WOMAN VS WILD
Furiosa n’est pas Fury Road. Après à peine quelques minutes et bien qu’il démarre sur les chapeaux de roue, il faut se rendre à l’évidence : cette origin story n’est pas un gigantesque malstrom de folie et d’action, mais plutôt une fresque épique dont Fury Road serait le climax. Attention, papy Miller n’a pas pour autant rengainé les armes. Son dernier film est bien l’un des meilleurs blockbusters d’action, si ce n’est le meilleur, à avoir fait trembler les murs de nos multiplexes depuis… 2015.
Comme toujours chez le cinéaste, les enjeux les plus importants se révèlent dans le chaos, les relations naissent d’un raccord regard perdu entre deux explosions et chaque mouvement de caméra alimente un peu plus la frénésie d’un monde fait de chairs putrides, de pétrole et de moteurs V8. Et ce particulièrement dans une séquence centrale rejouant la course-poursuite finale de Mad Max 2 avec encore plus d’ambition, véritable démonstration de mise en scène des corps qui décroche un peu plus la mâchoire à chaque travelling. C’est bien simple : sur le terrain de l’action hollywoodienne, George Miller boxe désormais seul dans sa catégorie et gare à celui qui oserait grimper sur le ring.
Toutefois, les scènes de grand spectacle ponctuent le récit au lieu de le constituer, soit l’exact inverse de ce qu’accomplissait Fury Road. Car quitte à faire un prequel, le réalisateur prend à bras le corps la question de l’origine de son personnage, toujours avec la question de la survie féminine en ligne de mire.
Pour arriver au poste d’Imperator en tant que femme, il faut en chier, ou tout du moins se bâtir une légende à la hauteur de la fonction. Soit exactement ce que tente de faire le film, puis son héroïne, de son enfance à l’acquisition d’une place de choix dans la hiérarchie présidée par Immortan Joe, en passant par une visite chez ses esclaves sexuelles et une quête de vengeance menée envers et contre tous… ou presque.
30 ANS À T’ATTENDRE
S’étirant sur plusieurs dizaines d’années, le long-métrage explore l’univers esquissé par le précédent Mad Max : l’empire d’Immortan Joe est composé de trois grands pôles assurant respectivement le ravitaillement en vivres, en gazole et en munitions. Une société post-apocalyptique caricaturant le monde dont les ruines sont devenues ses fondations et dont les mirages politiques sont restés des instruments de domination. Tout n’est que querelles d’ego entre seigneurs de guerre consanguins, les petites mains qu’ils exploitent étant réduites à l’état soit de kamikazes abrutis, soit d’insectes recroquevillés dans leurs trous, se nourrissant de la nécrose de leurs semblables.
Libéré de son obligation de rester à la lisière du classement R, Miller s’en donne à coeur joie, entre jets de sang et pures scènes d’horreur. Du jamais vu dans une production aussi chère. Mais il ne se contente pas d’imaginer la dégénérescence ultime du monde moderne. Constitués de zones fonctionnelles perdues dans le néant absolu, ses Wastelands forment eux-mêmes un environnement mythologique, renvoyant directement aux grands récits religieux ou historiques qui ont forgé notre culture. Ce panthéon du futur n’a rien à envier à ceux du passé, emprisonnant l’humanité dans un cycle de destruction nihiliste, cité par la voix off d’un « homme-histoire ».
Difficile de ne pas faire un lien avec le précédent long-métrage du metteur en scène, Trois mille ans à t’attendre, qui lui aussi montrait un prisme mythologique persistant dans toutes les histoires, qu’elles soient religieuses, contemporaines ou post-apocalyptiques. Lui qui n’a jamais caché son intérêt pour les théories de Joseph Campbell et son fameux monomythe, il persiste à mettre en évidence l’universalité de ses épopées et des personnages forcés de s’en emparer pour y vivre… ou y survivre.
Furiosa prend du recul sur la dimension mythologique que non seulement Fury Road, mais la saga Mad Max ont développée – et qui serait mieux placée que celle qui a défini l’esthétique du post-apo au cinéma ? Sa mise en scène en fait de même. Le montage brut, parfois presque métronomique du quatrième volet laisse ainsi place à quelques envolées, au propre comme au figuré. Maniant mieux la dolly que les War boys ne manient leurs engins customisés, l’équipe de Miller parcourt son récit (coécrit par Nick Lathouris) à grands coups de mouvements amples, allant jusqu’à balayer un champ de bataille de la même manière que le scénario, intrigue mythique oblige, survole ladite bataille, au risque de frustrer le spectateur.
La fabrique des héroïnes
Mais la meilleure manière de figurer ces enjeux légendaires reste donc l’étude de la construction d’une légende, à savoir celle de Furiosa, déjà établie comme demi-déesse dans Fury Road. Miller lui oppose un antagoniste aux antipodes du charisme monstrueux d’Immortan Joe : Dementus, le chef de gang qui a arraché la jeune fille à son paradis vert. Leurs jeux sont antithétiques : Anya Taylor-Joy en impose en force de la nature mutique, tandis que Chris Hemsworth, symbole du glamour hollywoodien, en fait volontairement des caisses en leader capricieux. Pourtant, ils sont deux électrons libres évoluant dans un univers où tout est déjà figé.
C’est en confrontant leurs trajectoires que l’intrigue va peu à peu caractériser sa protagoniste et en faire le parangon de l’héroïne millerienne. Contrairement à son ennemi juré, qui vise les plus hautes fonctions, mais n’apparait que plus pathétique à chaque apparition, Furiosa apprend peu à peu à trouver sa place dans la mythologie des Wastelands. Il n’est pas seulement question de monter en grade, mais également de traverser les épreuves qui en feront un symbole, réaliser sa participation à la grande fiction de l’humanité. Chaque étape sera d’ailleurs soulignée par un carton.
La sensation de satisfaction, voire d’enthousiasme qui accompagne généralement les prequels lorsqu’ils bouclent la boucle, est ici contrebalancée par le dernier acte. On anticipe un ultime déluge de feu et de sable, un baroud d’honneur pétaradant, un festin mécanique dans le sillage de Fury Road. Mais Furiosa se termine sur… un dialogue, de loin le plus bavard du diptyque. Le personnage éponyme y prend conscience, avec une amertume cruelle, des deux modalités de la survie dans les Wastelands : rester en mouvement certes, mais surtout construire sa propre histoire.
Furiosa n’est pas Fury Road, et ça en décevra certains (surtout qu’en termes de musique, Junkie XL ne s’est comme a son habitude pas foulé). Mais en deux films, Miller aura su prouver la surpuissance du divertissement populaire et des grands récits qui façonnent désormais nos imaginaires collectifs, formellement et narrativement. S’il parvient à concrétiser l’hypothétique troisième volet, logiquement intitulé Wastelands, il pourrait bien nous emmener emmener tout droit au Vahlala.
D’abord enthousiasmé par votre critique dithyrambique, puis scotché par le spectacle des scènes d’action. Après écoute du podcast j’ai fini par me ranger à ma grande surprise du côté de Judith : la frontière avec le navet est parfois allègrement franchie tant certains visuels peuvent être moches, tant Chris Hemsworth peut être agaçant tant l’ensemble est bancal d’un point de vue narratif. Au final une caricature outrée et bouffie de l’univers Mad Max dont l’échec en salle n’est peut être pas forcément une injustice…
DUNE 2 et FURIOSA 🔥🔥🔥💀⚒️🔥🔥🔥 les Chef-d’oeuvre jusqu’à présent.
Ce film est une redite sans de Fury Road.
Déçu , j’ ai adoré les 3 Mad Max des années 1970 – 1980 , avec Mel Gibson , et Mad Max Fury Road , plus récent , il y a quelques années .
Ce film » Furiosa » , dure trop longtemps ( 2H30 ) , il y a certes , quand même beaucoup d’ actions spectaculaires , que j’ ai quand même apprécier , mais hélas , aussi , beaucoup de longueurs et de lenteurs , avec des scènes tristes et morbides ,
en plus !
Pas étonnant , que le film , n’ a pas eu le succés attendu , et que les producteurs , ou George Miller , ne veulent plus faire de films des saga » Mad Max » .
Autant , les 4 autres étaient de grandes réussites ( Mad Max 3 , au delà du dôme, du tonnerre , un peu moins bien , mais quand même bien , ça reste un superbe film d’ actions ) , autant celui çi , est beaucoup moins bien , que les autres , mais avec quand même des scènes d’ actions spectaculaires .
🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥FURIOSA 💀🛠️🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥
Quand je pense au succès « délirant »d’un « p’t*t truc en plus » et l’indifférence générale pour »Furiosa »,les pistons m’en tombent ! Voir Furiosa au cinéma sur grand écran est une expérience unique dont on sort sonné et rincé avec la sensation d’avoir « vécu » un grand moment de Cinéma ! à jamais gravé dans nos mémoires… encore merci M Miller !!
Au final le parcours de cette anti-héroïne ne va pas dans une direction fixe, puis demi tour complet – ça, ça sera son acte ultime, dans « …Fury Road ».
Pour l’instant elle est donc coincée dans une boucle, comme tous ceux vivants sous le joug des divers chefs barbares. Et plutôt que de sortir de la boucle en se déportant vers l’extérieur, pour retrouver son monde, elle s’enfonce plutôt vers l’intérieur… ça devient donc une spirale, qui la rapproche de plus en plus de l’objet de sa vengeance, et aussi de Immortan Joe.
Conclusion : pour être libre, soit on sort du cercle vicieux, soit on en devient le centre (ce qui arrivera aussi dans « …Fury Road »).
Jai bcp aimé, c’est différent de Fury Road et tant mieux pour ne pas se répéter. Je pense que le film gagnera en popularité au fil du temps. Plus qu’à croiser les doigts très fort pour que The Wasteland voit le jour d’ici 2030…
FURIOSA n’est pas MAD MAX FURY ROAD 2 en un seul mot » LA VENGEANCE » Nous découvrons qu’il y a une EDEN vert dans le désert brulant.
La première Partie nous découvrons FURIOSA enfants et sa mère exécuté par DEMENTUS Le début pour FURIOSA un long périple . Dans ses yeux la mort de sa mère crucifié et condamné par son pire ennemi . La légende FURIOSA s’écrit devant nos yeux , George MILLER au sommet de sont ART nous explose la rétine . Flamboyant.
LE FLOP DE FURIOSA 🔥🔥🔥🔥 trop sombre pour un public qui cherche du simple divertissement.
Vu hier, superbe film et flop incompréhensible.
on était 30 dans la salle.