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Le Village des damnés : Critique

14 août 2004
MAJ : 14 novembre 2024
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Avec le Village des damnés, John Carpenter revisite un classique de la science-fiction en signant le remake du célèbre film de Wolf Rilla (1960), mais en repartant du roman original de John Wyndham The Midwich Cuckoos

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Film mineur dans sa filmographie, plus léger que le précédent et ambitieux L’Antre de la folie, Le Village des damnés apparaît tel un film de commande, comme le laissent penser une fin porteuse d’espoir peu habituelle chez le maître et un cynisme moins exacerbé. Les plus mauvaises langues diront que ce film lui a permis, selon ses propres dires, de s’acheter une piscine…

Opérant quelques savants changements par rapport à l’original (le point de vue exclusivement féminin, les enfants qui marchent par paire, la choix d’une petite fille pour diriger les autres enfants terribles), le réalisateur parvient à installer une ambiance malsaine où s’expriment cependant les thèmes chers au cinéaste : montée sourde du mal, peur prenant racine dans le quotidien, humiliation de l’espèce humaine. Si certains plans nous rappellent avec nostalgie des films nettement plus aboutis du réalisateur (Le Village des damnés a d’ailleurs été tourné sur les lieux même de Fog), on ne peut être que déçu par le côté un peu démodé du film, ne serait-ce qu’avec son casting un peu has been pour un long métrage datant de 1995 : Christopher Reeve, Kirstie Alley et Mark Hamill qui jouent des personnages humains et fragiles, incapables de maîtriser leur monstrueuse progéniture, très éloignés des personnages froids et insolents de ses précédentes œuvres.

 

 

Ce casting a quand même le mérite de renforcer le désarroi des personnages face à l’adversité et d’approfondir le côté « série B d’antan » du Village des Damnés : carré, efficace et bien rythmé. S’il manque au film une réflexion plus poussée ou s’il demeure des pistes du scénario inexplorées, on y reconnaît pourtant la patte du réalisateur, grâce à une vraie conception classique de la mise en scène, une mise en musique inimitable et une utilisation toujours aussi faramineuse du CinémaScope. En résulte quelques très belles séquences : la marche des enfants, la rencontre au cimetière, l’endormissement de toute la population…

 

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