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Atlas : critique d’une mécha-stase Netflix

Par Mathieu Jaborska
24 mai 2024
MAJ : 27 mai 2024

Jennifer Lopez qui apprend à dessouder de l’I.A. rebelle dans un mecha surpuissant : le pitch d’Atlas vend du rêve. Du moins, il en vendrait si le film n’était pas réalisé par Brad Peyton, mercenaire hollywoodien capable du pire (Voyage au centre de la Terre 2 : L’Île mystérieuse) et du moins moins pire (Rampage). D’autant que le film diffusé sur Netflix ce 24 mai tombe plutôt dans la première catégorie.

Atlas : critique

I.A.-t-il un pilote dans le mécha ?

Tandis que Scarlett Johansson se fait tranquillement piquer sa voix par des magnats de la tech qui ont vu Her et n’en ont retenu que sa performance, le sujet de l’Intelligence artificielle continue à inspirer les scénaristes américains. En l’occurrence, il a inspiré Leo Sardarian, dont le script a été réécrit par Aron Eli Coleite, producteur venu de la télévision. La niaiserie absolue de cette histoire vient-elle de cette deuxième version ou la première était-elle déjà assez bête pour aguicher Nuyorican Productions, la boîte de Jennifer Lopez responsable de The Mother et Shotgun Wedding, également échoués dans les fonds de catalogue de services de SVoD ?

 

Atlas : Photo Futur.jpeg

 

Peu importe : dès l’exposition, récitée laborieusement par un montage de stock images pendant le générique introductif, on réalise à quel point le futur décrit ici est générique, et à quel point les enjeux seront prévisibles. Jugez plutôt : les Intelligences Artificielles se sont rebellées contre les humains et leur chef (Simu Liu avec un vocorder) s’est réfugié sur une planète. La fille de la Steve Jobs de l’I.A. part avec un bataillon pour le débusquer. Pendant sa mission périlleuse, elle sera forcée, malgré ses réticences, d’embarquer dans un mecha muni lui-même d’une Intelligence Artificielle.

La suite, vous la connaissez déjà : la femme et la machine vont se lier d’amitié grâce à des tractopelles de fusils de Tchekhov (la plante, le café, la pièce d’échec…) et des ribambelles de blagues qui pour le coup auraient très bien pu être inventées par le dernier gadget OpenAI, tant elles synthétisent sans trop se fouler 20 ans d’humour hollywoodien consensuel. Parce qu’au fond, peut-être que les I.A., c’est pas si mal quand elles ont une part d’humanité. Voilà à peu près ce que raconte Atlas, notamment grâce à un twist qu’on comprend quasi instantanément et qui sera pourtant dévoilé à grand renfort de flash-backs au ralenti. Une sacrée contribution au débat.

 

Atlas : photo, Simu LiuDifficile d’être mauvais quand on a rien à jouer

 

Jennifer loupée

Bref, Atlas surfe sur la vague du thème à la mode sans vraiment le creuser. Écueil qu’on lui pardonnait d’avance, puisque le vrai argument du bousin tenait en un mot : mecha. Et en effet, l’intrigue prend bien soin de fourrer Jennifer Lopez dans un robot armé jusqu’aux dents et de la balancer dans une bataille spatiale bordélique. Certes, la mise en scène est à peu près aussi audacieuse que la direction artistique, mais la première demi-heure fait presque preuve de générosité

Il faut en profiter, car une fois sa vedette larguée sur la planète hostile, le film va se transformer en buddy-movie poussif ressassant son discours benêt sur l’intelligence artificielle. Surprise ! Le mecha n’est pas un moyen d’insuffler de l’action dans le récit, mais bien d’économiser sur les décors en enfermant Lopez (qui fait ce qu’elle peut avec ses dialogues mécaniques) dans une boite de conserve interactive avec qui elle taille le bout de gras pendant une bonne heure. Préparez-vous à passer plus de temps à l’intérieur qu’à l’extérieur du mécha, du moins jusqu’à un grand final qui se répand en « Let’s go bitch » et autres « Fuck off » pour se donner des airs régressifs, faute d’inventivité.

 

Atlas : photoOK Google : comment faire avance rapide ?

 

Atlas se présente comme un gros film d’action et d’anticipation. Mais à force de subir les mid-budgets en pilote automatique pullulant sur la plateforme, c’est le spectateur qui anticipe la moindre de ses composantes, avant de le ranger aux côtés de ses semblables, c’est à dire dans la véritable benne à ordures hollywoodienne que sont devenus les services de streaming.

Atlas est disponible sur Netflix depuis le 24 mai 2024.

 

Atlas : Affiche officielle

Rédacteurs :
Résumé

Un buddy-movie poussif et ringard débitant des banalités sur l’intelligence artificielle. Next !

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Commentaires
49 Commentaires
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Tara

Nul archi nul !!! C est un film juste fait pour Lopez !!!

Sam

Ça manque de grandeur et d’inventivité… en débranchant ses neurones, ça se laisse regarder.

Bond

Pas si nul , j’ai bien aimé , les FX sont bien foutus, l’histoire classique mais on rentre dedans , le seul bémol Jennifer Lopez , a été , est et restera une très mauvaise actrice. Dommage pour le film

Corpus

Tout a été pompé de TItanfall le meilleur jeu PFS de tout les temps.

Dyl0088

Nul nul nul, comment perdre 2h de sa vie. Jamais vu une daube pareil

NaughtySoft

Je viens de le regarder à l’instant. J’ai plutôt bien aimé. Et c’est plus ou moins une copie de Titanfall en film

Pat Rick

Ni nul ni bon, ça se laisse regarder sans s’ennuyer mais s’oublie très vite.

Tuyuk

Ouai..une daube…allez plutôt voir furiosa au cinoche lui donner de la force

Nickdabaro

C’en est presque poétique de voir Jennifer Lopez, le cul vissé sur une chaise pendant 2h, prôner l’assimilation à l’IA… dans une daube clairement créée par une IA… et diffusée sur une plateforme gérée par les algorithmes.

1977-2009 TIP cinéma

c’est le spectateur qui anticipe la moindre de ses composantes, avant de le ranger aux côtés de ses semblables, c’est à dire dans la véritable benne à ordures hollywoodienne que sont devenus les services de streaming…. »

Ah ah ah ah ! Excellent je n’aurais pas dit mieux.

Je vais essayer de me taper ça ce soir pour voir juste, si je suis d’accord avec vous.

Si j’aime bien alors vous serez une bande de rigolos

Merci quand même pour l’article