Cette route, Pixar la connaît depuis longtemps et les spectateurs aussi : un ou plusieurs personnages vont au fil d’un chemin initiatique être amenés à ouvrir leur cur à leur entourage. Dans le cas de Cars, Flash McQueen, jeune rookie aux dents longues de la compétition Nascar, va peu à peu découvrir que la célébrité matérialiste ne fait pas le bonheur et ne vaut la peine d’être vécue que si elle est partagée avec des proches. Le choix du monde automobile n’est donc pas anodin puisque le Nascar est l’un des sports les plus populaires qui soit outre-atlantique, soit un univers surmédiatisé qui offre un contraste parfait avec la mythique Route 66, aujourd’hui vestige nostalgique d’une société lui préférant des autoroutes plus rapides mais bien moins agréables à sillonner (cf. la scène du flash-back).
Le contexte de Cars n’est donc pas 100% américain mais se situe bel et bien à un niveau plus universel : celui de savoir prendre le temps de vivre, une sorte de carpe diem aux pays des quatre roues. Pour cela, il faut avant tout être à l’écoute de ses amis, fussent-ils en apparence les plus ringards (Martin), des êtres chers (Sally) mais aussi et surtout celle de ses aînés qui ont bien plus de kilométrage au compteur (Doc Hudson et Le King), sans pour autant négliger les « petites gens » (Luigi et Guido). Soit tout un cortège de véhicules ayant leur petite goutte d’essence à injecter dans le carburateur du personnage principal.
Dès les premières images, on oublie d’ailleurs bien vite que les protagonistes de Cars sont des voitures, Pixar étant une nouvelle fois parvenu à un mariage heureux entre respect de la réalité (des bolides modélisés et sonorisés à l’identique de leurs consoeurs live, des courses de Nascar comme si vous y étiez, des reflets dans tous les coins sur les véhicules) et abstraction du dessin animé (des yeux en lieu et place du pare-brise, des roues « élastiques » pouvant se mouvoir indépendamment du châssis ), le tout au service de l’histoire, véritable moteur du film, mêlant avec bonheur scènes touchantes et hilarantes.
Dans la catégorie « mal aimables car trop américanisés ». Tout ce culte autour de la voiture (pas très écolo, un peu beauf). Ainsi qu’un anthropomorphisme tout autant bizarre, puisque ce sont des personnages qui ne sont que des têtes géantes montées sur roues. Dans un environnement forcément très mécanique et high-tech, pour leur permettre de faire les mêmes choses que nous. Où on s’amuse à repérer les nombreux designs de voiture insérés un peu partout.
Le premier était une classique histoire jeune impétueux, devant apprendre l’humilité auprès d’un sage mentor… avec sa petite ville ne contenant que des modèles de voitures différentes (comme par hasard), on va vers une morale bien balisée.