Critique : Les Soeurs fâchées

Par Stéphane Argentin
21 décembre 2004
MAJ : 25 février 2020
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À défaut d’originalité, l’idée de départ des Sœurs fâchées pouvait fournir matière à un développement savoureux à souhait, surtout au regard du duo d’actrices en tête d’affiche correspondant à ces deux sœurs aux personnalités diamétralement opposées. D’un côté, on trouve tout d’abord Isabelle Huppert dans l’archétype de la francilienne BCBG, guindée, coincée et faussement heureuse dans sa petite vie familiale embourgeoisée (son mari la trompe avec sa meilleure amie). De l’autre, on a Catherine Frot, la provinciale exubérante avec son franc parlé, prête à tenter le tout pour le tout pour s’épanouir aussi bien dans sa vie professionnelle (se lancer dans l’écriture en complète néophyte) qu’affective (aborder un inconnu dans la rue). Et qui dit caractères opposés dit forcément situations houleuses. Un paradoxe qu’exploite habilement le récit au cours de sa première partie, entre séances de shopping et de manucure / coiffure, ou encore soirées à l’opéra et en boîte de nuit, avant de s’essouffler assez vite, faute de renouvellement, après avoir épuisé toutes les bonnes idées. Il ne reste plus alors qu’à attendre (impatiemment) le déclic qui surviendra au cours de l’incontournable repas familial qui remettra les pendules à l’heure et relancera l’intrigue jusqu’à son proche dénouement.

Cet exutoire gastronomique est finalement assez représentatif du film dans son ensemble : une mise en bouche exquise suivie d’un plat de résistance difficile à digérer, avant que soit servi le petit trou normand et son alcool euphorisant qui délie toutes les langues et fait ensuite glisser le dessert sans le moindre effort. Soit en définitive un menu a priori appétissant, mais pas aussi réussi que prévu d’un bout à l’autre.

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