Une semaine sans fin
Ça y est : après plusieurs années d’exploitation du filon, les films de boucle temporelle commencent à – comble de l’ironie – tourner un peu en rond. C’est donc bien conscient qu’il ne réinventera pas le ruban de Moebius que Comme un lundi s’engage dans l’obligatoire virage post-moderne. Les personnages ont déjà vu Un jour sans fin et ses innombrables dérivés, puisqu’ils les citent carrément, quand ils ne se réfèrent pas à eux lorsqu’ils envisagent un moyen de sortir de cette semaine de travail interminable.
Comme nous l’ont appris les innombrables mauvais slasher méta sortis dans les années 2000, ce n’est pas en les assumant que les codes les plus redondants deviennent amusants. Les inserts répétitifs, les montages enjoués, les fausses joies, les copier-coller de mise en scène sont sans surprise au rendez-vous, occasionnant quelques soupirs pour qui commence à saturer de cette mode.
« C’est comme dans *insérer film sur le même principe* »
Heureusement, le réalisateur quasi inconnu Ryo Takebayashi a quelques atouts dans sa manche, à commencer par la bouille de panda blasé de Wan Marui, à la fois amusante et touchante. Son autre arme de prédilection : un sens du rythme plutôt savoureux, qui désarçonne d’ailleurs de prime abord. Les choix de mise en scène et le montage frénétique parviennent à densifier la longue période concernée – une semaine entière – et effleurent un humour burlesque parfois efficace. Bref, malgré des ficelles bien épaisses, on s’ennuie rarement.
Du moins jusqu’au « turning point » des deux tiers du film, embrayant sur une dernière demi-heure qui cherche à retrouver le ton feel-good du classique hollywoodien de Harold Ramis, mais se prend un peu les pieds dans ses idées. Tant et si bien qu’il ralentit la cadence au point d’enchainer les cartons fixes. Mignon, mais un peu décevant.
La classe des luttes
Bien entendu, il n’aura échappé à personne que la prison cyclique est la métaphore d’un monde professionnel aliénant, qui nous enferme dans un éternel recommencement de stress et de deadlines, a fortiori dans un pays obsédé par le travail. Dès les premières minutes, l’évident parallèle s’impose, avec ce patron qui met les heures sup’ dominicales de ses employés sur le compte de la fougue de la jeunesse et le symbole de la liberté qui se mange la vitre de l’open space comme élément déclencheur de la boucle.
Toutefois, ce degré de lecture, qui promettait d’être particulièrement lourdingue, constitue finalement l’intérêt principal du film. Car au fur et à mesure des retours en arrière, le fameux patron trahit des subtilités maladroites, les personnages se dévoilent un peu mieux et surtout les quelques spécificités du dispositif se révèlent. En effet, la boucle étant inconsciente, notre héroïne est ici forcée de convaincre un par un ses collègues de prendre part à son plan d’action. De fil en aiguille, de tubes J-pop en PowerPoint alambiqués, Comme un lundi raconte moins la répétitivité de la tâche que l’émancipation par le collectif.
Une idée là aussi bien rentre-dedans, mais autrement plus galvanisante, d’autant que les scénaristes (Takebayashi lui-même et Saeri Natsuo) complexifient encore un peu la chose grâce à leur personnage principal, lequel a ses raisons de ne pas prendre part à ce proto-syndicat. Enfin, la boucle révèle sa plus grande sournoiserie : comme dans le monde du travail, elle fait peser sur ses victimes une pression carriériste qui les empêche de participer aux accomplissements collectifs… et donc d’en sortir. C’est là que Comme un lundi est le plus pertinent, bien plus en tous cas que quand il se la joue Scream de la boucle temporelle.
J’ai fini par trouver le temps bien long alors que le film dure à peine 1h30. Il y’a très peu de fun ou de scènes délirantes dont on pourrait s’attendre d’un film sur les boucles temporelles. S’en ai même effrayant que les personnages passent ces semaines à finalement… continuer de travailler des fois que. Je ne sais pas si c’est une critique de la société japonaise mais je m’attendais à mieux.
Je vous préviens, c’est pratiquement un huit-clos. A ne pas regarder en période de charette.
Ça ne réinvente pas l’eau tiède et c’est paradoxalement aussi émancipateur que conservateur (le meilleur twist reste celui de milieu du film qui est une réflexion très touchante sur son personnage et sur lequel j’aurais préféré que le troisième acte se focalise).
Mais il reste avant tout un film qui a du cœur, et, à mon sens, ça le distingue haut la main d’une bonne partie de ses concurrents.
Je ressort de la séance et j’ai bien aimé.
Il manque beaucoup de ressort comique, mais ce n’est pas le grand guignol jap habituelle.
Un bon petit film, qui est peut être un peu long pour son propos mais sympa.
Une semaine au boulot qui se repete? et ou chaque semaine est comme la precedente?
ca ressemblerait vachement a ma vie ca ^^.
toute ressemblance avec 1 film existant n est pas du tout le fruit du hasard evidement 😉