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La Colline a des yeux : la critique a de la joie

Par Vincent Julé
1 août 2017
MAJ : 27 septembre 2023
3 commentaires

Faut-il avoir joué à Silent Hill et ses suites pour appréhender au mieux, voire apprécier, l’adaptation cinématographique de Christophe Gans sur grand écran ? De même, une séance de rattrapage de L’aventure du Poséidon est-elle nécessaire avant d’assister au retourné de crêpe de Wolfang Petersen ? Enfin, et surtout, les remakes de Fog et La Malédiction peuvent-ils être sauvés pour qui n’a pas vu les originaux ? Ces questions sont à la fois une manière de noyer le poisson, à savoir que le film de Wes Craven de 1977 appartient pour l’auteur des ces lignes à ces lacunes que l’on se trimballe comme des casseroles. Mais elles interrogent aussi ce comportement qui consiste à ne regarder une oeuvre référence que dans la perspective de son remake, au risque alors de fausser le contexte et la surprise de l’original, et l’identité propre du nouveau.

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LE CINÉASTE A UN CERVEAU

Il faut dire que si la présence du créateur derrière le projet n’est pas nécessairement une caution de qualité – John Carpenter producteur cachetonne sur Fog –, celle d’un vrai auteur par contre peut faire toute la différence. Alors oui, Alexandre Aja, fils du réalisateur et producteur Alexandre Arcady, ne s’est pas fait tout seul, à la seule force du poignet et du talent, mais il a fait preuve aussi par ses choix d’un réel amour du genre.

Un remake à la hache

Furia à 22 ans, puis Haute tension, qui malgré sa fin, prouvait une certaine maîtrise de la mécanique de la peur ainsi qu’une inclinaison pour le joyeusement gore. Rappelez-vous l’intrusion de Philippe Nahon dans la maison familiale, et cette scène de paranoïa d’une Cécile de France seule dans sa chambre. Maintenant, transposez-là dans le désert et sur plus d’une heure et demie. En effet, à l’instar des survival les plus réalistes (Wolf Creek, le début de Jeepers Creepers), La Colline a des yeux réussit à travers son portrait de famille républicaine à créer l’empathie suffisante pour qu’une fois la dite famille accidentée, isolée et la nuit tombée, la tension soit à son comble.

 

Ça va aller

LE FILM A DU CACHET

C’est bien entendu le moment que choisissent nos mutants pour leur première attaque… et une drôle de Délivrance pour le spectateur. Si jusque-là, l’horreur s’exprimait par palpitations, au détour d’un plan de jumelles, d’une image suintante ou de gouttes de transpiration, elle prend alors corps (déchiqueté) et chair (putréfiée) pour vingt minutes de folie furieuse. Tout le champ lexical de la violence pourrait y passer. Une rage humaine, sexuée, malsaine que certains méprendrait pour mise en scène avec réalisme car efficace, alors qu’elle est stylisée à tous les niveaux de création.

La gestion du temps à priori fantaisiste, le rapport étroit entre l’intérieur et l’extérieur de la caravane, le travail sur le son  – dont un bruit sourd et viscéral renvoyant à la fois à une alarme, un battement de coeur et un coup de massue – participent à imposer un tourbillon à la fois fascinant et répulsif qui met à mal les sens du spectateur.

 

Un bien beau plan

Passé ce morceau de bravoure, le film retrouve les chemins balisés du genre. Le réalisateur français se permet pourtant quelques sorties de route bien senties, dont une visite guidée dans un village. Malheureusement, sur la longueur, la radicalité et l’iconoclasme de Aja deviennent vite artificiels et mécaniques, et la violence, dommage collatéral, plus opportuniste. A l’image d’une fin emphatique, qui laisse le spectateur entre deux eaux, entre le rire crispé et la libération salvatrice.

Visionnez notre interview vidéo de Alexandre Aja en cliquant sur son nom.

 

 

Rédacteurs :
Résumé

Un voyage saisissant pendant sa première heure, cette nouvelle mouture de La Colline a des yeux retombe ensuite en terrain connu. Pas grave cependant, cet petit coup de mou est largement compensé par le savoir faire du cinéaste et l'ambiance au cordeau.

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TheMoon

Bonjour,

J’étais dans la salle en 2006 pour donner sa chance à un nouveau frenchy à Hollywood.

Je pensais qu’il c’étais fait tout seul mais bon c’est une autre histoire…

J’ai detesté ce film et je pense que le réalisateur comprendra ma réaction.

C’est quoi le probleme avec la censure au states…

ATTENTION SPOILER

On decime la famille d’un type salement (père carbonisé, femme violée et tuée…) et sa vengeance est ultra soft, limite les monstres lui on rendu services…

J’aurai voulu plus de hargne, plus de haine et vraiment plus de violence dans sa vengeance…

Je suis donc sortie avec un arriere goùt d’inachevé…

TheMoon

Bonjour,

J’étais dans la

Andarioch

Bon technicien, Aja filme avec un enthousiasme communicatif. Et Aaron Stanford est charismatique en diable. Un acteur qui mériterais d’être plus employé.