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28 semaines plus tard : Critique

Par Stéphane Argentin
25 juillet 2007
MAJ : 10 octobre 2018
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224. C’est peu ou prou le nombre de semaines séparant la sortie de 28 jours plus tard (28/05/2003) et 28 semaines plus tard (19/09/2007) sur les écrans français. Un chiffre trop élevé au regard de la qualité des deux films mais un bien pour un mal puisque cette durée aura sans doute permise de bien dissocier deux œuvres qui, par-delà une simple résonance de titre, n’ont en commun que le postulat de départ : des hordes d’humains-cannibales infestés par un mystérieux virus et errant désormais dans un Londres transformé en ville-fantôme.

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Ainsi le prologue de 28 semaines plus tard fait-il office de prolongement direct (une maison isolée en pleine campagne) et de ligne de démarcation en terme de mise en scène d’avec son prédécesseur. L’expérimentation DV de Boyle a cédé la place à une caméra qui, sitôt les zombies (appelons-les ainsi) entrant en action, se met dans tous ses états dans un style proche du reportage en temps de guerre : décadrages permanents, course à perdre haleine pour tenter d’échapper à ses poursuivants… Entre des mains inexpérimentées, un tel parti-pris aurait pu viré illico à l’épilepsie, mais entre celles, assurées, du réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo, très remarqué avec son premier long-métrage Intacto, il n’en est rien. Une sensation de chaos renforcée par les somptueuses partitions de John Murphy qui, d’ésotériques dans les moments calmes (déjà comme tel dans le magistral Sunshine), tournent alors au hard-rock pur et dur.

 

 
Car 28 semaines plus tard n’est pas qu’un simple survival horror de plus. Sous couvert de quelques raccourcis un peu faciles (deux mômes qui parviennent à s’échapper d’un quartier sous très haute surveillance), le scénario recèle également une jolie petite pointe d’ironie. Comment en effet, par-delà un clin d’œil, voulu ou non, au Manhattan-prison du New-York 1997 de Carpenter, ne pas déceler une analogie entre le Isle of Dogs du film, nouveau berceau de la civilisation britannique, et le Bagdad occupé par les forces armées américaines et où n’importe quel individu, sous contrôle permanent (des caméras omniscientes et des snipers épiant les moindres faits et gestes des occupants des immeubles), est une menace potentielle en puissance. Et lorsque la situation finit par échapper à tout contrôle, les tirs chirurgicaux de ces peacemakers cèdent alors la place à la toute puissance de feu : le bombardement massif au napalm (autre clin d’œil, à Apocalypse now cette fois).

 

 
D’une situation déjà bien tendue liée à l’oppression du syndrôme « big brother is watching you » mais qui n’occulte pas pour autant le drame humain (une famille brisée par la mort de la mère-épouse, trame qui sert par ailleurs de fil conducteur au récit), 28 semaines plus tard bascule alors dans l’hypertension, 100% adrénaline (Jason Statham peut aller se rhabiller), et diantrement efficace en cumulant des scènes de boucherie totalement assumées (cf. la séquence de l’hélicoptère). Au milieu des décombres fumants (et mortellement gazés) d’un Londres encore plus fantomatique que dans 28 jours plus tard, la survie d’un petit groupe est alors la clé du problème. Car oui, tout comme dans l’excellent Les Fils de l’homme, une lueur d’espoir pointe à l’horizon. Un bien pour un mal là encore puisque l’éradication complète de l’épidémie n’est jamais chose acquise (d’où l’existence de cette vraie-fausse suite).

 

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En revanche, une chose est sûre : en présence d’un survival horror aussi intelligent et réussi que 28 semaines plus tard, la suite est désormais attendue avec impatience…

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