Critique : Playboy à saisir

Playboy à saisir n’est nullement la dernière opé marketing du célèbre magazine de charme, mais une énième comédie romantique qui, à l’image du magazine susnommé, propose une couverture a priori excitante pour un contenu qui l’est déjà moins.

Croisement un peu mou du genou entre les longs-métrages sur les trentenaires célibataires, en vogue depuis quelques années déjà, et le Tanguy d’Etienne Chatiliez (le héros habite toujours chez papa-maman qui lui font lessive et bons petits plats), Playboy à saisir aurait pu (dû) approfondir son thème initial, par ailleurs mieux retranscrit dans le titre original Failure to launch, soit littéralement « Échec au décollage », en rapport avec la double idée de quitter le doux nid familial et de s’engager sentimentalement.

Au lieu de cela, le film se borne à quelques rencontres assez platoniques, et à l’intérêt parfois discutable (la partie de paintball) entre le couple vedette, entrecoupées des habituelles scènes supposées remettre en question les sentiments des deux personnages avec à la clé, dans le cas présent, des séquences animalières à l’utilité et l’humour là encore assez discutables (on a l’impression de tomber en plein Mary à tout prix). En l’absence d’une réelle mise en avant, le couple a priori très glamour formé par Matthew McConaughey et Sarah Jessica Parker cède le beau rôle aux personnages secondaires : Bradley Cooper (le Will Tippin d’Alias), Zooey Deschanel (vu l’an passé dans le déjanté H2G2), sans oublier les parents du playboy, Kathy Bates et Terry Bradshaw, au moins aussi énergiques et hilarants que Shirley MacLaine dans La Rumeur court.

Quant au dénouement, à défaut d’originalité (ils finissent ensemble, quelle surprise !!!), il a au moins le mérite d’être amusant de par son petit côté voyeuriste high-tech. Sans être une véritable affaire à saisir, ce playboy-là pourra éventuellement être essayé… en période de soldes.