y donne à outrance de sa personne , ce film est une bouse intersidérale. Que fait Alvaro Morte pourtant bon comédien mais ici à côté de ses pompes dans ce nanard du samedi soir ?
Honnêtement, j’en attendais rien, et maintenant je suis très curieux de voir çà 🙂
Bonne séance pour ma part
Une ambiance horrifique efficace et crédible, un casting impliqué, un vrai savoir faire dans la réalisation, le montage et la photo…du beau travail.
Seul bémol pour moi, un twist « à la Get Out » auquel je n’ai pas cru et qui m’a un peu sorti de mon immersion.
Le film aurait peut-être eu plus de poids si il était sorti avant le film de Peele.
Pire film que j’ai vu depuis un bail, et pourtant je ne suis pas difficile.
La critique d’Ecran large et une habile bande annonce m’ont bien eu .
Dans la salle hier, on pouvait voir les visages navrés des spectateurs, voir entendre des rires gênés lors du générique de fin.
Les acteurs sont plutôt investis dans ce film pourtant.
Mais que « l’histoire » (en fait le pitch c’est l’histoire, il n’y a rien de plus) est « débile », j’utilise ce terme car franchement la fin est si peu crédible que les scénaristes nous prennent pour des neuneus.
Ça ne vaut sûrement pas le prix d’une place de ciné mais ça pourra être regardable en vod dans qques temps, par curiosité.
Suicidal Tendencies : « Lovely, la la la la la la la la la lovely ». Ma femme s’est demandée pourquoi je voulais regarder Tout sauf toi. Elle a compris quand elle l’a vue. Hihihi ! Sérieusement, elle était très bien dans Reality et évidemment aussi dans Euphoria
J’aime bien Sidney Sweeney, elle a vraiment de la suite dans les idées et beaucoup de talent en plus d’être jolie et de jouer avec son physique aux formes avantageuses. Cool que ce soit une belle petite réussite.
J’avais peur d’un énième film d’horreur catho réac, mais vous me donnez vraiment envie d’aller le voir !
Sydney Sweeney ! Hahaha je meurs !!! Sérieusement, elle était très bien dans Reality