Films

Fog : critique brumeuse

Par Sébastien de Sainte Croix
5 juin 2017
MAJ : 27 octobre 2018
5 commentaires

Le quatrième film de John Carpenter se présente comme un hommage affirmé aux grands classiques de l’horreur. 

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BIENVENUE A BODEGA BAY

L’ouverture de Fog se fait par les mots d’un vieux marin racontant une histoire de malédiction ancestrale à un auditoire constitué d’enfants (à noter que l’anecdote sera reprise à la fin du Snake Eyes de Brian De Palma, les fantômes en moins). Après une longue exposition des lieux durant le générique, c’est John Carpenter lui-même qui vient mettre la touche finale à l’ambiance en allumant des bougies dans le presbytère de l’église, avant que le prêtre ne découvre à son tour la malédiction par le biais du carnet de bord des pirates fantômes : nouvelle inscription du récit, après la traditon orale, cette fois dans la tradition de l’écrit. Le réalisateur n’a plus qu’à rejoindre sa place derrière la caméra, afin de nous livrer sa version des faits, déjà énoncés à deux reprises, cette fois-ci par l’image.

 

Photo, Jamie Lee Curtis, Janet Leigh

 

Le film, riche en séquences chocs, n’en oublie pas moins de privilégier une ambiance fantastique, accumulant les plans « vides » d’attente sur une bande sonore parfaite mélangeant musique et ambiance (les cornes de brume). Comme quoi, un bon mono vaut toujours mieux qu’un mixage multicanal tonitruant et vide de sens. Fidèle à ses classiques, Carpenter convoque un casting hétéroclyte mélangeant nouvelle (Jamie Lee Curtis, fille de Janet) et vieilles stars (Janet Leigh, mère de Jamie, Hal Holbrook) dans un décor mythique : Bodega Bay, où Alfred Hitchcock avait tourné Les Oiseaux.

 

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AMERICA : AN AUTOPSY

Dans cette sombre histoire de malédiction, les responsables ne sont pas tant les fantômes pirates du capitaine Blake que leur victimes : les petits-enfants de ceux qui les ont trompés et pillés par le passé. Les enfants vont donc payer pour les crimes de leurs parents. La ville d’Antonio Bay s’est en effet édifiée sur le meurtre d’innocents attirés sur les récifs par un feu trompeur, et le pillage de leur or par les colons fondateurs de la colonie, sous le silence bienveillant de l’Église.

Les fantômes sont là pour réveiller violemment les consciences et secouer l’édification de la colonie : une croix en or encastrée dans les fondements de l’église. Le message est clair : la fondation de l’Amérique repose sur le meurtre, le pillage et le mensonge, pour reprendre une des répliques les plus connues de L’Homme qui tua Liberty Valance, de John Ford : « Si la légende est plus belle que la vérité, imprimons la légende ». Fog nous propose la vérité, du moins, celle de John Carpenter.

 

Affiche

Résumé

Comme à son habitude, John Carpenter autopsie avec justesse les mythes américains avec Fog.

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real

« The Fog », ou l »une des meilleurs intro de tous les films de genre qu’ils soient, en mode « Il était une fois »…Un bonheur de spectateur.

Fan de Carpenter

Merci @snake et Geoffrey Crété pour vos réponses.
Je vais aller voir les liens incessamment sous peu.
En ce qui concerne le trailer, espèrons que la date soit bonne. On verra.

snake

@Fan de Carpenter
hello !
ayant vu passe l’info sur un autre site, il semblerait que la bande annonce du prochain Halloween soit pour ce vendredi, qui vivra verra 🙂

bonne soiree

Geoffrey Crété
Fan de Carpenter

Très bon article, même si il est un peu court.
Mais, ça serait intéressant d’avoir de temps en temps une analyse d’une oeuvre (et plus spécialement celle de John Carpenter car il y aurait de quoi dire). Car nous avons pas forcément toutes les clés pour décoder un film et les intentions du réalisateur.

Et sinon, pendant que j’y suis: est ce que vous avez une date pour la première bande-annonce du prochain « Halloween » ?

A bon entendeur.
Bonne soirée!!