Qui aurait pu imaginer qu’un jour viendrait où The Princess bride se trouverait enfin une descendance digne de ce nom. Vingt ans après, quasiment jour pour jour, Stardust ou en français Le Mystère de l’étoile, peut en effet se targuer d’avoir pour papa le conte de fée acidulé réalisé par Rob Reiner qui demeure encore aujourd’hui la référence ultime du genre. Qui aurait pu imaginer que Matthew Vaughn, producteur entre autres films de À la dérive (rarement faut-il le rappeler un titre aura si bien caractérisé le résultat à l’écran) ou encore Snatch, Arnaques, crimes et botanique et Layer Cake (honnête thriller dont il a aussi signé la réalisation), puisse être l’auteur de cette totale réussite décalée et bougrement attachante.
C’est pourtant avec une certaine appréhension que l’on est allé découvrir ce qui ne ressemblait sur le papier qu’à une énième variation du genre doublée d’un mix à mi-chemin entre L’Histoire sans fin et les trois Seigneurs des anneaux, soit un film has been malgré l’objet de culte qui lui colle étrangement à la peau et une trilogie qui ne tardera pas à le devenir (has been s’entend) si ce n’est pas déjà le cas ! Non, si Stardust ne révolutionne rien, disons qu’il ne manquera pas de frapper les esprits de ceux qui mettent un Edward aux mains d’argent au sommet de leur filmographie. Car c’est bien là le second axe fort du film : l’universalité de son histoire et de ses thèmes traités avec fraîcheur, humour et une certaine passion confinant au tout un aspect baroque et forcément exutoire pour les enfants que nous sommes pour le coup heureux d’être restés.
Bien entendu tout n’est pas parfait, à commencer par le côté un peu trop « le c** entre deux chaises » de certaines scènes où se mélangent blagues potaches et merveilleux pour un résultat qui tombe un peu à plat. Heureusement ces passages sont fort peu nombreux et de toute façon atténués par des performances d’acteur de tout premier ordre à commencer par le second rôle de De Niro en pirate très soucieux de son image que l’on avait pas vu aussi bon depuis… Casino, c’est dire. Mention spéciale aussi à Michelle Pfeiffer en sorcière à la recherche de la jeunesse éternelle tel un clin d’œil à sa prestation d’il y a vingt ans dans Les Sorcières d’Eastwick. Enfin Claire Danes en étoile perdue et le quasi nouveau venu Charlie Cox en (futur) prince charmant assurent définitivement à Stardust sa capacité à émouvoir.
Que dire enfin de l’aspect général du film où l’émerveillement à la découverte des différents décors jamais ringards, toujours somptueux et au service de l’histoire ne se dément jamais. Où la caméra de Matthew Vaughn qui virevolte est là aussi toujours pertinente et permet surtout d’oublier les CGI et autres effets numériques qui ailleurs, mal utilisés se montrent bien souvent hideux mais qui ici se fondent avec maestria au sein d’une mise en scène définitivement aérienne.