Mal aimée au moment de sa sortie, cette suite improbable du cauchemar insurpassable de Tobe Hooper aura longtemps cherché sa réhabilitation. De plus en plus mise à l’écart par le sérieux quasi imperturbable des avatars et remakes de la série, cette exagération de l’humour très noir, déjà présent dans l’original, se redécouvre avec bienveillance. Le burlesque poussé à l’extrême, les clins d’œil incessants au spectateur et l’aspect terriblement années 80 de la mise en scène (musique synthétique sautillante à l’appui) peuvent encore désarçonner les néophytes persuadés qu’un Texas chainsaw massacre doit avant tout verser dans l’horreur insoutenable.
Mais c’est oublier que la folie est l’élément essentiel de l’univers de Leatherface et de sa famille dégénérée. Largement aussi dingue, si ce n’est plus, que le premier film, cette suite pousse l’hystérie jusqu’à lancer un Dennis Hopper en roue libre sur les traces des bouchers, eux-mêmes confortablement installés dans les vestiges d’un parc d’attraction. Grande fête foraine gore (autre nouveauté par rapport à l’original), Massacre à la tronçonneuse 2 navigue entre coups de génie (toute les scènes où Leatherface essaie de séduire l’excellente Caroline Williams) et photocopie brinquebalante des moments clefs du premier opus (le repas, en particulier). Si le film met un peu de temps à trouver son rythme, le crescendo final demeure tout à fait convaincant et permet de recommander cette suite méconnue et pourtant indispensable.