Critique : Le Manoir hanté et Les 999 Fantômes

Par Laurent Pécha
31 août 2004
MAJ : 25 février 2020
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Après Pirates des caraïbes, les studios Disney capitalisent sur une autre de leurs célèbres attractions : le manoir hanté. Si le film de Gore Verbinski avait finalement très peu de points communs avec le manège dont il s’inspirait, il n’en va pas de même pour Le Manoir hanté et Les 999 Fantômes. Nettement moins ambitieux, le film du spécialiste des divertissements juvéniles (Rob Minkoff, réalisateur du Roi lion et des deux Stuart Little) s’amuse avec beaucoup de réussite à faire référence à son modèle Disney, à commencer par un manoir visuellement très proche de ceux que l’on peut visiter dans les parcs d’attraction.

Malheureusement, à partir d’une histoire trop classique, aux rebondissements peu nombreux qui donnent l’impression d’être face à un film ayant subi de multiples coupes pour ne pas dépasser l’heure et demie, Rob Minkoff signe un long métrage bâtard. Pas assez horrifique, stressant, ni novateur pour les adultes, et relativement impressionnant pour les plus jeunes (en-dessous de 6-7 ans, attendez-vous à ce que vos enfants soient quelque peu apeurés par la vision du film, à commencer par le générique inquiétant), le récit a du mal à trouver son équilibre.

Cependant, l’œuvre possède d’indéniables qualités. À commencer par des effets visuels et des maquillages qui permettent de créer un monde de fantômes et de morts-vivants particulièrement efficace (les squelettes de Rick Baker sont les vedettes de la meilleure séquence du film). Au rayon des réussites, on peut également louer les vertus de la direction artistique capable de créer un manoir d’une grande richesse architecturale et ornementale (il est d’ailleurs très frustrant de ne pas plus visiter les multiples pièces). Dans ce cadre très riche et varié, on apprécie les performances des comédiens. Si Eddie Murphy fait toujours le même numéro, il le fait avec une telle aisance qu’on marche encore. Mais celui qui, à l’instar de ce que Johnny Depp avait fait dans Pirates des caraïbes, tire la couverture à lui, c’est Terence Stamp. La présence du très british comédien est aussi surprenante dans cette production que pouvait l’être celle de Depp dans le blockbuster de Bruckheimer ; et pourtant, le résultat est presque aussi jouissif. En majordome au visage lugubre et avare en paroles, qui a le chic pour apparaître de manière impromptue (cause de quelques sursauts pour les plus impressionnables), l’acteur en fait un minimum avec une efficacité maximale.

Bref, à bien des égards, Le Manoir hanté et Les 999 Fantômes est un film infiniment plus sympathique et finalement même plus effrayant que Hantise, le nanar boursouflé et prétentieux de Jan De Bont. Au moins Minkoff n’a pas eu la prétention de s’attaquer au remake du meilleur film de maison hantée de l’histoire. Comme quoi, le manque d’ambition peut parfois accoucher d’une œuvre, certes quelconque et vite oubliable, mais néanmoins distrayante le temps de la projection.

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