Mes parents s’amusent ainsi à me rappeler l’époque où, tout petit, je ne cessais de me lever pour parler aux acteurs sur l’écran. Un grand moment de solitude. Ce sont d’ailleurs moins les films eux-mêmes que la situation dans la salle, ou un comportement qui nourrissent ces moments. Comme ces rats qui filèrent entre les sièges, et les jambes, en pleine projection de Kaïro de Kiyoshi Kurosawa. Enfin, toutes ces digressions pour dire que Jurassic Park a été l’une des ses séances si spéciales.
Une salle comble, et moi, ratatiné dans mon siège, une jambe ramenée près du corps, en train de me mordiller le genou. Cette attitude, tout à fait ridicule et à mettre sur le coup de la jeunesse (12 ans bien tassés), est pourtant symptomatique de la grande réussite d’un film dédié entièrement à la découverte et au suspense. Les scènes d’exposition prennent le temps d’installer les personnages, le miracle scientifique, les abords de l’île avant LE plan : une vue de la vallée peuplée de dinosaures. Au-delà de la performance technique, cette vision provoque une réelle euphorie, et tout le corps est envahi d’une sensation de bien-être – les fameux picotements dans la nuque et derrière les oreilles !
Mais le film ne devient pas pour autant une visite de zoo inoffensive avec Spielberg en gentil guide. Bien au contraire, le réalisateur de E.T. et de Hook n’a jamais aussi peu ménagé les enfants dans un divertissement grand public. D’un éternuement gluant à une électrocution violente sans oublier le clou du spectacle lors d’un intense « jeu de chat et la souris » dans la cuisine avec deux Raptors à leurs trousses, les gamins en prennent littéralement plein la figure, tandis que Sam Neill et Jeff Goldblum se promènent tranquilles au milieu des fougères.
Best Film Ever
Revu récemment, eh bien il met aisément à l’amende le dernier jurrasic world.
Quelle masterclass bordel.
Ils auraient dû refiler le dernier volet à Spielberg.