Critique : Si seulement…

De prime abord, Si seulement… est le genre de petite comédie romantique tendance mélo dégoulinant sans grande originalité. Et pourtant, bien qu’initié par Jennifer Love Hewitt en personne via sa société de production, Love Spell Entertainement, et qui rêvait de porter à l’écran cette histoire dont elle tomba amoureuse vingt ans plus tôt dès la première lecture du script, le résultat se révèle moins bateau qu’il ne le laissait supposer au départ.

Est-ce lié aux différentes « petites touches britanniques » qu’arbore le film – production anglaise (Intermedia Films), histoire basée à Londres, casting anglais à l’exception de Love Hewitt (Paul Nicholls, Lucy Davenport, Tom Wilkinson) ? Peut-être ! Toujours est-il que, sans pour autant réinventer la roue, Si seulement… combine avec un certain savoir comédie, romance et drame. Ce dernier point est d’ailleurs abordé à plusieurs endroits à la limite du fantastique (le chauffeur de taxi, interprété par Wilkinson, à mi-chemin entre Cupidon et la Grande Faucheuse, et qui semble tout savoir à l’avance) et de la course contre la montre pour éviter cet horaire fatidique des 11h ! Un aspect du film soutenu par une mise en scène, un montage et une musique ad hoc. Quant à la partie mélodramatique du film, le couple Love Hewitt / Nicholls réussit plutôt bien à nous faire passer du rire aux larmes d’une scène à l’autre.

Alors, bien sûr, encore un film qui va faire pleurer dans les chaumières, se diront certains. Et ils n’auront pas entièrement tort. Mais pour qui s’est déjà posé, au moins une fois dans sa vie, l’une des questions abordées par le film (l’amour unique existe-t-il vraiment, comment exprimer cet amour, et si une seconde chance s’offrait un jour, la saisirions-nous ?), Si seulement… saura alors vous toucher, tout comme le magnifique N’oublie jamais, de Nick Cassevetes.