Critique : Double suicide à Amijima

Par Jean-Noël Nicolau
26 juin 2007
MAJ : 15 octobre 2018
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Œuvre la plus célèbre de Masahiro Shinoda, Double suicide n’est pas seulement un jalon expérimental de la fin des années 60, c’est avant tout une expérience de cinéma unique en son genre. Sur les bases d’une pièce de marionnettes Kabuki du 18e siècle, le réalisateur crée un univers visuel et narratif sans équivalent (dont l’héritier le plus direct serait le Kitano de Dolls). Shinoda présente ainsi ses personnages comme des pantins, entourés littéralement par les marionnettistes vêtus de noir qui interviennent plus ou moins directement dans le fil des événements. Décors stylisés, maquillages outrés, jeu des acteurs complexe, tout  est soigneusement dirigé par Shinoda.

Mais dès le générique d’ouverture, le metteur en scène se dénonce en s’intégrant au récit et accepte peu à peu de se laisser déborder par l’intensité de cette tragédie d’amour et de mort. Un crescendo saisissant vient ainsi conclure le film, en laissant le spectateur bouleversé. Double suicide est sans doute l’apogée de Shinodan mais c’est avant tout l’un des plus beaux films du cinéma japonais ainsi qu’une œuvre incontournable.

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