PERE MEL ?
Si certains pourront le regretter (rien ne transpire en effet ici qui puisse confirmer l’antisémitisme supposé de Mel Gibson ou son cléricalisme nauséabond), d’autres y décèleront une volonté de retour à l’essentiel (faire du cinéma). Mais que l’on ne s’y trompe pas, si cette quatrième réalisation du Mad Max d’Hollywood sonne un peu comme une transition forcée, elle prolonge pourtant fort logiquement une filmographie tendue vers la même obsession visuelle (la chair maltraitée, les corps brisés) et thématique (l’abandon d’une certaine contingence matérielle au service d’une destinée collective ou individuelle).
Un travail artistique remarquable
Une impression qui vient en partie du scénario cousu de fil blanc dont la linéarité rend paradoxalement service à la mise en scène. Équipés de la dernière caméra haute définition de chez Panavision sobrement baptisée « Genesis », Mel Gibson et son directeur de la photo Dean Semler (oscarisé pour Danse avec les loups) en ont effet profité pour tester des angles de prise de vue littéralement bluffant dont les multiples scènes de courses à pied filmés en un mouvement perpétuel vertigineux en sont le meilleur exemple. À l’inverse de Michael Mann et son Dernier des Mohicans qui reste la référence absolue, Mel Gibson ne s’intéresse pas tant à l’esthétisme de la course via des mouvements de caméra amples et un découpage à l’avenant mais bien au fait de coller à l’action quitte à ce que le rendu soit plus âpre et moins « beau ». Apocalypto n’en est que plus efficace.
La longue scène découvrant la grande cité Maya restera elle aussi comme un autre morceau de bravoure d’Apocalypto. Tout comme « Patte de jaguar » (fulgurant Rudy Youngblood dont c’est ici la première apparition sur grand écran) et ses compagnons enlevés à leur village et à leur jungle, nous découvrons bouche bée cette ville à la fois majestueuse et décadente, Mel Gibson et son équipe ayant réussi le tour de force de nous immerger au sein d’un flot incessant de découvertes visuelles plus fortes les unes que les autres.
TINTIN LE DERNIER DES BARBARES
L’autre paradoxe d’Apocalypto est sa propension à piocher dans ses références à tous les niveaux sans pour autant que le résultat, en souffre bien au contraire. Si l’on a déjà cité Le Dernier des mohicans, on ne peut en effet s’empêcher de penser à Conan le Barbare et à La Forêt d’émeraude auquel Mel emprunte entre autre chose la notion de « rite de passage » initiatique et brutal ou encore Mission pour « l’imagerie amérindienne » estampillée Hollywood.
Tintin et le temple du soleil aura aussi été une source évidente d’inspiration sans parler de cette récurrence à s’auto citer via la séquence de sacrifice qui rappelle par sa signification celle de La Passion du Christ et bien entendu celle de Braveheart. L’impression de film carrefour au croisement d’un cinéma qui se cherche forcément (avec tout de même quelques certitudes de mise en scène comme on vient de le montrer) n’en devient dès lors que plus prégnante et osons le dire excitante.
Imagine critiquer Apocalypto et ne pas lui donner 5 étoiles…
Tintin what?
Un film qui restera longtemps. Il est de plus en plus apprécié, à juste titre. Vu au ciné à l’époque, très grand film dès la première vision
Trop fort mel . Un vrai chef d œuvre
MEL GIBSON réalisateur exceptionnel… le film est MAGNIFIQUE…
Même avec son projet viking, je ne pense pas qu’il pourra réédité ce exploit
J’aurai vraiment voulu une version française pour mieux comprendre le film, c’est a dire les alentours jusqu’au au centre tellement que c’était intense
Ce film est un monument, le témoignage que le peuple se fera toujours arnaquer par les puissants, s’accaparant le savoir pour mieux tromper les foules et faire d’eux ce qu’ils veulent. La scène des sacrifices est révélateur. Les regards, les sourires complices du bourreau à l’empereur expliquent tout. Eux savent quand débutera et finira l’éclipse au contraire du peuple bien servile capable d’accepter les plus vils sacrifices parce qu’ignorant. Entre le sommet et la base, l’information ne circule pas, seulement le sang.
Film exceptionnel et magnifique.
C’est moi ou elle sonne bien creuse cette critique ?..